Michel Galabru, icône du cinéma français, a travaillé jusqu’à la fin : le montant étonnamment modeste de sa retraite et la précarité derrière la carrière

Table of Content

Le 27 octobre 2025, Michel Galabru aurait soufflé ses 103 bougies. Disparu en 2016 à l’âge de 93 ans, le comédien reste l’un des visages les plus aimés du cinéma français, célèbre pour sa gouaille, sa chaleur et son sens du burlesque, de La Guerre des boutons au Gendarme de Saint-Tropez, en passant par Le Juge et l’Assassin ou Papy fait de la résistance.

Une carrière prolifique, mais une précarité persistante

Acteur de théâtre d’abord, homme du peuple dans l’âme, Galabru a tourné plus de 200 films et joué dans environ 80 pièces. Malgré cette filmographie imposante, il admettait travailler jusqu’à 92 ans « non pas par plaisir, mais pour continuer à vivre dignement ». Dans une interview au Figaro, il évoquait percevoir une retraite d’environ 2 500 euros par mois, « quelque chose comme ça ».

Cette pension, modeste au regard d’une carrière longue d’un demi-siècle, ne suffisait pas à couvrir toutes les dépenses. « J’ai toujours des frais, mes petits-enfants notamment. J’ai tout payé pour mes gamins, leurs études, leurs mariages… », déclarait-il, soulignant une générosité familiale qui pesait sur son budget.

Le comédien racontait aussi l’impact des impôts sur ses revenus : pour son premier film de la saga des Gendarmes, il avait touché 6 000 francs, tandis que « pour les derniers, le fisc m’a pris 75 %. Et l’année suivante, je n’ai pas travaillé… ». « La moitié de mes gains partait aux impôts », ajoutait-il, expliquant la nécessité d’enchaîner les tournages, parfois pour des projets de moindre qualité, afin de rester à flot.

Second rôles assumés et « navets » acceptés

Michel Galabru n’a jamais caché accepter des rôles de second plan, voire des « navets ». « Je les ai faits parce que j’avais besoin de travailler. Je tourne dans ce qu’on me donne. Donnez‑moi quelque chose de mieux, je le ferai ! » affirmait-il. Il se définissait volontiers comme « un ouvrier du théâtre » et refusait de se comparer aux grandes figures du cinéma qu’il admirait, comme Jean Gabin ou Louis de Funès.

Cette posture pragmatique face au travail n’empêchait pas le comédien de subir parfois le mépris de la critique. Il évoquait avec humour un journaliste qui avait tenté de le tourner en ridicule en comparant sa filmographie à celle d’Alain Delon. Galabru racontait la scène en riant : « Il avait mis mes films à côté de ceux de Delon, que des merdes ! » Mais la dérision n’entamait pas sa bonne humeur ni son engagement, allant du théâtre classique aux comédies populaires, jusqu’à des doublages animés — notamment un rôle de vampire dans Hôtel Transylvanie 2, enregistré peu avant sa disparition.

Deuils personnels et solitude

Si le sourire était sa marque de fabrique, Galabru n’en restait pas moins humainement touché par des drames. En 2015, il venait de perdre sa femme et son frère, deux coups durs successifs qu’il disait avoir du mal à surmonter. « Dans la journée, ça va, parce qu’il y a de l’animation, mais la nuit, quand on est tout seul, on a des moments terribles », confiait-il sur RTL.

Ces pertes et la solitude ont probablement renforcé son besoin de rester actif professionnellement, non seulement pour des raisons financières mais aussi pour conserver du lien social et une routine face au vide laissé par ces disparitions.

Un geste devenu culte aux César

Parmi les anecdotes qui ont marqué la carrière de Galabru, la soirée des César 1977 reste incontournable. Invité en 2013 dans On n’est pas couché, il raconta la scène devenue culte : quatre nominés — Alain Delon, Gérard Depardieu, Patrick Dewaere et lui — et lui persuadé de n’avoir « aucune chance ». Sur l’insistance du président des César et de sa femme, il s’habille finalement en smoking, peine à nouer son nœud papillon, arrive en retard et repart sans discours après avoir embrassé Marlène Jobert et Philippe Noiret, le trophée à la main.

« Je ne savais même pas qui il fallait remercier ! », concluait-il, fidèle à son autodérision. Ce moment, à la fois drôle et révélateur, illustre l’image d’un homme simple, parfois désemparé par les honneurs mais profondément attaché à son métier.

Plusieurs années après sa disparition, Michel Galabru reste dans les mémoires comme un acteur généreux, populaire et travailleur, dont la carrière exemplifie à la fois la réussite artistique et les fragilités d’une profession où la notoriété ne garantit pas la sécurité financière.

Society News

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Featured Posts

Featured Posts

Chaque jour l’actualité des célébrités, les buzz du moment et les tendances qui font parler. Mode, vie privée, événements et révélations : retrouvez en un clic l’essentiel du monde people et lifestyle.

Featured Posts