Un appel public à Emmanuel Macron
En mai dernier, Charles Biétry, ancien patron des sports de Canal+, a interpellé publiquement le président de la République au sujet des débats sur la fin de vie.
Atteint de la maladie de Charcot et en situation de fin de vie, l’ancien journaliste sportif a exprimé son souhait de pouvoir décider de sa mort. « Ma vie a été très belle, je voudrais que ma mort le soit aussi », a-t-il plaidé, ajoutant: « Sans les souffrances qu’on m’annonce atroces, sans que ceux que j’aime restent des semaines auprès d’un corps inerte, sans qu’on vienne me priver de mon dernier espace de liberté, le choix de ma fin de vie. »
Cette prise de parole n’est pas isolée: en avril 2023, Charles Biétry avait annoncé publiquement être atteint de sclérose latérale amyotrophique (SLA), également connue sous le nom de maladie de Charcot.
Le blocage législatif et la demande de référendum
Deux textes sur la fin de vie avaient été adoptés en première lecture en mai, rappelle RTL, mais leur parcours législatif est aujourd’hui au point mort.
Selon les informations disponibles, le débat a été retardé par des turbulences gouvernementales: la procédure a été affectée par des changements et des remaniements au sommet de l’État qui ont entravé l’examen des textes. La porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, a toutefois assuré mi-octobre que les dossiers seraient tranchés « avant l’élection présidentielle de 2027 ».
Face à cet enlisement, Charles Biétry a rédigé, avec le député Olivier Falorni, une lettre ouverte adressée au chef de l’État pour demander une accélération de la décision. « Si cet enlisement se poursuivait en début d’année prochaine, nous vous demandons solennellement de consulter directement les Français par référendum avant l’été 2026 sur les textes de loi votés en mai dernier par les députés », écrivent-ils.
Les deux signataires insistent sur l’urgence: « Les malades en fin de vie, eux, n’ont pas le temps d’attendre », déplorent-ils, rappelant leur souhait de voir adoptée « une loi développant les soins palliatifs et permettant le droit à une aide à mourir ».
Contexte médical et humanitaire
La sclérose latérale amyotrophique est une pathologie neurodégénérative qui entraîne une paralysie progressive des muscles et compromet peu à peu les fonctions vitales. En France, environ 8 000 personnes sont touchées, selon les chiffres cités par RTL. Après le diagnostic, l’espérance de vie moyenne se situe généralement entre trois et cinq ans.
Pour Charles Biétry, qui a choisi la voie publique pour porter sa voix, la question n’est pas seulement politique mais profondément personnelle. Son appel met en lumière la tension entre le calendrier législatif et l’urgence de certaines situations individuelles.
Un débat sociétal toujours vif
La fin de vie est un sujet sensible et clivant en France. Les propositions parlementaires combinent deux axes: le renforcement des soins palliatifs et l’ouverture, sous conditions, d’un droit à l’aide active pour mettre fin à une souffrance jugée insupportable.
Les promoteurs des textes parlent de « libre choix » pour des patients en situation d’agonie insupportable; leurs opposants mettent en garde contre des dérives éthiques et appellent à renforcer l’accompagnement plutôt qu’à élargir les conditions d’un éventuel accompagnement à la mort.
Le calendrier annoncé par l’exécutif laisse toutefois espérer une décision d’ici 2027, mais la lettre de Charles Biétry et Olivier Falorni rappelle que, pour certains malades, l’échéance politique peut être trop lointaine.
Ce que réclame la lettre
Les signataires demandent au président Macron de provoquer un référendum avant l’été 2026 si les textes restent bloqués. Ils souhaitent qu’une loi établisse à la fois un développement concret des soins palliatifs et un droit à une aide à mourir encadrée.
La démarche joint une dimension personnelle et une stratégie politique: en rendant public leur appel, Charles Biétry et Olivier Falorni entendent créer une pression sur le pouvoir pour débloquer un dossier perçu par eux comme une question de dignité et d’urgence humaine.
État des lieux
À ce stade, la procédure législative reste suspendue et les discussions se poursuivent au rythme des aléas politiques. RTL demeure l’une des sources citant l’avancée parlementaire et les chiffres sur la SLA. Si la promesse d’un examen avant 2027 a été formulée par la porte-parole du gouvernement, la possibilité d’un référendum, telle que proposée par Biétry et Falorni, illustre l’impatience grandissante de certains acteurs concernés par la fin de vie.


