Les fans d’Orelsan ont eu une bonne surprise le 7 novembre : le rappeur de 43 ans a dévoilé son cinquième album studio, La Fuite en avant, au lendemain de l’annonce d’une tournée XXL comprenant dix concerts à l’Accor Arena à Paris.
Nouveau disque et tournée
Le nouvel opus compte dix-sept titres et dure 58 minutes. Selon le fil narratif de l’album, Orelsan raconte le parcours d’une star épuisée par le star-system, en livrant des morceaux très personnels et introspectifs. Les premières réactions des fans ont été majoritairement enthousiastes, saluant ce qu’ils perçoivent comme une réussite artistique.
Parallèlement à la sortie de l’album, l’annonce d’une tournée marquée par une série de dates à l’Accor Arena confirme l’ambition du projet et alimente l’attente du public pour les prochains concerts.
La ligne de la polémique
Mais la sortie de La Fuite en avant est rapidement devenue l’occasion d’une polémique. Une chanson, La petite voix, a attiré l’attention des internautes et d’une personnalité du sport : Kylian Mbappé, 26 ans, a répondu depuis son compte X au rappeur.
Dans La petite voix, Orelsan s’adresse à lui-même, Aurélien Cotentin, en des termes d’autoflagellation, avec des passages tels que : « Regarde la vérité en vrai, c’que t’es devenu. Vois c’que t’aurais pu être en vrai, tu t’es perdu. Arrête de faire le mec rangé, personne n’est dupe […] T’es qu’une merde, mon p’tit Aurélien, en vrai, tu m’as déçu ». Le morceau joue sur la mise en scène d’une voix intérieure qui le critique sans concession.
Plus tard dans le titre, la « petite voix » glisse : « Fais pas semblant d’aimer ta ville, elle est claquée […] Elle est remplie d’ploucs que tu peux même pas saquer. Ouais, tu vas faire couler ta ville comme les Mbappé ». Cette phrase a été perçue par certains comme une allusion directe à la famille Mbappé.
Réponse de Kylian Mbappé et contexte
Kylian Mbappé a réagi publiquement en citant Orelsan sur X : « T’es le bienvenu pour « sauver » la ville que tu aimes tant 😌 @Orel_san ». Il a ajouté en post-scriptum : « Ps: Le mec a fait que nous supplier pour entrer avec 1% sans payer parce qu’il a pas un rond mais pour avoir la bonne image du petit gars de Normandie. » Le message était accompagné d’un lien : https://t.co/inpIultqdn
La référence à la « ville » fait écho à un contexte récent : la famille Mbappé est devenue propriétaire du Stade Malherbe de Caen depuis l’été 2024, club qui a été relégué en National à la fin de la saison précédente. Le tweet de Mbappé suggère une réaction personnelle au passage du morceau qui mentionne le nom « Mbappé ».
Interprétations divergentes
Sur les réseaux, de nombreux internautes ont défendu Orelsan en rappelant le cadre artistique de la chanson. Plusieurs commentaires soulignent que La petite voix met en scène des insultes et des attaques qui lui sont adressées, et non des assertions de la part de l’artiste lui‑même. Un internaute a ainsi écrit : « La balle perdue pour Orelsan alors que son son est dédié aux personnes qui ragent sur lui. ‘Tu vas faire couler ta ville comme les Mbappé’ est une phrase qu’on lui a sorti, pas une phrase qui vient de lui. »
D’autres ont insisté sur la nécessité de replacer les paroles dans leur contexte littéraire et performatif. « Cette phrase provient d’une chanson où il répertorie tout ce qu’il se prend dans la figure, les messages haineux qu’il reçoit, donc techniquement, ce n’est pas Orelsan qui dit ça mais ses haters », a commenté un internaute, tandis que d’autres ont dénoncé une lecture littérale du texte.
À l’heure où la polémique prend de l’ampleur en ligne, certains attendent une clarification de la part d’Orelsan. Le débat illustre la porosité entre art et vie publique, et la façon dont une phrase extraite d’une œuvre peut être interprétée comme une attaque personnelle.
Reste que la sortie de La Fuite en avant renforce l’actualité du rappeur et relance les discussions sur la frontière entre provocation artistique et responsabilité publique. Les prochains échanges entre les parties pourraient apporter davantage de précisions, mais pour l’instant, chaque camp défend sa lecture des faits.


