Il n’y aurait probablement pas eu de Liane Foly sans André Manoukian : cette évidence, souvent répétée par les observateurs de la scène musicale française, résume une histoire à la fois artistique et intime. Liane Foly et André Manoukian ont partagé plus qu’un amour ; ils ont construit, entre 1984 et 1995, la bande-son qui a façonné la carrière de la chanteuse. Trois décennies après leur séparation, l’ancien juré de Nouvelle Star revient sur cette page majeure de sa vie, avec des mots qui mêlent reconnaissance, explication et regret.
Une collaboration musicale décisive
André Manoukian n’était pas seulement le compagnon de Liane Foly ; il fut son compositeur et arrangeur. Parmi les titres qu’il lui a écrits figurent des succès devenus emblématiques : Ça va, ça vient, Au fur et à mesure et Doucement. Ces chansons ont permis à Liane Foly de s’imposer sur la scène française, et elles attestent d’une association artistique profonde entre les deux artistes.
Cette période, qui s’étale de 1984 à 1995, correspond donc à une cohabitation intime et créative. Pour Manoukian, cette histoire d’amour a été « une force créatrice inégalée », une formulation qui restitue l’importance de leur lien pour son travail. Leur collaboration demeure, dans l’imaginaire collectif, indissociable de l’identité musicale de Liane Foly.
Rupture et accusations : les motifs d’une séparation
La fin de leur relation, au milieu des années 1990, a été marquée par des accusations qui ont longtemps collé à la trajectoire de chacun. Liane Foly a admis, après coup, l’avoir trompé. Elle a expliqué cette infidélité par le fait qu’il ne lui avait jamais demandé sa main et qu’il n’avait jamais voulu avoir d’enfant avec elle. Ces déclarations ont jeté un éclairage personnel sur leur rupture et ont nourri les interprétations autour des raisons de leur séparation.
André Manoukian a, lui aussi, pris la parole. Dans une interview accordée à Figaro TV, il est revenu sur cette période et sur les reproches qui lui étaient faits. S’il reconnaît que le désir d’engagement a pu faire défaut, il nuance et rappelle la complexité des choix et des circonstances. Trente ans après la rupture, il affirme avoir « fait la paix » avec son ex-compagne, tout en avouant des regrets personnels.
Le désir d’engagement évoqué et un regret public
À propos d’une demande en mariage qui n’a jamais eu lieu, André Manoukian raconte une image cinématographique pour expliquer son intention manquée. Il confie : « On s’était dit qu’on ferait ça comme dans New York, New York. Robert De Niro et Liza Minnelli vont réveiller un juge en pleine nuit. Mais on n’a jamais trouvé de juge qu’on pouvait réveiller la nuit. » Il ajoute ensuite, et c’est un aveu simple et direct : « C’est ça que je voulais en fait. Mais bon, après elle est partie. C’est là que je me suis dit que j’aurais dû. »
Cet échange illustre à la fois la tonalité romantique et l’imprécision d’un projet qui n’a jamais abouti. Manoukian livre ici un mélange d’autocritique et de nostalgie ; il admet que l’idée d’un engagement spontané, presque cinématographique, était réellement dans son esprit.
Vies actuelles et distanciation
Depuis, les deux artistes ont tracé des chemins séparés. André Manoukian, aujourd’hui âgé de 67 ans, vit une histoire durable : il est en couple depuis plus de 25 ans avec Stéphanie, avec qui il a eu deux enfants. Il évoque cette stabilité comme un contrepoint à ses années de jeunesse et de création intense aux côtés de Liane Foly.
De son côté, Liane Foly partage la vie de Grégoire, « un homme de 15 ans son cadet », selon les éléments rapportés. À propos de sa relation actuelle avec elle, Manoukian note : « Avec elle, il y a des hauts et des bas, mais en ce moment, on est sur un haut. » Cette phrase traduit une forme d’apaisement et de respect entre deux parcours qui ont longtemps été imbriqués.
Trois décennies après la séparation, l’échange public autour de ces souvenirs confirme que la mémoire artistique et la mémoire sentimentale restent liées. Les chansons qu’ils ont créées ensemble continuent de circuler et de définir une part importante de l’héritage musical de Liane Foly, tandis que leurs confidences personnelles nourrissent l’intérêt du public pour les destins croisés des deux artistes.
En filigrane de ces confidences, on retrouve la difficulté à conjuguer exigence créatrice et choix privés. Les mots employés, les images cinématographiques évoquées et les chiffres — 1984–1995, 30 ans, 67 ans, plus de 25 ans, 15 ans — donnent à cette histoire une géométrie temporelle claire. Ils permettent au lecteur de situer les événements sans recourir à la spéculation, et de comprendre que, pour chacun, la musique et la vie ont suivi des trajectoires à la fois partagées et distinctes.


