À 97 ans, Line Renaud conserve une parole vive et une conviction politique intacte. Invitée sur RTL, la chanteuse et comédienne s’est dite inquiète, et même en colère, face aux coupes budgétaires annoncées par Donald Trump dans le domaine de la recherche. Sa critique ferme s’inscrit dans la continuité d’un engagement public nourri depuis des décennies.
Une carrière marquée par l’engagement pour la santé
Line Renaud n’est pas une commentatrice occasionnelle. Figure emblématique du spectacle et militante reconnue, elle est aussi une des grandes voix de la lutte contre le sida en France. Marraine historique du Sidaction, elle a créé en 2018 le fonds de dotation Line Renaud-Loulou Gasté, destiné à soutenir la recherche et les actions sanitaires.
À un âge où beaucoup se retirent de la vie publique, elle continue de lever des fonds, de sensibiliser et de soutenir concrètement des équipes scientifiques. Sa fondation attribue chaque année un prix de 60 000 euros destiné à aider une avancée scientifique majeure. Le lauréat 2025 est le professeur Alexandre Loupy, spécialiste international de la transplantation rénale à l’hôpital Necker, distingué pour des travaux innovants.
Une colère publique contre les coupes aux États-Unis
Interrogée sur RTL, Line Renaud a dénoncé sans détour les choix budgétaires liés au mandat de Donald Trump. Elle a évoqué des « restrictions budgétaires sur la recherche scientifique et les programmes de santé publique » et a résumé son indignation par des mots crus, reprochant des décisions qu’elle juge destructrices pour la recherche.
Ses propos ont été nets et répétitifs: « Il fait du mal à la recherche. Il porte un coup terrible. C’est terrible ce qu’il fait Trump, mais ça ne m’étonne pas de lui. Il est en train de ruiner l’Amérique et les Américains pensent beaucoup de mal de lui ». Elle a poursuivi : « Là, il va couper les ponts à la recherche, alors que les chercheurs ont tellement besoin de fonds. C’est dingue de faire ça ! Ce n’est pas un président, c’est une cloche. On a tout à craindre de Trump, le pire est à venir encore ». Ces phrases constituent la partie la plus directe et la plus personnelle de son intervention.
Line Renaud situe son indignation au-delà d’une querelle partisane. Pour elle, les coupes budgétaires touchent directement l’avenir scientifique et médical d’un pays et, par ricochet, la communauté internationale. Elle rappelle ainsi la lenteur des travaux de recherche, le coût humain des retards et le rôle crucial des financements pour transformer des découvertes en traitements efficaces.
Pourquoi ses mots pèsent
La gravité du propos tient à la crédibilité de celle qui l’énonce. Line Renaud connaît le monde médical et la réalité des laboratoires. Elle a vu des vies sauvées grâce aux progrès scientifiques et mesure ce que représentent des années de travail interrompues. Son profil, mêlant notoriété et investissement personnel, donne du poids à ses avertissements.
Sa critique s’inscrit aussi dans un contexte où les décisions politiques peuvent avoir des conséquences immédiates sur des programmes de recherche, des essais cliniques ou des dispositifs de prévention. Elle craint que des restrictions financières retardent des découvertes ou fragilisent des équipes, au risque d’affecter des patients qui dépendent de ces avancées.
La tonalité de ses propos — parfois acerbe, parfois presque désarmée — reflète cette combinaison d’expérience et d’inquiétude. Son intervention sur RTL a été relayée sur les réseaux, notamment via un extrait audio partagé avec la mention « Donald Trump fait du mal à la recherche : ce n’est pas un président, c’est une cloche, le pire est à venir encore » @linerenaud face à @FogielMarcO dans #RTLMatin 📻 pic.twitter.com/0MPG3Hz3oN.
Qu’on partage ou non son jugement politique, la prise de parole de Line Renaud rappelle que le débat sur le financement de la recherche dépasse les frontières et suscite des réactions chez des acteurs de la société civile. À 97 ans, elle demeure une voix qui interpelle et qui veut préserver, par son engagement, les moyens de la science et de la santé publique.


