Mardi 9 décembre 2025, Jordan de Luxe a reçu Jonatan Cerrada dans son émission Le Jet de Luxe. Chroniqueur sur le plateau de Tout beau tout neuf et souvent présenté comme un protégé de Cyril Hanouna, Jordan de Luxe accueille régulièrement des personnalités variées. Ce mardi, l’invité était Jonatan Cerrada, connu pour avoir remporté la première édition de Nouvelle Star sur M6 en 2003.
Un échange franc sur Yseult
Au cours de l’entretien, les deux hommes ont abordé plusieurs sujets liés à la scène musicale française, et notamment la carrière d’Yseult, elle aussi révélée par Nouvelle Star. Sans détour, Jonatan Cerrada a livré une analyse tranchée de la chanteuse : « Je la trouve très talentueuse, mais je ne la trouve pas sympathique. Je la trouve même plutôt un peu hautaine, imbue de sa personne ».
Il a nuancé son propos en reconnaissant qu’il apprécie « quelques-unes de ses chansons », mais a estimé que l’artiste pouvait tenir « des discours un peu borderline sur certains plateaux télé ». La formule traduit une distance nette entre l’admiration pour le travail artistique et la critique de la personnalité publique.
Engagement, féminisme : une position qui provoque
Jonatan Cerrada s’est ensuite exprimé sur la place de l’engagement des artistes aujourd’hui. « On est quand même dans une époque où il faut se politiser, s’engager en tant qu’artiste, on ne peut pas être juste là, vendre du rêve, avoir ce côté un peu léger. Toutes les chanteuses doivent être féministes, politisées, ça me gonfle un peu », a-t-il déclaré. Ces mots visent le rôle attendu des artistes dans le débat public et la manière dont certains discours sont perçus.
Il a ajouté que la posture revendicative de certaines artistes lui semblait parfois excessive, et que la pression pour afficher un engagement militant entretenait, selon lui, des positions peu nuancées. Ces propos posent la question, sensible dans le milieu culturel, du juste équilibre entre expression artistique et engagement civique.
Le chanteur, âgé de 40 ans et originaire de Liège, a poursuivi en critiquant ce qu’il qualifie de « position de victime » chez certaines femmes publiques. « ‘Je suis une femme, une femme de couleur’, mais en réalité, je n’ai pas l’impression qu’elle ait tellement galéré. Au contraire… Elle a une très belle carrière, elle a chanté pour les Jeux olympiques, on ne peut pas dire que ce soit une meuf qui galère énormément », a-t-il affirmé, selon la retranscription de l’entretien.
Jonatan Cerrada reconnaît toutefois l’existence d’injustices passées : « Les femmes ont galéré pendant des centaines d’années », a-t-il précisé. Mais il estime que, « grâce aux anciennes générations, les générations d’aujourd’hui n’ont pas tellement à galérer. Moins, en tout cas ». Son raisonnement oppose donc historique des luttes et perception actuelle des opportunités pour les femmes dans la musique.
Il a conclu sur une observation comparative : « Toutes les plus grandes popstars de la planète sont des femmes, peut-être même plus que des hommes. Donc ce discours très féministe en ce moment qui consiste à dire : ‘Nous, les meufs, on galère, il a fallu travailler deux fois plus pour faire notre trou.’ Je trouve que ce n’est pas très juste. »
Ces déclarations, franches et sans filtre, risquent de susciter des réactions dans le milieu artistique et sur les réseaux sociaux, tant elles touchent à des enjeux sensibles — féminisme, représentation et parcours des artistes issus de la diversité.
Sur le plateau de Le Jet de Luxe, Jonatan Cerrada a donc tenu des propos contrastés : admiration pour certaines qualités artistiques d’Yseult, mais critique de son attitude publique et du discours qu’il perçoit comme victimisant. Le débat reste ouvert et témoigne des tensions actuelles autour de la place de l’artiste dans l’espace public.


