Le 1er mai 2024, le public français découvrait Un p’tit truc en plus, la comédie réalisée par Artus, 38 ans, qui a choisi de mettre en lumière des comédiens porteurs de trisomie 21. Parmi eux : Marie Colin, Thibaut Conan, Théophile Leroy et Mayane-Sarah El Baze, créditée au générique sous le prénom Mayane.
Un parcours fulgurant : du film aux marches de Cannes
Le succès du long-métrage a propulsé ces jeunes acteurs sous les projecteurs. L’équipe du film a eu la chance de monter les marches du Festival de Cannes en mai dernier, une expérience que nombreux d’entre eux avaient longtemps cru hors de portée, en raison de l’exclusion dont ils avaient trop souvent fait l’objet.
Pour Mayane, 21 ans et native de Villeurbanne, la visibilité offerte par le film a ouvert des portes inattendues. Après Cannes, elle a été invitée à intégrer la troupe de Danse avec les stars sur TF1 où, portée par son partenaire Christophe Licata, devenu son ami, elle a atteint les demi-finales.
La jeune comédienne a ensuite enchaîné les opportunités : elle a tourné dans un épisode de Joséphine, ange gardien aux côtés de Mimie Mathy et a vu sa notoriété grandir rapidement. Une publication partagée via Instagram a également contribué à amplifier son image auprès du grand public.
Des rêves d’Hollywood et une volonté d’apprendre
Alors qu’elle fait actuellement la promotion de son parcours aux côtés de sa mère, Mayane confie ses ambitions : « J’ai envie d’apprendre l’anglais pour tourner avec Tom Cruise », a-t-elle déclaré au Parisien. Cette déclaration traduit sa détermination et son goût pour de nouveaux défis, sans pour autant masquer le chemin déjà parcouru.
Mayane et sa mère sont aujourd’hui coûte à côte dans la promo, et la famille a décidé de partager cette histoire au public à travers un livre. La mère de Mayane a signé un récit intitulé Mayane, de l’ombre à la lumière, paru « ce 5 novembre » aux éditions HarperCollins, dans lequel elle revient sur le parcours de sa fille et les étapes marquantes de leur vie familiale.
Les confidences de Sandrine : refuser le dépistage et vivre l’amour
Dans son ouvrage, Sandrine raconte comment elle a toujours veillé à ne pas faire sentir à sa fille qu’elle était « différente ». Elle explique avoir tout fait pour que Mayane soit traitée comme les autres enfants de son âge, exigeant normalité et inclusion au quotidien.
Sandrine relate aussi le moment où elle a appris sa grossesse, après six ans d’attente. Âgée de 35 ans à l’époque, elle dit avoir refusé à deux reprises le test de dépistage de la trisomie 21 proposé par les médecins, « une simple prise de sang ». « Je n’ai pas réfléchi en termes de risque, seulement en termes d’amour », confie-t-elle au Parisien.
Le récit évoque ensuite l’accouchement par césarienne et l’annonce brute faite en salle de naissance par une pédiatre : « Elle est trisomique. Il y a 80 % de chances qu’elle le soit. » Face à cette phrase clinique, le père de Mayane, décédé lorsqu’elle avait onze ans d’une crise cardiaque, aurait immédiatement répondu : « Si c’est une chance, nous allons la saisir. » Ces phrases, rapportées dans le livre et reprises par la presse, témoignent d’une réaction familiale faite d’amour et d’acceptation, mais aussi des heurts rencontrés au moment de la naissance.
Le témoignage de Sandrine, tel que résumé dans l’ouvrage et relayé par la promotion actuelle, offre un éclairage intime sur l’éducation et la détermination qui ont permis à Mayane de se hisser jusqu’à des scènes prestigieuses.
Si la jeune femme concentre aujourd’hui une partie de son énergie sur l’apprentissage de l’anglais et des projets d’envergure, son parcours rappelle aussi l’importance des représentations et de l’accès aux mêmes opportunités pour les personnes en situation de handicap. Mayane, passée par la comédie, la télé-réalité de danse et la télévision populaire, illustre à la fois une réussite personnelle et un exemple symbolique pour de nombreuses familles.
