Noémie Merlant : de son « burn-out sexuel » à la résilience — Les Âmes sœurs d’André Téchiné sur Arte le 5 oct. 2025, entre sororité et désir

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Ce 5 octobre 2025, Arte diffuse Les Âmes sœurs, le drame intime d’André Téchiné sorti en 2023. Le film réunit Benjamin Voisin, Audrey Dana, André Marcon, Sya Rachedi et Noémie Merlant. Téchiné y raconte la reconstruction d’un soldat blessé et amnésique, porté par l’amour inébranlable de sa sœur Jeanne, incarnée par Noémie Merlant.

La comédienne y déploie une interprétation mesurée et puissante, saluée lors de sa sortie. Dans la même année, elle recevait le César de la meilleure actrice dans un second rôle pour L’Innocent, film de et avec Louis Garrel. Le public a vu en elle une figure libre et complexe, porteuse d’une certaine idée de la féminité contemporaine.

Un parcours de rôles engagés

À 36 ans, Noémie Merlant cultive l’art du contre-pied dans le choix de ses personnages. Elle s’était fait remarquer du grand public dès 2008 dans Les Ombres du passé (Death in Love) de Boaz Yakin, puis apparaissait au casting des Héritiers en 2014. Son premier grand rôle véritablement marquant reste Portrait de la jeune fille en feu, de Céline Sciamma, en 2019, où elle incarnait Marianne, peintre au cœur d’une relation amoureuse et intellectuelle avec une autre femme.

Avant cette reconnaissance, elle avait déjà surpris en interprétant un homme trans dans A Good Man de Marie-Castille Mention-Schaar, un rôle délicat traité avec justesse selon les comptes rendus de l’époque. Chaque personnage qu’elle choisit semble être une façon d’interroger l’intime depuis un angle différent, qu’il s’agisse de sensibilité, d’identité ou de désir.

Noémie Merlant a elle-même expliqué cette démarche dans la presse. Interrogée par La Dernière Heure, elle confiait : « J’aime bien gêner un peu les gens, je ne suis pas pudique ». Ce manque de pudeur n’a pas été présenté comme de la provocation gratuite, mais comme une revendication d’un corps et d’une parole féminine affranchis du regard dominant.

Ses choix de films illustrent cette ligne : L’Innocent a montré son talent pour la comédie, tandis qu’Emmanuelle, le remake signé Audrey Diwan, annoncé comme un projet féministe et « attendu en salles cet automne », promet de revisiter le mythe érotique des années 1970 sans faire d’elle un simple objet. Dans les colonnes du magazine ELLE, elle déclarait encore : « Je veux être une artiste, pas un fantasme ».

Confidences sur un burn-out intime

La trajectoire publique de l’actrice n’a pas été exempte d’épreuves personnelles. Dans un entretien à Paris Match, Noémie Merlant a évoqué avoir été victime d’agression sexuelle et décrit l’impact sur son rapport au désir. Elle disait : « Mon désir était lié au désir de l’autre. Que ce soit avec mon copain, la société, le travail… Il fallait toujours que je sois parfaite, désirable ».

Cette quête d’approbation, confie-t-elle, l’a conduite à une période d’épuisement intime. « J’ai tout remis à plat, j’ai presque fait un burn-out sexuel », affirmait-elle, avant d’expliquer que sa libido était ensuite redevenue accessible par le biais de la création. « Ma forme de militantisme, c’est ça : parler de sexualité féminine pour bousculer ce qu’on considère être la norme », ajoutait-elle, soulignant l’importance de nommer ces souffrances pour briser les tabous.

Elle a aussi insisté sur la dimension concrète de cette reconstruction : peindre, écrire, jouer lui ont permis de retrouver du plaisir et une existence moins soumise au regard d’autrui. « Ce n’est pas glamour de raconter qu’on n’a plus de désir, mais il faut en parler », résumait-elle, rappelant l’ampleur des injonctions pesant sur les femmes.

Renaître grâce aux amitiés et à la création

Pour sortir de cette impasse, Noémie Merlant dit s’être recentrée sur ses besoins, sur la création et sur ses relations. Elle raconte s’être réfugiée chez la réalisatrice et amie Sanda Codreanu, avec qui elle a formé une « coloc de filles » : un espace de sororité et de bienveillance où elles partageaient des discussions et des gestes de liberté collective. « On vivait ensemble, très libres, on se promenait nues… C’était juste après #MeToo, on avait des discussions très fortes », a-t-elle raconté.

De cette période est né son second film, Les Femmes au balcon, présenté à Cannes en 2023. Aujourd’hui reconstruite, Noémie Merlant affirme pouvoir compter sur des amitiés solides. « Je suis très entourée de femmes. Elles sont mon socle, mon oxygène », confie-t-elle. Elle refuse de hiérarchiser amour romantique et amitié féminine : « Longtemps, on m’a fait croire qu’être en couple signifiait s’éloigner de ses copines. Moi, je ne choisis pas. J’ai besoin des deux. »

En mêlant engagements artistiques et paroles publiques, Noémie Merlant poursuit une trajectoire singulière. Sa filmographie et ses prises de position dessinent le portrait d’une actrice qui cherche à déconstruire les normes autant qu’à explorer les nuances de l’intime, sur grand écran comme dans ses engagements personnels.

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