Raphaël à 50 ans : de Caravane (2005) aux Victoires, auteur-compositeur et écrivain primé, héritier d’une lignée d’exception (oncle Nobel Serge Haroche)

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Ce 7 novembre 2025, Raphaël fête ses 50 ans. L’auteur-compositeur-interprète, révélé au grand public avec l’album Caravane en 2005, s’est imposé au fil des années comme l’un des artistes les plus sensibles et poétiques de sa génération. Récompensé par trois Victoires de la musique, il partage aujourd’hui une trajectoire singulière entre scène, chansons mélancoliques et écriture littéraire — une carrière qui se nourrit d’un héritage familial notable.

Un oncle prix Nobel : Serge Haroche

Parmi les membres éminents de sa famille figure Serge Haroche, son oncle, prix Nobel de physique en 2012. Né à Casablanca en 1944, Serge Haroche est reconnu internationalement pour ses travaux en physique quantique. Chercheur au CNRS, professeur à l’École normale supérieure, à l’École polytechnique et au Collège de France, il a contribué à des avancées majeures dans l’étude des interactions entre lumière et matière.

En 2012, il reçoit conjointement avec l’Américain David Wineland le prix Nobel de physique pour des méthodes expérimentales permettant « la mesure et la manipulation des systèmes quantiques individuels ». Leur travail, qui a permis l’observation directe de particules quantiques sans les détruire, a ouvert la voie à des applications en calcul quantique et en technologies optiques. François Hollande, alors président de la République, salua cet accomplissement comme « une fierté pour la recherche française ».

Raphaël évoque régulièrement son oncle avec une admiration discrète. Dans une interview, il racontait : « L’année dernière, j’ai passé trois semaines en Inde avec mon cousin, le fils de mon oncle physicien. À Bénarès, j’ai découvert les bûchers funéraires ». Il insiste toutefois pour ne pas réduire son identité à cette filiation scientifique.

Un héritage pluriel : origines et pudeur

Le chanteur revendique des origines mêlées — marocaines, russes et alsaciennes — et préfère souvent la pudeur à l’étalage médiatique. À propos de ses racines, il a confié au JDD une phrase qui témoigne du poids symbolique du déracinement : « Je viens de déracinés » [sic]. Réservé, il se dit peu attiré par la vie mondaine : « Je ne suis pas très mondain, je ne me reconnais pas dans la notoriété d’aujourd’hui », admet-il.

Cette discrétion n’est pas seulement personnelle ; elle s’inscrit aussi dans un terreau familial cultivé par la rigueur intellectuelle.

Joël Haroche, un père lettré entre médecine et écriture

Le goût de la lecture et de la curiosité intellectuelle vient en grande partie de son père, Joël Haroche. Né à Casablanca en 1946, Joël est le fils d’Albert Haroche, avocat d’origine séfarade, et de Valentine Roublev, enseignante d’origine russe ashkénaze. Après la fin du Protectorat français, la famille s’installe à Paris en 1956.

Avocat au départ, Joël Haroche bifurque vers le journalisme médical. Avec son frère Gilles, il fonde le Journal international de médecine puis la revue multimédia Médecine Interactive, où il côtoie chercheurs et praticiens du monde entier. Dans les années 2000, il se tourne vers l’écriture.

Sous le pseudonyme Josh Harel paraît en 2005 son premier roman, Le Petit Loukoum. Suivent L’Affaire Rosenblatt (Grasset, 2017) et une participation à l’essai collectif Dictionnaire des Anti-lumières et des anti-philosophes, signant le chapitre intitulé « Antijudaïsme ». Par ce parcours, Joël a contribué à faire des livres une pratique quotidienne au sein du foyer familial.

De la chanson à la plume : la reconversion littéraire de Raphaël

De cette atmosphère de lectures est née chez Raphaël une double vocation. « Les livres avaient un caractère sacré à la maison », se souvient-il. « Ma mère me lisait Le Comte de Monte-Cristo, Saint-Exupéry, Ionesco… et bien sûr Tintin. Ça m’est resté ». Ces lectures précoces ont progressivement entraîné le chanteur vers l’écriture littéraire.

En 2017, Raphaël publie son premier recueil de nouvelles, Retourner à la mer, qui lui vaut le prix Goncourt de la nouvelle. Il enchaîne ensuite avec Une éclipse en 2021, puis Avalanche en 2023, présenté comme son premier roman.

À propos de cette reconversion, il expliquait son admiration pour les artistes capables de changer de domaine : « J’admire les artistes qui sortent de leur domaine de prédilection ». Il cite Bob Dylan, lauréat du Nobel de littérature, en exemple, et confie : « Moi, je n’avais jamais écrit autrement qu’en chansons. Alors, j’ai pris un crayon et je me suis mis à écrire ». Cette transition illustre la continuité d’un parcours où musique et littérature se répondent.

À 50 ans, Raphaël apparaît comme un artiste complet, façonné par une famille érudite — entre un oncle prix Nobel et un père lettré — mais soucieux de ne pas laisser la notoriété définir son œuvre. Son parcours reste celui d’un créateur attaché aux mots, à la pudeur et à une forme d’exigence esthétique.

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