Mercredi soir, une scène inattendue a surpris la séance du Sénat et a rapidement circulé sur les réseaux sociaux. En pleine prise de parole, Pierre Ouzoulias, vice-président de la chambre haute et sénateur communiste des Hauts-de-Seine, a été victime d’un malaise apparent et a vomi au micro, sous les yeux stupéfaits de ses collègues. L’incident a entraîné une brève suspension des travaux ; quelques minutes plus tard, l’élu a repris sa place.
L’incident filmé et la réaction de l’élu
La séquence, diffusée par plusieurs médias dont BFMTV et la chaîne Frontières, a suscité une vive émotion et nombre d’interrogations. Face à la diffusion des images, Pierre Ouzoulias a choisi de s’expliquer publiquement pour en préciser l’origine. Dans un message transmis au média Frontières puis repris par BFMTV, il a déclaré être atteint du syndrome de Gilbert.
Il a adressé aux médias le texte suivant : « Aujourd’hui, le média Frontières ainsi que BFMTV ont choisi de diffuser des images me montrant en présidence de séance, manifestement affaibli. Cette situation résulte d’une maladie génétique, le syndrome de Gilbert, qui peut provoquer de tels symptômes en cas de fatigue importante ou de stress. Ces dernières semaines, j’ai assuré de nombreuses présidences de séance, souvent tard dans la nuit ».
Dans ce même message, l’élu a tenu à rassurer sur sa capacité à poursuivre ses fonctions : « Cette affection incurable, mais bénigne n’altère en rien ma capacité à exercer mes responsabilités ni ma disponibilité. Afin de préserver ma santé, j’ai fait le choix, il y a plusieurs années, de ne plus consommer d’alcool ».
Touché par les nombreux messages de soutien reçus, Pierre Ouzoulias a ajouté : « J’ai une pensée particulière pour toutes les personnes qui souffrent du même syndrome et qui savent combien il peut être difficile de vivre avec cela. Je continuerai d’assumer mes fonctions avec sérieux et constance, fidèle aux responsabilités républicaines et démocratiques qui incombent à ma charge ».
La diffusion du communiqué officiel et des images a relancé le débat public autour d’une affection peu connue du grand public, mais que l’élu a voulu expliciter pour apaiser les craintes et limiter les spéculations.
Le syndrome de Gilbert : un trouble bénin mais aux manifestations visibles
Le syndrome de Gilbert est une anomalie génétique relativement fréquente. Il toucherait entre 3 et 7 % de la population et se traduit par un dysfonctionnement léger du foie dans l’élimination de la bilirubine, une substance produite lors de la dégradation des globules rouges.
Cette accumulation modérée de bilirubine peut provoquer une jaunisse discrète — notamment un léger jaunissement du blanc des yeux — ainsi que des épisodes de fatigue intense, des nausées et parfois des troubles digestifs. Le syndrome est considéré comme sans gravité et n’entraîne généralement pas de complications à long terme.
Les crises peuvent toutefois être déclenchées ou aggravées par des facteurs courants : stress, manque de sommeil, infections, jeûne ou efforts physiques intenses. Une hygiène de vie régulière, une hydratation suffisante et une gestion du sommeil permettent souvent de limiter les manifestations.
Dans certains cas, comme l’a vécu Pierre Ouzoulias, l’accumulation de fatigue et la pression du calendrier peuvent provoquer des réactions spectaculaires sur le plan visuel et émotionnel, sans pour autant constituer un danger vital. C’est précisément ce cadre qu’a cité l’élu pour expliquer son malaise lors de la séance.
Les précisions communiquées par M. Ouzoulias, relayées par Frontières et BFMTV, ont eu pour effet d’apaiser une partie des réactions et d’ouvrir une discussion sur la visibilité de certaines affections chroniques, souvent méconnues et stigmatisées.
Sur les réseaux, les images et le communiqué ont suscité un mélange de compassion et de questions sur les conditions de travail des parlementaires. Plusieurs collègues et observateurs ont témoigné de leur soutien, tandis que d’autres ont évoqué la nécessité d’une meilleure information sur ces pathologies discrètes mais fréquentes.
Suite aux images diffusées par le média Frontières et par BFMTV, je publie ce communiqué. Je remercie chaleureusement toutes celles et ceux qui m’ont témoigné leur soutien ces dernières heures. pic.twitter.com/m0PYPD01YH


