Les médias britanniques ont fait leur une le 31 octobre : le prince Andrew, 65 ans, a été officiellement dépouillé de ses titres et privilèges royaux par ordre du roi Charles III. L’annonce, diffusée par Buckingham Palace, marque une rupture nette dans le traitement public d’un membre de la famille royale et met fin à des mois d’incertitude sur son statut au sein de la monarchie.
La décision royale et ses conséquences immédiates
Buckingham Palace a précisé que Andrew ne serait plus connu sous le titre de prince et qu’il porterait désormais le nom d’« Andrew Mountbatten Windsor ». Le communiqué ajoute que les titres associés — duc d’York, comte d’Inverness et baron Killyleagh — lui ont également été retirés. Les tabloïds outre-Manche n’ont pas tardé à réagir : le Sun évoquait déjà « l’humiliation finale ».
Pour le palais, il s’agit d’une décision lourde de sens, qui intervient après une période de forte pression médiatique et d’examen public des liens d’Andrew avec le financier américain Jeffrey Epstein. Le prince a toujours nié les accusations portées contre lui.
Une résidence à quitter, une autre assignée
La sanction s’accompagne d’un ordre de quitter Royal Lodge, la vaste demeure de trente pièces où Andrew vivait depuis 2003, notamment avec son ex-épouse Sarah Ferguson. Buckingham Palace a indiqué qu’« un avis formel a été délivré pour qu’il renonce au bail ». Le prince a été sommé de déménager dans une autre résidence du domaine royal.
Selon le communiqué, Andrew s’installera finalement dans une propriété de Sandringham, dans le Norfolk. Cette résidence est moins imposante que Royal Lodge mais comporte plusieurs cottages destinés au personnel. Le palais n’a pas donné davantage de précisions sur le calendrier exact du départ.
Sur le site officiel de la monarchie, au moment de la diffusion des premières informations, la page consacrée à l’organigramme référençait encore Andrew comme « prince ». Le texte précise que cette mention devrait être mise à jour rapidement par les équipes de communication du palais.
Le contexte : accusations et mémoire posthume
Cette décision intervient dix jours après la publication d’un livre attribué à Virginia Giuffre, l’une des principales accusatrices de Jeffrey Epstein. Dans cet ouvrage posthume, elle affirme avoir été contrainte à des relations sexuelles avec Andrew à trois reprises. Le texte mentionne également le décès de Virginia Giuffre, qualifié par certains médias de suicide. Ces éléments ont ravivé le débat public sur la responsabilité et l’image de la famille royale.
Andrew, fils de la reine Elizabeth II et du prince Philip, a de longue date été au centre de polémiques en relation avec ses liens présumés avec Epstein. Face aux accusations, le prince a toujours nié les faits. Malgré ces dénégations, la pression médiatique et politique sur la Maison de Windsor s’est intensifiée, poussant Charles III à prendre des mesures à l’égard de son frère.
Réactions et portée de la mesure
La mesure prise par le roi a un caractère sans précédent dans les usages contemporains de la famille royale. Retirer à un membre de premier plan ses titres et le contraindre à changer de résidence reflète la volonté de dissocier l’institution de scandales qui pourraient nuire à son image.
Du côté du public et des commentateurs, les analyses divergent. Certains saluent la décision comme un pas nécessaire pour protéger la monarchie. D’autres estiment qu’elle illustre une volonté de gérer l’opprobre plutôt que d’apporter des réponses judiciaires aux accusations. Les proches d’Andrew et ses partisans ont, pour l’heure, réagi avec réserve.
Il est important de noter que les éléments liés aux allégations restent sujets à controverse et à vérification. Le palais se concentre sur la gestion du protocole et des titres, tandis que le volet judiciaire et les questions de responsabilité individuelle relèvent d’autres autorités et procédures.
La mise à l’écart publique d’Andrew marque un épisode majeur pour la famille royale britannique. Entre adaptation institutionnelle et tempête médiatique, la monarchie se trouve une nouvelle fois confrontée à l’épreuve de sa popularité et de son image, alors que les événements se succèdent et que le grand public suit de près chaque nouvelle évolution.


