Claire Chazal fête aujourd’hui ses 69 ans, en ce 1er décembre 2025. Visible pendant près d’un quart de siècle aux commandes des journaux du week‑end de TF1, elle reste une figure familière du paysage audiovisuel français, tant pour son parcours dans la presse que pour sa capacité à se renouveler sur différents médias, y compris le numérique.
Une carrière tissée entre presse et télévision
Avant de devenir le visage du journal télévisé, Claire Chazal a affûté sa plume dans la presse écrite. Reporter pigiste pour Europe 1, L’Usine nouvelle, L’Expansion puis Le Quotidien de Paris sous la direction de Philippe Tesson, elle se forge rapidement une réputation de journaliste rigoureuse.
En 1985, elle rejoint Les Échos et y confirme sa spécialité : l’économie. Trois ans plus tard, en 1988, Antenne 2 la recrute comme grand reporter économie. Elle apparaîtra progressivement à l’écran, notamment en présentant le 25 décembre 1989 le journal de 7 h 30 dans Télématin, puis, dès 1990, le journal de la nuit.
Au printemps 1991, la direction de TF1, souhaitant moderniser son image et renforcer la présence féminine à l’antenne, la remarque. Recrutée pour remplacer Ladislas de Hoyos, elle s’installe le 16 août 1991 dans le fauteuil du 20 heures du vendredi au dimanche, ainsi que du 13 heures du week‑end.
Quelques mois plus tard, le 25 novembre 1991, Claire Chazal reçoit le 7 d’or du meilleur présentateur, marquant une reconnaissance rapide de sa présence à l’antenne.
La figure du week‑end sur TF1
Entre les années 1990 et 2010, elle devient une figure incontournable du journal télévisé de TF1. Sa progression interne est constante : rédactrice en chef en 1997, puis directrice adjointe de la rédaction en 2006.
Elle anime aussi Reportages, Grands Reportages et les grandes soirées électorales, interviewant successivement des personnalités comme Nicolas Sarkozy et François Hollande. Au sommet de sa carrière, en 2015, sa rémunération est évaluée à près de 120 000 euros brut par mois, reflet de son statut de visage numéro un du week‑end.
Le choc du départ
Le 7 septembre 2015, TF1 annonce mettre fin à ses 24 ans de journal télévisé. La décision, qualifiée par elle-même de brutale, surprend la rédaction et les téléspectateurs. Claire Chazal déclare qu’on lui a dit vouloir « la remercier » sans véritable explication.
Elle se souviendra plus tard : « Rien n’a été dit. Rien. » Elle décrira cette séparation comme « irrationnelle », « totalement personnelle », imputée selon elle à la décision d’un responsable dont elle n’a jamais souhaité révéler le nom.
Son dernier journal, le 13 septembre 2015, rassemble plus de dix millions de téléspectateurs. L’adieu, sobre et maîtrisé, contient cette phrase adressée au public : « Il me reste à vous remercier de m’avoir été fidèles pendant 24 ans… » Anne‑Claire Coudray prend la succession le 18 septembre 2015.
Une deuxième vie médiatique
Refusant de disparaître des écrans, Claire Chazal rebondit quatre mois après son départ sur France Télévisions avec l’émission culturelle Entrée libre, puis Passage des arts, qu’elle installe durablement dans le paysage culturel.
Elle enchaîne ensuite avec Le Grand Échiquier sur France 3, programme qui migrera sur France 2 à partir de 2021. Parallèlement, elle renforce sa présence à la radio et continue les interviews axées sur la culture.
Depuis 2024, elle anime deux rendez‑vous réguliers sur Public Sénat : Au bonheur des livres et Le Ciné‑Club. La même année, elle s’engage résolument vers le numérique en lançant une chaîne YouTube où, en l’espace d’un an, elle reçoit des invités tels qu’Arthur, Dany Boon, Thomas Jolly, Vincent Dedienne ou Alex Lutz.
Cette incursion sur la plateforme vidéo illustre sa volonté de renouer avec un public plus jeune et d’explorer un format d’entretien moins contraint par la contrainte d’antenne traditionnelle.
Longévité et renouvellements
À 69 ans, Claire Chazal apparaît comme un exemple de longévité médiatique. Sa trajectoire, de la presse économique aux grandes soirées électorales, puis de la télévision publique au web, témoigne d’une capacité à se réinventer tout en conservant une exigence journalistique reconnue.
Sans chercher à minimiser les tensions et la fracas médiatique entourant son départ de TF1, son parcours post‑2015 montre qu’elle a su transformer une rupture en une nouvelle phase de carrière, pluraliste et active sur plusieurs fronts de la vie culturelle française.
