C’est un drame qui a réveillé de lourds souvenirs, huit ans après l’affaire Daval et l’assassinat d’Alexia Fouillot. Le mercredi 19 novembre, une voiture en feu a été retrouvée dans un bois de Saint-Marcey-Bel-Accueil, petite commune de l’Isère. À l’intérieur du véhicule, les secours ont découvert le corps sans vie d’une femme : Zaïa Binet, 27 ans.
Découverte macabre et premières constatations
Le véhicule, une Toyota Yaris, a été localisé dans un secteur boisé. L’enquête, ouverte dans un premier temps pour rechercher les causes de la mort, a rapidement été requalifiée en assassinat. Les gendarmes ont constaté la présence d’un produit inflammable utilisée pour enflammer la voiture, ce qui a conduit les enquêteurs à conclure à une calcination volontaire du corps.
Zaïa Binet travaillait comme aide-soignante dans un Ehpad à Crémieu, une commune iséroise d’environ 3 500 habitants. Elle vivait en couple à L’Isle-d’Abeau, située à quelque 4 kilomètres des lieux où la voiture a été retrouvée. Ces éléments ont orienté très vite l’attention des enquêteurs vers l’entourage proche de la victime.
Le compagnon placé en garde à vue
L’homme, âgé de 39 ans, s’est présenté de lui-même aux gendarmes après avoir été alerté par des proches. Responsable d’un crématorium à Bron, il a d’abord été entendu en audition libre puis relâché quelques heures plus tard. Mais l’exploitation de son téléphone portable a révélé des incohérences dans son récit, poussant les enquêteurs à le convoquer à nouveau.
Ce vendredi matin, aux alentours de 6 heures, l’intéressé a été interpellé à son domicile de Bourgoin-Jallieu et placé en garde à vue. Une perquisition a également été menée au domicile de la victime, mais les sources ne permettent pas de préciser à ce stade si elle a permis d’apporter des preuves déterminantes.
Aveux partiels et reconstitution incertaine
Selon Le Dauphiné Libéré, l’homme a fini par faire des aveux partiels après plusieurs heures d’interrogatoire. Il aurait expliqué s’être rendu en pleine nuit à l’appartement de Zaïa, avec laquelle il avait commencé une relation quelques mois plus tôt. Une violente dispute aurait éclaté. Il a alors affirmé l’avoir tuée accidentellement, puis, pris de panique, avoir placé le corps dans le coffre de sa Toyota Yaris et y avoir mis le feu.
La garde à vue a été prolongée de 48 heures pendant le week-end. Si l’homme reconnaît avoir causé la mort de la jeune femme et tenté de dissimuler le corps par l’incendie, de nombreuses zones d’ombre subsistent. Les enquêteurs cherchent notamment à établir la chronologie précise de la nuit, la nature exacte de la dispute et les circonstances qui ont conduit à cet acte.
Parmi les questions encore en débat figure celle de l’intention : s’agit-il d’un homicide involontaire, comme le soutient le principal mis en cause, ou d’un acte volontaire prémédité ? Les investigations techniques, l’analyse des traces dans le véhicule et la confrontation des témoignages doivent permettre d’éclaircir ces points.
Une enquête en cours
Les autorités judiciaires mènent des examens complémentaires et poursuivent les auditions. Aucune information officielle supplémentaire n’a été communiquée publiquement pour l’instant, et la procédure suit son cours afin d’établir les responsabilités exactes.
La famille, les proches et la population locale restent sous le choc. Le dossier, désormais entre les mains des magistrats, devra répondre aux nombreuses questions laissées par cette affaire tragique, tant sur la responsabilité pénale de l’homme mis en cause que sur les circonstances qui ont conduit à l’incendie volontaire du véhicule et à la mort de Zaïa Binet.
(Source citée dans le dossier : Le Dauphiné Libéré.)


