C’est une date gravée à tout jamais dans la mémoire collective : le 13 novembre. Ce soir-là, plusieurs attaques terroristes ont frappé Saint-Denis et Paris, visant notamment le Stade de France, les terrasses du 11e arrondissement et le Bataclan. Le concert des Américains d’Eagles of Death Metal, réuni autour de centaines de fans, s’est transformé en l’espace de quelques instants en scène de massacre.
Le Bataclan : d’un concert à l’horreur
Sur la scène du Bataclan, le groupe enchaînait les titres devant une foule compacte. Alors que résonnaient les premiers accords de « Kiss the Devil », des bruits furent d’abord pris pour des pétards. Puis, le silence. Trois hommes lourdement armés firent irruption dans la salle et, en quelques minutes, 90 personnes furent tuées, selon les bilans établis après les faits.
Dans la fosse, de nombreux corps s’accumulèrent. Certains spectateurs se réfugièrent dans les balcons, d’autres parvinrent à s’enfuir. Parmi ceux qui ont survécu ce soir-là figure Jesse Hughes, le leader d’Eagles of Death Metal. La tragédie n’épargna pourtant pas l’entourage du groupe : Nick Alexander, chargé du merchandising lors de la tournée européenne, et Thomas Ayad, chef de produit pour Mercury Records, font partie des victimes.
Le témoignage émouvant de Jesse Hughes
Interrogé par TF1 dans la matinale « Bonjour », à l’occasion des commémorations du 13 novembre, Jesse Hughes, 53 ans, est apparu très ému. « Je suis vraiment reconnaissant envers le peuple français, envers mes frères et mes sœurs parisiens qui étaient présents ce soir-là », a-t-il confié en larmes.
En évoquant cette nuit, il a surtout retenu des gestes de bravoure : « Quand je repense à cette nuit-là, certaines des plus belles choses que j’ai jamais vues ou vécues viennent de là. Des gens qui se jettent devant les balles pour ceux qu’ils aiment. » Mais le musicien n’a pas caché son traumatisme et sa culpabilité : « J’ai l’impression d’avoir abandonné des gens. Ils sont venus voir mon spectacle. 90 personnes ont donné leur vie. J’y pense tous les jours. »
Lors des commémorations et sur ses réseaux, Hughes n’hésite pas à rendre hommage aux victimes. Il s’est notamment fait tatouer dans le dos un blason de la ville de Paris, signe de son attachement et de son souvenir indélébile.
Le groupe après 2015 : entre scènes et silence discographique
Malgré le traumatisme, Eagles of Death Metal n’a pas renoncé à la scène. Le groupe a donné récemment une série de concerts au Teragram Ballroom de Los Angeles, tournée qui s’est achevée le 30 octobre dernier. En revanche, les fans attendent toujours un nouvel album studio : le dernier en date, Zipper Down, remonte à 2015.
Sur le plan judiciaire, les membres du groupe ont été appelés à témoigner. En 2022, ils sont venus à la Cour d’assises spéciale de Paris dans le cadre du procès des attentats terroristes, apportant leurs récits et leurs souvenirs aux magistrats et aux proches des victimes.
Depuis la tragédie, Jesse Hughes se rend de manière régulière à Paris pour assister aux cérémonies commémoratives. Le 13 novembre 2025, il a d’ailleurs publié sur Instagram un hommage aux « 132 victimes de l’État islamique », rappelant la portée et la douleur de ces événements pour les familles, les survivants et la scène musicale.
Les commémorations annuelles continuent d’être des moments de recueillement, de témoignages et d’interrogations sur les conséquences humaines de cette nuit. Pour les membres d’Eagles of Death Metal et pour ceux qui ont perdu des proches, la mémoire reste un devoir et la musique, parfois, un moyen de continuer malgré tout.


