Léon Zitrone blessé pendant la finale Intervilles à Dax (1971) : la réaction de Guy Lux et la nostalgie de l’âge d’or du direct télévisé

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Le 25 novembre a une résonance particulière dans l’histoire de la télévision française : c’est à la fois le jour où Léon Zitrone est né et celui où il s’est éteint, quatre-vingt‑un ans plus tard. Les téléspectateurs gardent le souvenir d’une diction impeccable, d’un art presque scolaire de l’imparfait du subjonctif et d’une silhouette rassurante qui a marqué le petit écran pendant des décennies.

Un passeur des grands rendez‑vous

Journaliste et animateur, Léon Zitrone entre à la RTF en 1948 et devient l’un des visages de l’ORTF. Il est associé aux grandes retransmissions du XXe siècle : mariages royaux, obsèques nationales, compétitions de patinage et dimanches hippiques à Auteuil. Sa voix et son phrasé ont contribué à faire de ces événements des moments télévisuels solennels et collectifs.

Il n’était pas uniquement l’homme des cérémonies officielles. Zitrone a aussi investi le registre du divertissement, trouvant une place notable dans des émissions populaires. Son parcours reflète l’essor du medium : reporter, commentateur, animateur, il a accompagné la construction du paysage audiovisuel français sans jamais s’y cantonner.

Panique à Intervilles : l’épisode de 1971

C’est au sein de ce registre qu’il forme, avec Guy Lux et Simone Garnier, un trio complice sur Intervilles. Armé de sa liasse de fiches en bristol, Zitrone incarnait une forme de sérieux presque académique au milieu du folklore et du chahut.

En 1971, la finale à Dax marque les mémoires : une échauffourée sur le terrain dégénère en bagarre générale. Hors‑caméra, deux équipes s’en prennent physiquement l’une à l’autre. En tentant de comprendre la situation, Léon Zitrone est bousculé et ses lunettes se brisent. « Je ne vois plus rien ! », lâche‑t‑il hors champ, tandis que l’antenne chancelle.

Pendant quelques secondes, la stupeur envahit le direct. Guy Lux reprend alors la parole et condamne l’incident avec fermeté. Il dénonce « ceux qui sont venus troubler une fête qui, d’ordinaire, n’a pour ambition que de célébrer la compétition bon enfant entre villes. »

Le ton monte, Lux ajoute : « Je regrette quand même les incidents qui viennent d’avoir lieu à Dax, je trouve ça un petit peu extraordinaire dans un jeu qui a pour mission de distraire la France entière qu’il y ait quelques énergumènes qui prennent mal la victoire ou la défaite de telle ou telle ville. Et de s’en prendre aux animateurs prouve une fois de plus qu’il y a quand même des gens qui ne sont à leur place nulle part. »

Proche de Zitrone, Guy Lux affirme qu’il aurait « stoppé immédiatement Intervilles la finale et les résultats n’auraient pas compté si mon grand ami Léon avait eu la moindre blessure. Il est là, il est debout, nous sommes rassurés ». Il souhaite ensuite que « la police et les gens de bonne qualité sauront faire la police pour faire sortir les quelques énergumènes qui se sont manifestés à l’opprobre de toute la télévision. »

Ce discours, prononcé en plein direct, témoigne à la fois de la tension du moment et d’une volonté de préserver l’émission. Le public présent réagit alors avec acclamation, tandis que l’équipe tente de reprendre la maîtrise d’une soirée qui venait de basculer.

Complicité et désaccords : un duo contrasté

La relation Lux‑Zitrone ne se résume pas aux grandes postures. Elle comporte aussi des accrochages plus ordinaires, incarnant un direct artisanal où les tensions restaient publiques mais courtoises. En 1964, par exemple, les téléspectateurs assistent à une vive discussion entre les deux hommes au sujet du comptage des points entre Chantilly et Compiègne. Chacun défend sa position avec conviction, sans pour autant rompre le ton habituel de politesse.

Ces épisodes font partie du charme de l’époque : une télévision où l’improvisation et la personnalité des animateurs comptaient autant que la mécanique du programme.

Intervilles aujourd’hui : entre nostalgie et tentatives de modernisation

Depuis l’âge d’or du duo Lux‑Zitrone, Intervilles a connu de nombreuses métamorphoses. Les producteurs ont régulièrement cherché à moderniser la formule en ajustant l’équilibre entre folklore local, défis physiques et humour.

La version relancée cette année sous la houlette de Nagui, selon les retours, n’a pas retrouvé la même magie. Malgré une communication importante et la promesse d’un renouveau, les audiences ont déçu et le public s’est montré partagé. Pour beaucoup, l’émission est devenue trop formatée, loin de l’improvisation et de la bonne humeur qui faisaient la singularité des années Lux‑Zitrone.

L’histoire de Léon Zitrone rappelle que le succès télévisuel repose autant sur la confiance des téléspectateurs que sur la capacité d’un animateur à incarner un moment. Homme des grandes solennités comme des rires populaires, il demeure une figure emblématique d’une télévision qui, parfois, savait mêler l’élégance du commentaire et l’imprévu du direct.

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