La 21ᵉ édition de Pékin Express surprend les fidèles de l’émission : pour la première fois, la compétition se déroule entièrement au Kazakhstan, sans franchissement de frontières, et sous la neige. Diffusée chaque vendredi sur M6, cette saison mise résolument sur des conditions hivernales et des séquences de difficulté accrue, un angle de production assumé par la chaîne.
Un virage vers « l’authenticité » selon la production
La décision de faire évoluer le format a été expliquée par William Lebugle, directeur adjoint des programmes de flux de M6, dans les colonnes du Figaro. « C’est un virage vers l’authenticité. Nous avons décidé de montrer beaucoup plus les moments de galère », a-t-il déclaré, justifiant le choix d’une étape unique au Kazakhstan et l’exposition des candidats à des températures extrêmes.
Stéphane Rotenberg, l’animateur emblématique du programme, est revenu sur ce parti pris lors de son passage sur le plateau de C à vous, émission diffusée sur France 5. Il a décrit les conditions vécues par les participants : « Pendant des années, on leur a dit non. On leur a dit : “Imaginez ce que c’est -25 degrés”. Les larmes se mettent à geler, les pommettes se mettent à geler, les oreilles gèlent, c’est une folie. »
Le présentateur a expliqué que l’objectif était de ne pas étouffer les candidats sous des couches de vêtements. « Si on veut voir les candidats rire, sourire, pleurer, il ne faut pas qu’ils soient emmitouflés. Ils ont insisté et on a tenté ce Kazakhstan en fin de saison, sinon c’était injouable », a-t-il ajouté, soulignant la volonté de montrer des émotions brutes plutôt qu’un spectacle trop préparé.
Le cas Marianne : une langue oubliée au casting
Au-delà des éléments de décor et de température, la saison a été marquée par une controverse relative à l’un des candidats, identifiée comme Marianne. Selon Stéphane Rotenberg, elle n’avait pas précisé lors du casting qu’elle parlait russe. « Elle ne nous l’avait pas dit au casting », a-t-il lancé. Le présentateur a précisé que, d’ordinaire, le risque qu’un candidat maîtrise la langue locale est faible, en particulier lorsque cela ne se devine pas à son nom.
Rotenberg a commenté la situation avec distance et humour : « Cette jeune fille extraordinaire parle un russe honorable. C’est vrai qu’on aime bien plutôt déstabiliser les candidats. Bizarrement dans les pays où on parle anglais, les Français sont nuls. Dans les pays où on parle espagnol, c’est assez fascinant. Au bout de quinze jours, nos candidats s’en sortent très bien. Là, au Kazakhstan, trouver une candidate qui parle russe, on s’est fait avoir ! On n’avait pas posé la question c’est vrai. »
Ces déclarations visent à répondre aux soupçons de triche qui avaient circulé autour de la candidate. En expliquant que la maîtrise du russe n’avait pas été révélée au casting, la production et l’animateur cherchent à clarifier que la présence d’une participante bilingue n’est pas le résultat d’une manipulation, mais d’un élément non signalé en amont.
Le sujet illustre la fragilité dramatique recherchée par l’émission : le contraste entre l’adversité imposée par l’environnement et les ressources individuelles des candidats, parfois inattendues.
Un format qui joue sur l’émotion et l’imprévu
En choisissant le Kazakhstan et en exposant les concurrents à des températures négatives, la production a redoublé son pari : rendre lisibles les efforts, les colères et les larmes des participants. Ce choix éditorial se traduit par une narration plus crue, où les instants de faiblesse côtoient les moments de solidarité et de dépassement.
Ce parti pris soulève aussi des questions sur la préparation et la sécurité des candidats, thème sensible dès lors que des températures très basses sont mises en scène. Sur ce point, la communication officielle reste centrée sur la mise en valeur des émotions et l’authenticité retrouvée du programme.
Les téléspectateurs retrouveront cette 21ᵉ saison de Pékin Express chaque vendredi sur M6, tandis que la production continue d’expliquer ses choix éditoriaux afin de répondre aux interrogations du public et de la critique.


