Ce 5 décembre 2025 marque le huitième anniversaire de la disparition de Johnny Hallyday. Huit ans déjà que la France a perdu l’un de ses monuments, dont les refrains — Quelque chose de Tennessee, Allumer le feu, Marie, Je te promets — continuent de résonner comme la bande-son de plusieurs générations.
Le Taulier demeure présent dans le cœur des Français pour sa démesure, sa sincérité et une fragilité rare sur la scène musicale. Mais sa mort a aussi réveillé une guerre familiale qui couvait depuis longtemps et s’est rapidement transformée en affaire publique, quelques jours seulement après sa mise en terre.
La guerre pour l’héritage
En janvier 2018, Laura Smet et David Hallyday ont annoncé vouloir contester le testament californien de leur père. Cette démarche a fait éclater au grand jour un conflit jusque-là plus discret. Les deux aînés demandaient notamment le gel des biens et un droit de regard sur l’album posthume de Johnny.
Laeticia Hallyday, exécutrice testamentaire, affirmait défendre une volonté « limpide » du chanteur. S’ensuivirent des mois de communiqués, d’interviews et d’échanges publics où chaque camp a cherché à imposer sa version. Laura a dénoncé une mise à l’écart ; David a évoqué un « manque de considération ». Laeticia, de son côté, a assuré « attendre ses beaux-enfants à bras ouverts ».
Tribunes, déclarations d’avocats et rendez‑vous judiciaires à Nanterre ont transformé l’intimité familiale en débat national. Pendant des mois, le clan Hallyday a vécu sous la lumière des caméras, et la médiatisation a rythmé chaque étape de la procédure.
Dans cette bataille symbolique, chaque geste comptait. Un épisode marquant resté dans les mémoires est la visite de Laeticia au Musée de la Gendarmerie et du cinéma en 2019 : selon les comptes rendus, aucune photo d’elle n’y figurait tandis que figuraient aux murs d’autres figures liées à Johnny, comme Sylvie Vartan et Adeline Blondieau. Cet épisode a été perçu publiquement comme une humiliation par la veuve.
La Lorada : la première maison-icône
Avant la querelle successorale, Johnny avait déjà laissé des empreintes matérielles fortes. En 1989 il fit construire à Ramatuelle une hacienda de 1 000 m², La Lorada, dont le nom est une contraction de Laura et David. La demeure, imaginée par les architectes Alain et Roland Morisse, dominait Pampelonne sur deux hectares.
La Lorada offrait des équipements spectaculaires : une piscine-lagon gigantesque, un héliport, une cascade artificielle, un studio d’enregistrement, un hammam et une salle de sport. Le décor puisait dans la passion américaine du chanteur. Johnny y a vécu certains de ses moments les plus heureux et y a enregistré une partie de l’album Lorada, produit par Jean-Jacques Goldman en 1995.
Mais les années 2000 furent marquées par des difficultés financières et un conflit avec Universal, qui obligèrent Johnny à se séparer de cette maison en 2000. La vente de La Lorada fut vécue comme une blessure pour le rocker, contraint d’abandonner un lieu portant le nom de ses deux enfants. Laeticia, rencontrée plus tard, a connu la maison mais peu, selon les éléments disponibles.
La villa Jade : refuge caribéen
En 2008, Johnny s’est à nouveau investi dans un projet immobilier, cette fois à Saint-Barthélemy. La villa Jade, baptisée du prénom de la première fille adoptive du couple, marque un geste symbolique en miroir de La Lorada. Plus épurée et contemporaine, elle incarne la nouvelle vie du chanteur.
La villa Jade est devenue un refuge pour Johnny et Laeticia, un cocon familial où ils ont vécu avec leurs filles Jade et Joy. La demeure a aussi été le lieu des derniers étés du chanteur : c’est à Saint-Barthélemy qu’il a choisi de reposer.
Ces maisons, entre Ramatuelle et Saint-Barth, racontent autant l’histoire familiale que la trajectoire artistique de Johnny Hallyday. Elles restent des repères symboliques dans une saga personnelle et médiatique qui a traversé ces dernières années.


