À 96 ans, Hugues Aufray se retrouve au centre d’une nouvelle attention médiatique : une demande d’inscription au Guinness World Records pour le titre de « chanteur le plus âgé » aurait été déposée, comme il l’a confirmé auprès du journal Le Parisien. L’initiative ne vient pas du chanteur lui‑même, mais d’un fidèle admirateur suisse, Cédric Blondel, qui le suit « depuis qu’il est gamin », selon les mots d’Aufray.
La demande et le rôle du fan
Interrogé dans l’ancienne maison du sculpteur Aristide Maillol, sur les hauteurs de Marly‑le‑Roi (Yvelines), Hugues Aufray a expliqué le rôle joué par ce fan : « Ce n’est pas moi mais un fan suisse génial, qui me suit depuis qu’il est gamin », a‑t‑il déclaré au Parisien. Il précise que Cédric Blondel est commerçant près de Lausanne et qu’il se bat pour lui. « Il ne m’a jamais rien demandé », ajoute le chanteur.
Aufray reconnaît qu’il n’est pas certain d’être le plus vieux chanteur en activité au monde, mais il estime avoir « ses chances ». La demande au Guinness n’est pas encore actée officiellement, et l’artiste se montre prudent sur l’issue du dossier.
Un artiste encore actif et des projets personnels
Malgré son âge, Hugues Aufray continue à se définir par le travail et la création. « Je suis constamment en tournée, j’écris mon autobiographie, j’ai sorti un coffret de mes reprises de Dylan et j’ai encore plein de chansons à enregistrer », confie‑t‑il. Il conclut sur une note personnelle : « ce qu’il possède de plus précieux aujourd’hui, c’est le temps. »
Ces propos soulignent une volonté de rester visible et pertinent. L’artiste indique aussi avoir choisi « le même producteur que Chantal Goya » et annonce son intention de réduire le nombre de concerts mais d’augmenter leur ampleur : « Vu mon âge, je vais faire moins de concerts mais plus grands. »
Le Parisien évoque également la vie privée et les conditions de vie du chanteur : Hugues Aufray vit avec Murielle depuis « une petite dizaine d’années » dans la maison de Marly‑le‑Roi. Le journal rapporte par ailleurs qu’il « ferait face à des problèmes d’argent » ; cette information est présentée comme une indication rapportée par Le Parisien.
Le sentiment d’être « blacklisté »
Dans l’entretien, Hugues Aufray ne cache pas une certaine amertume envers le milieu musical et les programmations de festivals. « La vie d’un homme de mon âge, c’est une course contre‑la‑montre. Le problème, c’est que je suis blacklisté », déplore‑t‑il. Il illustre ce sentiment par des exemples liés aux Francos et aux Vieilles Charrues.
Il rappelle qu’il n’a participé qu’une fois aux Francofolies, en 2004, où il a remplacé Adamo cinq jours avant le concert. « Je l’ai dit sur scène et on ne m’a jamais réinvité », assure‑t‑il. Il évoque aussi une programmation initiale pour une grande scène devant 5 000 personnes qui a finalement été modifiée : « Mais ils ont changé pour une affiche 100 % féminine et m’ont mis dans un théâtre à mille places », confie Aufray, ajoutant son regret.
Malgré ces frustrations, il demeure déterminé à « réhabiliter le chanteur Hugues Aufray » et à gagner davantage de respect des médias. « Il est déjà extrêmement populaire mais n’est pas encore suffisamment respecté par les médias. C’est à moi de les séduire », affirme‑t‑il.
Le propos dessine le portrait d’un artiste combattif, conscient de son âge, mais désireux de préserver sa carrière et son héritage artistique. Ses projets d’écriture, ses rééditions et son attachement à la scène témoignent d’une activité soutenue.
Au‑delà de la possible entrée au Guinness World Records, c’est bien l’image et la reconnaissance publique d’Hugues Aufray qui semblent aujourd’hui au cœur de ses préoccupations. Le dossier du record dépend désormais des démarches engagées par son fan et des critères officiels du Guinness.


