Le 19 octobre dernier, le musée du Louvre à Paris a été la cible d’un cambriolage spectaculaire. En plein jour, plusieurs individus ont pénétré dans la galerie Apollon à l’aide d’une simple nacelle et se sont emparés de plusieurs joyaux de la Couronne de France. Le butin est estimé à 88 millions d’euros et, à l’heure actuelle, ces pièces demeurent introuvables.
Un suspect mis en examen et écroué
Dans ce dossier à haute visibilité, un homme identifié comme Abdoulaye N., âgé de 39 ans, a été mis en examen et placé en détention provisoire. Selon nos confrères du Parisien, les chefs retenus sont « vol en bande organisée » et « association de malfaiteurs ». Les enquêteurs de la Brigade de répression du banditisme (BRB) de Paris le soupçonnent d’avoir fait partie du duo qui a opéré le 19 octobre.
Interrogé par les enquêteurs, le père de famille a d’abord gardé le silence. Il a ensuite reconnu sa participation, expliquant avoir agi « sur commande » d’individus non identifiés, indique le quotidien. Ces éléments restent au cœur de l’enquête en cours.
La double vie d’une figure d’Internet
À première vue, le nom d’Abdoulaye N. ne parle peut-être pas à tous. Pourtant, sur les réseaux sociaux, il se faisait connaître sous plusieurs pseudonymes, notamment Doudou Cross Bitume et, selon le Parisien, la « légende du motocross ». Depuis la fin des années 2000, il a publié de nombreuses vidéos — d’abord sur YouTube et Dailymotion, puis via des stories sur TikTok — où il se mettait en scène dans des rodéos urbains et des figures acrobatiques au guidon de sa motocross.
Ces images, tournées parfois dans le 93, parfois sur des axes très fréquentés de Paris comme les Champs-Élysées ou la place du Trocadéro, ont contribué à sa notoriété auprès de plusieurs générations d’adolescents, précise le quotidien. Plusieurs de ces vidéos restent accessibles en ligne.
Avec le temps, l’activité a évolué. À l’approche de la quarantaine, Abdoulaye N. a réduit les rodéos. Il publiait moins de cascades et davantage de contenus montrant ses séances de musculation, ainsi que des séquences où il donnait des cours de moto à des enfants de son quartier. Les voisins le décrivaient comme « visiblement apprécié ».
Depuis la rentrée, cependant, il n’aurait plus donné signe de vie sur ses comptes sociaux, selon les informations relayées par la presse.
Un dossier qui s’élargit
En parallèle de sa mise en examen dans le cadre du cambriolage du Louvre, Abdoulaye N. doit également être entendu pour des faits de violences datant de 2019. Ce mercredi 5 novembre, il est convoqué devant le tribunal judiciaire de Bobigny, où il sera jugé pour ces faits antérieurs, précise le Parisien.
Les investigations sur le vol des bijoux de la Couronne se poursuivent. Les enquêteurs cherchent à établir les liens éventuels entre les protagonistes, la logistique employée pour atteindre la galerie Apollon et l’existence de commanditaires. Les déclarations selon lesquelles l’action aurait été « sur commande » ouvrent des pistes d’investigation complémentaires, notamment sur l’identité des « individus non identifiés » évoqués par le mis en examen.
À ce stade, les pièces volées, estimées à 88 millions d’euros, restent introuvables et l’enquête judiciaire se poursuit sous la conduite des services spécialisés.
