Depuis le 1er septembre 2025, France Télévisions a bouleversé sa grille d’après-midi, au grand désappointement de certains téléspectateurs mais avec un résultat financier attendu.
Un calendrier resserré et des jeux déplacés
Les fans de Questions pour un champion ont appris que l’émission de Samuel Étienne ne serait plus diffusée en semaine. Elle est désormais cantonnée au week-end, précise Le Parisien.
Dans le même temps, le jeu Slam, longtemps animé par Cyril Féraud et désormais présenté par Théo Curin, a été repoussé d’une heure environ. Slam démarre désormais à 18h, contre 17h20 la saison précédente.
Duels en famille a aussi vu son horaire reculé : le programme commence à présent à 17h20 et se termine à 18h, alors qu’il quittait l’antenne à 16h45 la saison dernière, rapportent nos confrères.
Le remplacement des rediffusions de la série allemande Rex a été notoire. France 3 diffuse désormais, du lundi au vendredi, des rediffusions de Candice Renoir avec Cécile Bois, de 14h20 à 17h15.
Des choix motivés par la contrainte budgétaire
Ces ajustements ne sont pas uniquement éditoriaux. Selon Le Parisien, ils répondent à une nécessité d’économies sur fond de baisse des recettes publicitaires.
Un « grand patron de l’audiovisuel » cité par le quotidien affirme : « on est en pleine tempête et on rentre dans le dur ». Cette phrase confirme, « à sa manière », les chiffres de l’IREP.
L’Institut de recherches et d’études publicitaires indique que les revenus tirés des réclames télé se sont repliés de plus de 7 % entre janvier et septembre par rapport à 2024, année marquée par les Jeux olympiques de Paris, relève Le Parisien.
Par ailleurs, France Télévisions va faire face, l’année prochaine, à une nouvelle baisse de sa dotation publique, fixée à 2,5 milliards d’euros. Ces trois éléments expliquent la contrainte budgétaire évoquée par les directions.
Des décisions annoncées en amont
En juillet, Stéphane Sitbon Gomez, directeur des antennes et des programmes de France Télévisions, avait déjà préparé le terrain. Interrogé par Puremédias, il déclarait : « On fait des économies ! On va ainsi enlever une ligne de jeux, tout simplement. Le bloc fiction de l’après-midi va être étendu et les deux jeux restants, ‘Duels en familles’ et ‘Slam’, vont être décalés. Quand on fait un choix par économie, on ne fait pas un choix génial. Je comprends totalement l’émotion créée autour de l’arrêt de la diffusion de ‘Questions pour un champion’ en semaine et la pétition qui a été lancée. »
La direction reconnaît donc l’impact auprès du public, tout en défendant des choix contraints par les comptes.
Conséquences : rediffusions et suppressions
Le quotidien observe que France 3 a multiplié les rediffusions et que France 2 a également repris des émissions déjà diffusées. Entre septembre et décembre, France 2 a par exemple programmé six jours de rediffusion de N’oubliez pas les paroles, le karaoké quotidien présenté par Nagui.
Un producteur cité par Le Parisien déplore : « Au final, c’est le téléspectateur qui se retrouve lésé. Et après on s’étonne qu’il migre vers les plates‑formes ou YouTube ? » Cette remarque illustre une inquiétude partagée sur la fidélité du public face aux rediffusions.
D’autres programmes ont été arrêtés ou doivent l’être prochainement. Des rendez-vous comme C médiatique ont cessé, et la cuisine de Mory Sacko, Cuisine ouverte, devrait tirer le rideau en janvier prochain, selon Le Parisien.
Un gain chiffré : 9 millions d’euros
Ces réorganisations auraient néanmoins permis à France Télévisions de réaliser des économies importantes. Toujours d’après Le Parisien, les ajustements de grille, les rediffusions et les suppressions de certaines émissions auraient dégagé environ 9 millions d’euros d’économies.
Ni les équipes ni les présentateurs ne sont rendus responsables publicement ; la direction pointe la conjoncture économique et la chute des recettes publicitaires comme facteurs déterminants.
En somme, le recentrage de l’après‑midi sur la fiction et le resserrement de la place des jeux visent d’abord à contenir un repli des ressources. Restent les réactions des téléspectateurs, la montée des pétitions et la question de l’avenir des rendez‑vous quotidiens face à la concurrence des plateformes numériques.
