Tenter de répondre à une interview après avoir ingéré des sauces piquantes oscillant entre 2 300 et 1,6 million sur l’échelle de Scoville n’est pas une mince affaire. Pourtant, Adèle Exarchopoulos a réussi à garder son sang-froid et à se montrer franche. La comédienne, compagne de François Civil, était l’invitée de Kyan Khojandi dans l’émission Hot Ones, diffusée le lundi 20 octobre 2025.
Promotion de Chien 51 et défi piquant
Au-delà du challenge culinaire, Adèle était là pour promouvoir Chien 51, le nouveau film de Cédric Jimenez dans lequel elle tient le premier rôle aux côtés de Gilles Lellouche. L’entretien a mêlé questions de promotion et retours sur sa carrière, tandis que la montée en puissance des sauces offrait un cadre inhabituel à ses confidences.
Sur le plateau, la comédienne a fait part de son plaisir intact pour le métier d’actrice. Elle a expliqué ne jamais avoir imaginé que la comédie deviendrait sa vie. « Je ne pensais pas que ça allait être ma vie. Je faisais juste des petits cours d’impro dans mon quartier. On mettait des feuilles dans un bocal avec écrit ‘betterave’ et on avait quatre minutes pour improviser là-dessus. Jamais je n’aurais cru que deux après, je gagnerais un salaire en faisant un film. Je ne savais même pas qu’on était payés pour faire ça. C’était du kiff », a‑t‑elle raconté à Kyan Khojandi.
La naïveté inchangée sur les plateaux, mais perdue en promo
Si le jeu reste pour elle un terrain de naïveté extrême, Adèle admet pourtant avoir perdu cette même candeur lorsqu’il s’agit de promotion. « Je garde ma naïveté extrême pour le jeu, pour un plateau, mais par contre, en promo je l’ai perdue », a‑t‑elle confié. Elle explique cette évolution par une prise de conscience du poids des paroles publiques et par l’expérience de polémiques répétées.
« Quand j’ai compris qu’il fallait plus s’attarder sur la forme que le fond, j’ai arrêté d’être trop sincère. J’ai eu trop de ratés, trop de polémiques pour rien. Je sens qu’il y a quand même une responsabilité quand tu prends la parole, ce que je trouve noble, sauf qu’on n’écoute pas vraiment les gens mais plutôt comment ils vont dire les choses. Ça, je l’ai compris très tôt », a‑t‑elle ajouté.
Le souvenir du clash avec Christine Boutin en 2013
Adèle est revenue sur une polémique qui a marqué ses débuts médiatiques : son affrontement avec Christine Boutin sur le plateau du Grand Journal en 2013. À l’époque de La vie d’Adèle, la comédienne avait vivement critiqué l’ancienne présidente du Parti chrétien, allant jusqu’à la qualifier de « sale frustrée de la fouf ».
Elle reconnaît aujourd’hui une erreur de forme, tout en rappelant le contexte de son indignation. « En même temps, j’avais fait une grosse erreur. J’avais insulté une politique qui avait dit des folies sur les relations homosexuelles. C’était à l’époque de La vie d’Adèle, et j’avais répondu ce que je pensais. Avec ma grossièreté et la ferveur de quand tu as 18 ans », a‑t‑elle admis.
Cette sortie avait suscité un retour familial. Sa grand‑mère, selon Adèle, en avait été outrée : « Ma grand‑mère, ça l’avait outrée. Elle m’avait dit : ‘ça ne va pas, tu ne peux pas parler comme ça à la télé’ ». La comédienne note que, malgré la polémique et la critique de son langage, l’attention médiatique n’avait pas vraiment porté sur le fond de ce qu’elle tentait de dire.
Au fil des années, cette leçon a contribué à forger une stratégie : ménager la forme sans renoncer à la sincérité de fond, et mesurer l’impact des mots dans l’espace public.
Sur Hot Ones, entre bouchée brûlante et souvenirs, Adèle Exarchopoulos a donc offert un portrait nuancé d’une artiste attachée à son art et attentive à sa parole. Le passage par le feu des sauces pimentées aura servi, pour l’occasion, de révélateur : sincérité mesurée, franchise réfléchie et une capacité constante à raconter son cheminement, des bancs d’improvisation aux plateaux internationaux.


