Invité de l’émission Estelle Midi, diffusée sur RMC, l’ancien ministre des Sports et champion de judo David Douillet a détaillé, jeudi 4 décembre 2025, sa routine sportive et sa vision sur l’accès au sport pour les Français. Double médaillé d’or olympique et quadruple champion du monde, il explique pratiquer deux à trois séances par semaine pour ménager d’anciennes blessures et rester en forme afin de profiter au mieux de sa fille de neuf ans.
Se maintenir pour la santé et la famille
David Douillet a insisté sur la nécessité d’une activité physique régulière, non par plaisir exclusif mais par obligation liée à son corps : « C’est‑à‑dire que si j’arrête, si je suis inactif, passif, j’ai toute mon arthrose, mes douleurs, etc, qui resurgissent tout de suite. C’est vrai que si je n’ai pas un minimum de tonus musculaire… » a‑t‑il déclaré à Estelle Denis.
L’animatrice l’a interrompu en plaisantant sur son physique : « Parce que vous avez un gabarit hors norme. » Le sportif a confirmé, puis a rappelé la réalité des séquelles d’une carrière de haut niveau : « mais puis surtout des blessures, des vieilles blessures, ce qui fait que ça devient ingérable. »
Au‑delà des douleurs, David Douillet a mis en avant une motivation personnelle et intime : « En termes de santé, j’ai une petite de neuf ans, j’ai envie d’en profiter le plus possible, tout simplement. Donc, non seulement je fais attention à ce que je mange, à ce que je bois et je fais du sport, oui. »
Débat sur le remboursement des séances de sport par la sécurité sociale
La discussion a pris une tonalité plus politique lorsque l’animatrice a posé la question du remboursement des séances sportives par la sécurité sociale. Estelle Denis a évoqué l’idée d’une aide financière pour les Français : « Aller faire un footing dans la forêt, ça ne coûte pas très cher, mais tout le monde n’a pas une forêt à côté. Et puis il y a certains clubs qui coûtent cher. Vous voulez faire du tennis ? Ça coûte cher, par exemple. »
Face à cette proposition, David Douillet est apparu agacé et a tenu un discours volontariste. Il a reconnu que l’accès au sport n’était pas forcément aisé pour tous, mais a estimé que « l’État ne peut pas tout faire à un moment donné. » Il a aussi émis des réserves sur les sondages et la sincérité des réponses : « Je pense que le problème, c’est, je pense que le sondage ne doit pas être très bon, parce que le français, et j’en suis un, ce n’est pas très bon dans le sens où je remets en cause un peu l’honnêteté des réponses, en réalité. »
Pour lui, invoquer le coût comme principal frein relèverait souvent d’une excuse : « Parce que moi, le premier, je vais me trouver une excuse hein pour pas faire de sport. ‘Oh ben il pleut. Oh ben tiens, mes affaires ne sont pas lavées’ ou ‘oh ben j’ai autre chose à faire’. On trouve toujours une excuse. Le plus dur, c’est d’enfiler le short. »
Réaffirmant que l’exercice physique peut se pratiquer à moindre coût, il a conseillé de bloquer du temps et de privilégier des exercices simples : « Parce que faire des pompes, des abdos, faire de la marche, aller courir, ça ne coûte pas cher. » Il a résumé sa position de manière tranchée : « Dire que le sport coûte trop cher, qu’il faudrait des aides, etc, c’est du blabla. C’est une question de volonté et de temps. »
Un ton direct, entre reproche et conseil
Le ton de l’ancien judoka est direct et parfois sans concession. Entre conseil pragmatique et critique des attitudes d’aujourd’hui, il campe une ligne selon laquelle l’effort individuel et la régularité priment. Ses propos reflètent aussi la double posture qu’il occupe : ancien athlète de haut niveau et figure publique engagée sur les questions de sport et de santé.
Lors de l’émission, une séquence partagée sur les réseaux sociaux reprend sa réaction la plus marquante : « L’État ne peut pas tout ! Moi le 1er, on trouve toujours une excuse… Le plus dur c’est d’enfiler le short ! Dire que le sport coûte trop cher, ‘bla bla bla’… C’est une question de volonté et de temps » #EstelleMidi pic.twitter.com/NvKp18VaS4
Sans conclure sur une solution institutionnelle, David Douillet a ainsi privilégié l’appel à la responsabilité personnelle. Ses propos s’inscrivent dans un débat récurrent sur l’accès au sport, la prévention par l’activité physique et le rôle de l’État face aux inégalités d’accès aux infrastructures sportives.
La question du financement public du sport reste ouverte et continue d’alimenter les discussions entre responsables politiques, acteurs du monde sportif et associations, tandis que des personnalités comme David Douillet rappellent la place centrale de la pratique régulière pour la santé individuelle.


