À Beaumont-du-Ventoux, dans le Vaucluse, la petite polémique suscite colère et incompréhension : la silhouette en taille réelle de Thomas Pesquet, installée sur un sentier pédagogique du mont Ventoux, a été démontée et dérobée durant le week-end dernier. Les autres statues à échelle humaine, qui rendaient hommage à la science — Antoine Lavoisier, Jean-Henri Fabre, Louis Pasteur et Marie Curie — sont, elles, restées en place.
Un hommage à la science vandalisé
La série de statues avait été placée quelques jours auparavant, sur un sentier de découverte de la forêt du Ventoux, dans le but d’associer promenade et culture scientifique. Selon le maire de la commune, Alain Brémond, c’est la représentation de l’astronaute français qui a été ciblée : « C’est un truc d’1m80 à 1800 euros. Quelqu’un est venu le déboulonner. C’est l’imbécilité de quelqu’un qui ne respecte pas ce qui est fait pour découvrir le Ventoux », déplore-t-il sur les réseaux sociaux.
Visiblement ému et exaspéré, l’édile souligne aussi « la bêtise humaine dans un monde où personne ne respecte plus quoi que ce soit ». Son message, lancé en ligne dans l’espoir que les auteurs reviennent sur leur geste, n’a pas permis de retrouver la statue à ce stade.
Plainte déposée et recherches en cours
Face à l’échec de son appel public, Alain Brémond a porté plainte. Le maire espère que les enquêteurs pourront procéder à des prélèvements ADN sur les outils abandonnés par les voleurs lors du déboulonnage, si ces objets ont été oubliés sur place. La plainte vise le vol d’un bien installé sur le domaine public et engage désormais une procédure judiciaire.
Sur le plan pénal, l’article repris dans la communication municipale rappelle que le vol simple est puni de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende. La note précise également que, dans le cas d’un bien public, les auteurs peuvent encourir des peines plus sévères : jusqu’à sept ans de prison et une amende de 10 000 euros. Ces chiffres ont été relayés tels quels par la mairie.
Le mystère demeure quant aux motivations et au mode opératoire : les statues ont été enlevées proprement, selon les premières constatations, ce qui laisse penser à une action préparée. Aucune revendication n’a pour l’heure été exprimée.
Thomas Pesquet réagit avec humour
Interpellé par la diffusion de l’information, Thomas Pesquet a choisi l’ironie plutôt que l’indignation. Sur X, ce vendredi 21 novembre, l’astronaute a commenté la disparition de sa silhouette en se moquant de la mention « taille réelle » qui lui avait été attribuée : « Je m’offusque, car la taille réelle est décrite à 1m80… C’est ma carrière de basketteur qui est en jeu », a-t-il écrit, en ajoutant plus sérieusement : « Rendez la statue, sérieux ». Son message a été relayé avec le lien suivant : https://t.co/wS7rQIeYQt.
Le ton léger de Thomas Pesquet contraste avec l’agacement du maire et l’aspect administratif de l’affaire. L’astronaute, originaire de Rouen, a même précisé, avec humour, que sa taille réelle était de quatre centimètres de plus que celle indiquée sur la silhouette.
Pour l’instant, la mobilisation locale se concentre sur la recherche de la statue et sur la préservation du sentier pédagogique, dont l’objectif est d’attirer promeneurs et familles autour de sujets scientifiques. Les autorités municipales espèrent que la plainte déposée permettra d’aboutir à des éléments tangibles — témoignages ou traces matérielles — afin d’identifier les responsables.
Reste que l’acte a provoqué une réaction vive au sein de la petite communauté locale, qui regrette la disparition d’un élément censé valoriser la science et le patrimoine naturel du Ventoux. Tant que la statue n’aura pas été retrouvée, l’affaire continuera d’alimenter l’indignation et les interrogations sur le respect des biens communs.


