Depuis le 7 octobre 2023, l’animateur connu sous le nom d’Arthur a choisi de réutiliser son patronyme d’origine, Arthur Essebag. Cette décision, liée aux événements dramatiques qui ont suivi l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre, s’inscrit dans un engagement personnel : mettre sa notoriété au service d’un combat qui lui paraît incontournable, malgré le risque de perdre des relations et de recevoir des menaces.
Le 12 novembre, l’homme de 59 ans, époux de l’ancienne Miss France Mareva Galanter, était l’invité de l’émission Quotidien sur TMC. L’entretien a été l’occasion de présenter son livre, J’ai perdu un Bédouin dans Paris (Grasset), ouvrage qui, selon lui, n’aborde pas le monde de la télévision mais raconte comment sa vie a basculé depuis cette date devenue marquante.
Un livre et une date qui ne s’effacent pas
Dans son propos d’ouverture, Arthur a résumé l’empreinte laissée par le 7 octobre : « J’ai une espèce de douleur qui ne cicatrise pas ; qui parfois se transforme en colère, en rage, parfois en incompréhension […] Je suis parfois désabusé, parfois j’ai plein d’espoir ». Ces mots traduisent la tonalité du livre, selon l’auteur, consacré à ce qu’est devenue sa vie depuis les attaques et aux émotions qu’elles ont générées.
Il a également exprimé son incompréhension face au silence de certaines personnalités et de certains médias alors que, toujours selon l’entretien, « deux otages français sont toujours retenus sur place ». Fidèle à son positionnement, Arthur a salué l’audace de Yann Barthès d’avoir accepté de l’inviter sur le plateau de Quotidien, soulignant que ce geste « ne sera pas sans risque ».
Harcèlement, menaces et sorties publiques à hauts risques
Depuis qu’il a pris publiquement position, Arthur dit avoir été visé par une campagne de harcèlement et de menaces. « J’ai reçu 1000 menaces de mort », a-t-il confié, précisant avoir déposé une plainte. Le présentateur a aussi évoqué des mesures de protection, indiquant que chacune de ses apparitions publiques comporte désormais un niveau de risque accru.
Il a rappelé un épisode survenu lors d’une promotion de son livre sur France Inter : à sa sortie du studio, la situation a été « particulièrement violente ». Il avait alors déclaré : « C’était un matin et j’ai sorti ce que j’avais dans les tripes […] C’est une orgie antisémite en ce moment ». D’après ses propos, ces violences verbales et ce climat haineux ne se sont pas arrêtés depuis.
Pendant la diffusion de son entretien sur TMC, de nombreux messages abjects le visant ont circulé sur les réseaux sociaux, selon ce qui a été rapporté. Arthur a dénoncé le manque de nuance qu’il perçoit sur ces plateformes : « Les réseaux sociaux, ce n’est pas la France, c’est une minorité de crétins », a-t-il lancé.
Anticipant la réaction du public après son passage chez Yann Barthès, il avait mis en garde : « Allez voir ce que reçoit Yann Barthès en m’invitant… […] Je peux déjà vous dire le genre d’insultes que va recevoir Yann ». Quelques heures après l’émission, des messages agressifs visant le présentateur de Quotidien ont effectivement été relevés, confirmant que les risques évoqués par Arthur se matérialisent pour ceux qui le soutiennent.
Entre engagement public et conséquences personnelles
Arthur reste attaché à son engagement, malgré la tension et les répercussions sur sa vie privée et professionnelle. Animateur historique de programmes populaires comme Vendredi tout est permis, il revendique aujourd’hui une parole publique qui dépasse son rôle à l’écran. Son livre, édité chez Grasset, est présenté comme le reflet de cette transition : une prise de position personnelle, loin du monde télévisuel, et marquée par les événements du 7 octobre.
Si son choix suscite des soutiens, il cristallise aussi des réactions violentes et des menaces suffisamment sérieuses pour motiver des démarches judiciaires et des mesures de protection. L’entretien sur TMC a mis en lumière ce paradoxe : la notoriété offre une tribune, mais expose aussi à des réactions hostiles et, parfois, dangereuses.


