La tension entre Cyril Hanouna et l’équipe de l’émission Complément d’enquête ne faiblit pas. Ancien présentateur de Touche pas à mon poste et figure médiatique désormais à la tête de la quotidienne TBT9, Hanouna réserve régulièrement ses attaques à l’encontre du magazine d’investigation de France 2 et de son présentateur, Tristan Waleckx.
Un conflit ancien, ravivé par un épisode de 2023
Les relations se sont nettement détériorées après un reportage consacré à Cyril Hanouna diffusé le 30 novembre 2023. Quelques jours avant la diffusion de ce numéro, l’animateur avait rendu publiques des scènes de coulisses, notamment la tentative des journalistes de contacter sa mère. « Ils ont eu la bonne idée d’appeler ma mère qui leur a dit très vite ‘vous commencez à me faire chier’ », déclarait-il alors.
Hanouna avait également annoncé la date de diffusion et qualifié cet épisode de « dernier ». Quelques heures plus tard, le compte X de Complément d’enquête confirmait la programmation en tweetant : « Le ‘dernier’ Complément d’enquête, c’est jeudi à 23 heures sur France 2 ». Ces échanges publics ont cristallisé une animosité durable entre l’animateur et le magazine.
Un nouveau numéro sur CNews et une réaction cinglante
Le conflit est réapparu mercredi 26 novembre 2025, quand Cyril Hanouna a vivement critiqué le prochain numéro de Complément d’enquête, consacré à la chaîne d’information CNews, diffusé le jeudi soir suivant. Gilles Verdez est venu évoquer ce reportage dans la quotidienne de W9, précisant que les journalistes avaient enquêté pendant huit mois et s’appuyaient « beaucoup sur des archives ».
Selon Verdez, l’émission mobilise aussi une étude de Reporters sans frontières qui a utilisé « un outil numérique ». Pendant un mois, cet outil aurait réalisé des captures d’écran toutes les dix secondes des quatre chaînes d’information françaises : BFM, CNews, franceinfo et LCI. C’est sur ces éléments que Complément d’enquête fonde son angle, expliquait-il.
Face à ce résumé, Cyril Hanouna n’a pas mâché ses mots. Il a suggéré que l’émission aurait pu simplement regarder les audiences pour constater la domination de CNews : « Moi, si j’avais été eux, vous savez ce que j’aurais fait ? Je ne me serais pas fait chier avec tout ça. J’aurais juste regardé les audiences le matin et puis ça m’aurait montré que CNews est largement devant. Et puis terminé. Voilà, c’est tout. »
Il a ensuite invité les journalistes à s’inspirer des sujets qui fonctionnent sur CNews pour améliorer leurs propres audiences : « Au lieu de se faire chier avec leurs trucs, regardez les sujets, puis faites les mêmes, puis vous verrez si ça marchera mieux. Après, il leur manque les talents sur les sujets. »
Quand Gilles Verdez a proposé d’énumérer les thèmes abordés dans le reportage, Hanouna a réaffirmé son indifférence et son hostilité envers l’émission : « Franchement, j’en ai rien à carrer. Ça va être encore éclaté au sol. Non mais franchement, j’en ai rien à carrer. Je vous le dis, ça va faire qu’une seule chose, ça va faire de la pub à CNews. Ils vont encore caracoler en tête. Si j’étais eux, je m’intéresserais plus aux audiences. »
Un désaccord qui dépasse l’anecdote
Au-delà des formules tranchantes, cet échange souligne un clivage durable entre une partie de l’animation télévisuelle et la presse télévisée d’investigation. D’un côté, Complément d’enquête cherche à analyser et contextualiser le paysage médiatique, en recourant à des méthodes d’observation et à des études externes. De l’autre, Cyril Hanouna privilégie une lecture quantitative — fondée sur les audiences — et juge que ces indicateurs suffisent à juger du succès d’une chaîne.
Tristan Waleckx, qui présente Complément d’enquête, demeure la cible régulière des critiques de l’animateur. L’origine du contentieux incluant la tentative de contact avec la mère de Hanouna et l’annonce publique du présentateur en 2023, les épisodes de critiques poursuivent donc une dynamique déjà ancienne plutôt qu’une réaction isolée au sujet de CNews.
Reste à voir si le nouveau numéro de Complément d’enquête provoquera d’autres réactions publiques. Pour le moment, la querelle entre les deux camps reflète surtout des visions différentes du journalisme télévisé et de ce qui fonde la légitimité d’une chaîne d’information : les audiences ou le contenu analysé par des reportages d’enquête.


