Après huit ans à la tête du 20 heures de France 2, Anne‑Sophie Lapix a vu sa place lui être retirée par la direction du groupe. L’intéressée, qui avait pris les rênes du journal en 2017 en succédant à David Pujadas, présentait son dernier numéro le 26 juin dernier, avec émotion. Depuis la fin du mois de mai, elle savait qu’elle « n’accompagnera plus les Français au dîner » sur France Télévisions, selon les éléments révélés au moment de l’annonce.
Un départ imposé, des mots francs
Dans un entretien accordé à TV Mag, la journaliste de 53 ans est revenue sans ambages sur cette éviction. « Je n’ai pas décidé de partir du 20 heures et, sur le moment, ce n’est jamais agréable d’être écartée », confie‑t‑elle. Malgré la difficulté initiale, elle prend aujourd’hui de la distance : « Si je prends du recul, je me dis que je suis restée huit ans et que c’est la plus longue expérience de ma carrière. »
Anne‑Sophie Lapix décrit le 20 heures comme un « exercice collectif », lourd de responsabilités. Elle explique que c’est sans doute la raison pour laquelle « ce n’est pas un poste que l’on abandonne de sa propre initiative ». Ces phrases éclairent la tension entre un travail très prenant et la décision managériale qui a conduit à son départ.
Un nouveau rendez‑vous dominical sur M6 — et une présence sur RTL
La journaliste n’est pas restée inactive très longtemps. À la rentrée, elle prendra la parole sur M6 et sur RTL. Sur la chaîne de la Six, les téléspectateurs la retrouveront chaque dimanche, juste après le 19.45 : à partir du dimanche 7 septembre à 20h20, elle proposera une interview hebdomadaire d’environ quinze minutes.
Ce rendez‑vous dominical recevra « une personnalité qui fait l’actualité », qu’elle soit issue du monde politique, économique, social, culturel ou sportif. Format court et ciblé, l’émission devrait permettre à Anne‑Sophie Lapix de retrouver un rôle d’intervieweuse sans la charge quotidienne du journal de 20 heures.
Le contrat prévoit également une collaboration avec RTL, sans que l’entretien cité ne détaille davantage le contenu ou la fréquence de ses interventions sur la station radio. Reste que ce double dispositif télévision‑radio marque, pour la journaliste, une réorientation professionnelle après une longue période à la tête du journal phare de France Télévisions.
Réactions et relations avec la direction
Interrogée sur les raisons invoquées par la présidence de France Télévisions, Anne‑Sophie Lapix rapporte cette explication: Delphine Ernotte lui aurait simplement dit « qu’elle voulait du changement ». Dans ce contexte, la décision apparaît davantage portée par une stratégie de direction que par une volonté personnelle de la journaliste.
Sur le plan humain, la principale animatrice a aussi évoqué sa remplaçante, Léa Salamé. Plutôt que de nourrir des rancœurs, elle se dit « ravie » pour elle : « Ce que je peux dire, c’est que j’aime beaucoup Léa. C’est une journaliste passionnée, très investie, drôle et très sympa. Je ne peux que lui souhaiter du bien. » Ces mots tranchent avec la gravité de l’éviction et témoignent d’une posture mesurée et bienveillante.
Enfin, si Anne‑Sophie Lapix reconnaît que le départ ne s’est pas fait de son plein gré, elle admet ressentir un certain enthousiasme face au nouveau défi : « Avec le recul, je me rends compte que c’est le bon moment pour me lancer dans autre chose. C’est vivifiant ! » Ces déclarations montrent qu’elle aborde sa rentrée prochaine avec curiosité et énergie, après une étape marquante de sa carrière.
