Depuis la rentrée 2022, Léa Salamé tient le samedi soir un rendez‑vous politique et people sur France 2 intitulé « Quelle époque ! ». L’émission réunit une dizaine d’invités autour d’échanges souvent vifs, mélangeant personnalités politiques, artistes et figures médiatiques.
Un plateau varié le 13 décembre
Ce samedi 13 décembre, la composition du plateau illustrait cette mixité : Roselyne Bachelot, ancienne ministre, était présente, de même que Miss France 2026 Hinaupoko Devèze, le chanteur Faudel et Jordan Bardella, président du Rassemblement national, âgé de 30 ans. Pour Bardella, habitué des interviews musclées, il s’agissait d’un entretien de plus au long d’une carrière médiatique tournée vers le débat public.
L’émission a toutefois suscité de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux après la diffusion du passage de Jordan Bardella. L’écho a été suffisamment fort pour que la séquence soit évoquée quelques jours plus tard, le 18 décembre, sur W9 par Cyril Hanouna dans son émission « Tout beau tout neuf ».
Les réactions sur W9 : Hanouna évoque un « piège »
Sur le plateau de W9, Cyril Hanouna a relayé la prise de position de Jordan Bardella, qui a dénoncé un montage qu’il a qualifié de « malhonnête » lors de son passage dans « Quelle époque ! ». « Jordan Bardella dénonce un montage ‘malhonnête’ de l’émission ‘Quelle époque’ ! Êtes-vous d’accord avec lui ? », a demandé l’animateur à ses chroniqueurs.
Hanouna a livré son interprétation personnelle : « Moi, je vais vous dire la vérité. Je pense surtout que c’était un piège. À mon avis, Jordan Bardella s’est vite rendu compte que c’était un piège cette émission. » Il a ajouté qu’au regard des audiences, la dynamique semblait inversée : « Aujourd’hui, Jordan Bardella n’a pas besoin d’aller dans ‘Quelle époque !’. Aujourd’hui, ‘Quelle époque !’ a besoin de Jordan Bardella. Les audiences sont compliquées cette saison pour Léa Salamé et ses équipes. »
Sur les réseaux, la séquence a été largement commentée, notamment via des extraits partagés en ligne (voir le tweet : « Jordan Bardella dénonce un montage ‘malhonnête’ de l’émission ‘Quelle époque’ sur France 2 ! Qu’en pensez-vous ? #TBT9 pic.twitter.com/qOJPjPj9Ye »).
Débat entre chroniqueurs : impartialité et lien personnel
La présence de Jordan Bardella dans l’émission a suscité un débat parmi les chroniqueurs de Cyril Hanouna. La question posée était simple : Bardella a‑t‑il eu raison d’accepter l’invitation ? Pour Matthieu Delormeau, la séquence mettait en évidence un problème d’impartialité : « On voit vraiment la détestation de Léa Salamé pour Jordan Bardella », a‑t‑il affirmé.
Cette remarque a provoqué une réaction immédiate de la part d’autres intervenants, qui ont rappelé le contexte personnel de la journaliste : en tant que compagne de Raphaël Glucksmann, Léa Salamé doit, selon eux, « faire triplement attention » quand elle reçoit une personnalité politique éloignée du camp politique de son compagnon. Il s’agit d’une lecture critique de la neutralité supposée du plateau, pointée du doigt dans le débat.
Cyril Hanouna a cependant tempéré ces accusations vis‑à‑vis de la journaliste. « Je n’ai rien contre Léa Salamé. Je l’adore. C’est vraiment une copine et je lui trouve beaucoup de talent », a‑t‑il déclaré. Quant à sa propre attitude si on l’invitait sur « Quelle époque ! », il a précisé, sur un ton catégorique : « Si je suis invité chez ‘Quelle époque’, je passe en premier (pas à 1 h du matin). Je ne veux personne sur le plateau ni personne qui intervient. Je viens quinze minutes et je repars. » (tweet : « 🗣️ @Cyrilhanouna : « Si je suis invité chez #QuelleÉpoque , je passe en premier (pas à 1 h du matin). Je ne veux personne sur le plateau ni personne qui intervient. Je viens quinze minutes et je repars. » 🗞️ #TBT9 pic.twitter.com/5py3RauYS2 »).
Contexte et enjeux
L’incident souligne plusieurs enjeux actuels : la porosité entre médias et sphère politique, la sensibilité autour de l’impartialité des interviews et la virulence des réactions sur les réseaux sociaux. Jordan Bardella, figure de premier plan du Rassemblement national, n’est pas étranger aux confrontations médiatiques ; ses critiques du montage de l’émission témoignent toutefois d’une discordance publique sur la façon dont certains entretiens sont perçus après diffusion.
Les éléments rapportés ici se fondent sur les déclarations diffusées à l’antenne et les réactions relayées en ligne. Là où des jugements d’intention sont évoqués (piège, détestation), il s’agit de perceptions exprimées par des intervenants publics et partagées sur les réseaux, plutôt que de preuves d’une manipulation avérée. Les échanges montrent surtout combien les plateaux télé restent des terrains sensibles lorsque politique et médias se rencontrent.
