Rien ne laissait présager qu’une nouvelle tempête viendrait aggraver la crise déjà profonde autour de l’édition 2025 de Miss Univers. Pourtant, un rapport du journal mexicain Reforma jette un pavé dans la mare : Raúl Rocha, président et copropriétaire de Miss Univers, fait l’objet d’une inculpation pour crime organisé, trafic de drogue, d’armes et de carburant. Ces accusations, si elles se confirment, élargissent la crise bien au‑delà du simple monde du concours de beauté.
Les détails de l’accusation selon Reforma
D’après les documents consultés par Reforma, le bureau du procureur général du Mexique (FRG) accuse Raúl Rocha d’avoir un rôle majeur dans une organisation criminelle opérant entre le Guatemala et le Mexique. L’homme d’affaires, présenté aussi comme consul du Guatemala au Mexique, serait impliqué dans plusieurs activités illicites, selon les enquêteurs.
Le dossier évoque notamment le trafic de carburant, transporté clandestinement par bateau via le fleuve Usumacinta, puis acheminé par camion jusqu’à Querétaro. Les enquêteurs imputent également à l’organisation le trafic d’armes de guerre et la vente de stupéfiants.
Le 6 août, l’agente spécialisée Yazmín Mayoral Marín aurait formellement demandé un mandat d’arrêt contre Rocha au motif de crime organisé. Les procureurs soutiennent que Rocha jouerait un rôle de chef présumé dans cette structure. Reforma rapporte par ailleurs que plusieurs perquisitions ont été réalisées dans le cadre de l’enquête. Lors de l’une d’elles, les autorités auraient retrouvé des documents faisant état de contributions financières de Rocha à l’organisation criminelle ; l’un des montants mentionnés atteindrait 2,1 millions de pesos.
Le mandat d’arrêt, toujours selon Reforma, précise que le réseau disposerait de connexions avec des élus et des représentants publics aux trois niveaux de gouvernement au Mexique. Ces liens faciliteraient, d’après l’accusation, les trafics de carburant, d’armes et de drogues. Un tel portrait dépasse largement la seule sphère du concours international.
Un concours déjà fragilisé par une succession de scandales
Cette nouvelle affaire tombe dans un contexte où Miss Univers 2025 est déjà fragilisé par une série d’incidents médiatisés et de tensions internes.
Le 4 novembre, plusieurs candidates ont quitté un événement officiel après que Nawat Itsaragrisil, dirigeant du concours, a publiquement critiqué Miss Mexique, Fátima Bosch, l’accusant de refuser une séance photo destinée aux réseaux sociaux. En réaction, Raúl Rocha aurait sanctionné Itsaragrisil en l’excluant de la compétition, selon les éléments rapportés publiquement.
Trois jours avant la finale, le musicien Omar Harfouch a annoncé sa démission du jury. Il a dénoncé un « jury improvisé » chargé, selon lui, de sélectionner 30 finalistes avant même la tenue des épreuves préliminaires rassemblant les candidates issues de 136 pays. La direction du concours a fermement démenti ces accusations, mais la polémique a alimenté les soupçons de manque de transparence.
Dernier rebondissement : Olivia Yacé, Miss Côte d’Ivoire et 4e dauphine, a officiellement renoncé à son titre. Sa décision a ravivé des rumeurs selon lesquelles la victoire de Fátima Bosch aurait été achetée. Ces spéculations évoquent notamment une relation supposée entre la gagnante et un dirigeant du concours, insinuation qui alimente la défiance vis‑à‑vis du résultat final. Les parties concernées n’ont pas fourni d’éléments publics permettant de trancher ces allégations.
Des répercussions au‑delà de la scène
L’accusation contre Raúl Rocha place maintenant Miss Univers au cœur d’une enquête pénale d’une ampleur considérable. Au‑delà des conséquences juridiques potentielles pour l’intéressé, la situation pose des questions sur la gouvernance et la transparence d’une institution qui se prétend internationale et exemplaire.
À ce stade, les informations reposent principalement sur le reportage de Reforma et les documents judiciaires cités par le journal. Les autorités mexicaines, selon ces mêmes sources, ont engagé des actions concrètes, dont les perquisitions et la demande de mandat d’arrêt du 6 août.
L’enquête en cours déterminera la véracité et la portée des allégations. Pour l’heure, Miss Univers se trouve dans une crise d’image majeure, exacerbée par une succession d’incidents médiatiques et les révélations judiciaires récentes. L’issue des procédures et les communiqués officiels à venir seront déterminants pour la suite de ce dossier.


