En juin 2017, le chanteur Az — de son vrai nom Hazdine Souiri et membre du duo Tragédie — avait provoqué une vive polémique en se présentant sur le plateau de Touche pas à mon poste (C8) pour interpréter et promouvoir son titre Jamais tu n’aurais dû. Ce passage télévisé, alors qu’il était officiellement en arrêt maladie de la SNCF, a déclenché un long litige judiciaire qui aura finalement duré huit ans.
Un licenciement pour faute grave contesté
À l’époque, Hazdine Souiri était employé comme contrôleur à la SNCF. Selon les éléments rassemblés par l’employeur, il avait posé des congés et fourni un arrêt maladie, mais plusieurs dates de concerts annoncées par Tragédie coïncidaient avec des périodes d’absence pour maladie. Le jour de son passage à TPMP, il était officiellement « porté pâle » auprès de la SNCF, précise la chronologie des faits rapportée depuis 2017.
Estimant la situation incompatible avec ses obligations professionnelles, la SNCF a procédé à son licenciement pour faute grave. Az a alors contesté cette décision, considérant son renvoi comme abusif, et a engagé une procédure judiciaire contre son employeur. Mais la justice n’a pas donné raison au chanteur : tant en première instance qu’en appel, les tribunaux ont validé le licenciement.
La cour d’appel de Lyon a confirmé que, au vu des éléments produits, l’éviction pour faute grave était justifiée. Les juges ont notamment retenu l’existence de concerts à l’étranger — cités dans la procédure à Madagascar, en Suisse et en Belgique — qui correspondaient à des périodes durant lesquelles Az était en arrêt maladie.
Un recours contre l’État pour déni de justice
Refusant d’en rester là après ces revers contre la SNCF, le chanteur a décidé de porter l’affaire devant une autre instance. Selon nos confrères de L’informé, Hazdine Souiri a attaqué l’État français, dénonçant un « déni de justice » lié à la lenteur procédurale et à la conduite des instances judiciaires. Cette démarche visait à obtenir réparation pour le préjudice subi au cours de l’imbroglio judiciaire étalé sur plusieurs années.
Le tribunal judiciaire de Lyon lui a donné partiellement raison : il a condamné l’État à verser 1 800 euros d’indemnités à Az. Si cette somme apparaît dérisoire au regard de la durée et de l’intensité du conflit — huit années de procédures — elle constitue néanmoins une reconnaissance judiciaire d’un dysfonctionnement procédural imputé à l’État.
Une issue mitigée pour le chanteur
Sur le plan personnel et professionnel, cette décision marque une victoire limitée. Le licenciement prononcé par la SNCF pour faute grave reste validé par les juges civils, et les conséquences de cette sanction sur la carrière et la situation financière de l’artiste ne sont pas détaillées dans les éléments publics disponibles.
La somme de 1 800 euros apparaît, dans ce contexte, davantage symbolique que réparatrice. Elle ne remet pas en cause les décisions antérieures prises à l’encontre d’Az par ses juges sociaux, mais reconnaît une défaillance de l’organisation judiciaire ou administrative ayant ralenti le traitement de ses recours.
Ce que l’on sait et ce qui reste à clarifier
Les faits principaux de ce dossier — le passage télévisé en juin 2017 alors que l’artiste était en arrêt maladie, les concerts coïncidant avec ces périodes et le licenciement pour faute grave confirmé en appel — sont les points établis publiquement. La condamnation de l’État à hauteur de 1 800 euros, rapportée notamment par L’informé, constitue la conclusion la plus récente de ce long contentieux.
Restent des zones d’ombre concernant l’impact exact de ces procédures sur la vie professionnelle d’Hazdine Souiri et sur d’éventuelles démarches ultérieures de sa part. Le montant extrait ici se limite à l’indemnité prononcée pour le « déni de justice » ; il ne modifie pas la décision initiale de licenciement confirmée par les juridictions sociales.
Après huit ans de bataille judiciaire, l’affaire entre Tragédie et la SNCF se referme donc sur une note contrastée : un rappel des obligations professionnelles et de la présomption de responsabilité des salariés, mais aussi la reconnaissance par un tribunal d’un dysfonctionnement procédural ayant pénalisé le plaignant. Pour l’artiste, cette maigre victoire financière aura néanmoins un effet moral, même si elle n’efface pas les conséquences de son licenciement.


