C’est officiel : Pierre-Jean Chalençon, collectionneur connu pour sa passion napoléonienne et figure de l’émission Affaire conclue sur France 2, n’est plus propriétaire de son hôtel particulier du IIᵉ arrondissement de Paris. Le majestueux bâtiment du XVIIIᵉ siècle, situé au 36 rue Vivienne, a été récupéré par Swiss Life, la banque créancière, selon une information révélée par Actu.fr.
Une adjudication éclair au tribunal
La décision est intervenue le 6 novembre, lors d’une audience d’adjudication au tribunal judiciaire de Paris. Dans une atmosphère expéditive et hors caméras, le sort du palais s’est joué en 90 secondes : aucune enchère n’a été formulée, et l’hôtel particulier a basculé automatiquement dans le giron de Swiss Life.
La banque était représentée par l’avocate Me Marie‑Christine Fournier Gille, qui a fait valoir une mise à prix fixée à 8 millions d’euros. Face à l’absence d’enchérisseurs, la vente s’est conclue à ce montant, soit un prix de 15 800 €/m² pour le bâtiment de 506 m², classé et riche en ornementations d’époque.
Un édifice historique repris par la créancière
L’hôtel particulier, acquis par Pierre‑Jean Chalençon il y a une décennie pour 4,5 millions d’euros, avait alors représenté un achat avantageux, à environ 8 900 €/m². Sa revalorisation souligne, pour les spécialistes, la prime attachée aux immeubles classés et au marché parisien central.
Architecture du XVIIIᵉ siècle, ornements d’époque et pièces historiques font de cet édifice un joyau du quartier Vivienne. Mais ces qualités patrimoniales n’ont pas suffi à susciter des enchères lors de l’audience, et la procédure d’adjudication a suivi son cours judiciaire habituel lorsque la mise à prix reste sans concurrent.
Longs mois de tensions et dettes croissantes
Cette adjudication clôt, au moins provisoirement, plus de 30 mois de contentieux entre le collectionneur et Swiss Life. Plusieurs audiences avaient été programmées au cours des dernières années ; deux d’entre elles avaient été reportées à la demande de Chalençon, qui multipliait par ailleurs déclarations publiques et appels sur les réseaux sociaux alors que des pistes de règlement étaient évoquées.
Depuis 2023, le palais Vivienne était devenu le centre d’une spirale financière : dettes accumulées, intérêts de retard et refus de nouveaux prêts. En janvier 2024, un jugement avait fixé la créance globale à 9,4 millions d’euros, intérêts compris. Les intérêts ont continué à courir depuis cette date, augmentant mécaniquement le montant dû.
Avec une vente fixée à 8 millions d’euros, la différence entre la créance judiciaire et le produit de l’adjudication laisse craindre un solde restant à recouvrer qui pourrait se chiffrer autour de 2 millions d’euros, selon le calcul simple de l’écart entre les montants connus. Ces chiffres restent cependant tributaires des ajustements d’intérêts ultérieurs et des frais liés à la procédure.
Conséquences pour l’ex‑chroniqueur
Pour Pierre‑Jean Chalençon, dont les difficultés financières avaient été rendues publiques à plusieurs reprises, la perte de l’hôtel particulier marque un tournant. Le palais Vivienne, longtemps associé à son image médiatique, change ainsi de mains au terme d’un long bras de fer judiciaire avec sa banque créancière.
Reste à voir comment seront réglées les créances résiduelles entre la banque et l’ancien propriétaire, et si d’autres recours juridiques ou négociations interviendront. Sur le plan symbolique, la cession de ce lieu emblématique clôt un chapitre visible de la vie publique du collectionneur.
Information révélée par Actu.fr.


