Voilà près de neuf ans qu’Emmanuel et Brigitte Macron résident à l’Élysée. Mais le cadre prestigieux du palais présidentiel a récemment été le théâtre d’une affaire qui a surpris l’opinion : l’un de leurs collaborateurs est soupçonné d’avoir détourné des pièces de porcelaine destinées aux réceptions officielles.
Un poste sensible et une déposition qui étonne
Le 18 décembre, devant le Tribunal correctionnel de Paris, l’intéressé a décliné son identité d’une façon qui dit l’importance de sa fonction : « Maître d’hôtel – argentier à la présidence de la République ». En poste depuis plus de cinq ans, ce quadragénaire était responsable des stocks et du dressage des tables lors des grands banquets d’État, ce qui lui donnait un accès régulier à la vaisselle et à l’argenterie du palais.
Selon les informations révélées par nos confrères du Parisien, il est désormais soupçonné d’avoir dérobé plus d’une centaine de pièces de porcelaine. Ces objets, issus de la manufacture de Sèvres, avaient été commandés par la présidence en 2018 pour un montant proche du demi-million d’euros, chiffre rapporté par le Canard enchaîné. Ces précisions, issues de sources médiatiques, forment le socle factuel de l’enquête et ont conduit à des investigations ciblées.
Une chaîne entre collectionneur, antiquaire et argentier
L’enquête, menée par la section de recherche de la gendarmerie de Paris, a progressé à partir d’un signalement. Les policiers ont suivi les échanges commerciaux et les pistes de revente. Ils ont ainsi identifié un collectionneur de porcelaine, Ghislain M., âgé de 30 ans et originaire de Versailles, qui travaille au musée du Louvre. D’après les éléments présentés à l’audience, les liens entre le collectionneur et l’argentier auraient été entretenus par des échanges réguliers et soutenus.
Les enquêteurs ont également établi l’implication du compagnon de l’argentier, présenté comme antiquaire. Selon les mêmes sources, c’est l’association de ces trois personnes — l’argentier, son compagnon antiquaire et le collectionneur — qui leur a valu de comparaître ensemble devant le tribunal. Tous trois étaient présents au box des accusés lors de l’audience du 18 décembre.
L’audience a été renvoyée au mois de février 2026, a indiqué le dossier. D’ici là, les investigations se poursuivront et les auditions complémentaires permettront d’affiner les charges et les responsabilités de chacun.
Une partie du butin retrouvée, enquête en cours
Les autorités affirment avoir retrouvé une large partie des pièces dérobées. Le détail des objets récupérés ainsi que leur valeur actuelle n’a pas été intégralement publié dans les comptes rendus rendus publics, mais les médias font état d’un lien direct avec la commande de 2018. Les pièces de la manufacture de Sèvres, en raison de leur qualité et de leur histoire, représentent des objets de collection très recherchés, ce qui peut expliquer les tentatives de revente par des canaux privés.
Cette affaire pose plusieurs questions sur les procédures de contrôle des biens et des stocks au sein de l’Élysée, ainsi que sur la vulnérabilité des collections et des services patrimoniaux lors des événements officiels. Pour l’heure, les investigations judiciaires et les procédures disciplinaires éventuelles détermineront si des failles organisationnelles ont facilité les détournements.
Un impact médiatique et institutionnel
Sur le plan symbolique, un tel dossier retentit fortement : il touche non seulement à des biens d’État, mais aussi à l’image de l’institution présidentielle, dans un lieu qui accueille chefs d’État et réceptions diplomatiques. Les révélations relayées par Le Parisien et Le Canard enchaîné ont suscité une attention importante de la presse, tant pour le montant évoqué que pour l’intrigue autour des protagonistes.
À ce stade, les faits restent à établir définitivement par la justice. L’audience de février 2026 devra préciser la nature exacte des vols reprochés, la responsabilité pénale de chacun et les suites éventuelles en matière de réparation et de sanctions.
En attendant, la présidence et les services concernés devront tirer les leçons de cette affaire pour renforcer la protection des biens patrimoniaux et la traçabilité des pièces utilisées lors des cérémonies officielles. Les protagonistes, eux, attendent désormais la suite de la procédure judiciaire.


