A bientôt 77 ans, Daniel Guichard confie ne plus croire à la justice et dit se préparer autrement. Invité d’Eric Morillot dans l’émission Les Incorrectibles, le chanteur, connu pour avoir vendu des millions d’albums, a expliqué depuis plusieurs années s’initier au tir. Selon lui, « la loi du talion est la seule chose encore possible en France ». Il dénonce une justice trop laxiste et affiche une défiance nette envers les institutions.
Une défiance de la justice et un apprentissage au tir
« On est dans un monde à l’envers, là. Moi, je me suis inscrit à un club de tir », a déclaré Daniel Guichard au cours de l’entretien. Le chanteur nuance toutefois son positionnement sur les armes : « Est‑ce que je suis pour les armes ? Non. Est‑ce que je suis pour la violence ? Non. »
Malgré ces réserves, il affirme se sentir menacé et préfère apprendre à se défendre. « Est‑ce que je suis un violent ? Non. Ça n’a rien à voir », dit‑il, répétant son souhait principal : se protéger face à une violence qu’il perçoit comme omniprésente.
Des critiques envers la police et les institutions
Au‑delà de son choix personnel de suivre des leçons de tir, Daniel Guichard exprime une forte critique des forces de l’ordre et du système judiciaire. « On vous amène à la police, et on vous dit : Vous êtes sûr que vous voulez vraiment déposer plainte ? Pas parce qu’on veut pas, mais parce que ça sert à rien parce que dans une heure, il est dehors, et il va nous cracher dessus », explique l’interprète de Mon vieux.
Ce constat illustre son sentiment d’impuissance face aux procédures et à l’efficacité de la réponse pénale. Il laisse transparaître une lassitude profonde, nourrie par des exemples concrets selon lui, même si l’interview ne détaille pas d’affaires particulières.
Une publication partagée via Instagram
Des positions déjà exprimées en 2022 sur TPMP
Les propos tenus récemment ne sont pas une première. En 2022, invité dans Touche pas à mon poste, Daniel Guichard avait déjà évoqué le tir et motivé son choix par la crainte pour ses proches. Il avait alors déclaré : « Si quelqu’un passe le mur de chez moi pour faire du mal aux miens (…) Je finirai en prison, mais il ne passerait plus jamais le mur. Si j’étais dans une situation où franchement la vie de mes proches est en danger, je pense que ma réaction serait désespérée. Tant pis pour l’autre. »
Le chanteur avait reconnu que cette pensée n’était pas celle qu’il avait « il y a quelques années », mais qu’elle avait « évolué » au regard de la conjoncture actuelle. Cette évolution de ton traduit, selon lui, une adaptation à ce qu’il perçoit comme une montée d’insécurité.
Entre peur personnelle et débat public
Daniel Guichard met en lumière une tension entre son refus de promouvoir la violence et sa volonté de ne pas rester démuni face au danger. Son témoignage illustre la position d’une personnalité publique qui, à l’âge où l’on attend davantage de quiétude, se dit contrainte de se préparer à se protéger.
Ses déclarations relancent un débat sensible : quelle place pour la protection individuelle quand la confiance dans les institutions décline ? Le chanteur, par ses mots, participe à une discussion plus large sur la sécurité et la réponse judiciaire, sans pour autant proposer de solution institutionnelle précise.
Par souci d’exactitude, les propos rapportés ici reprennent les citations diffusées lors de ses interventions publiques, notamment celles prononcées dans Les Incorrectibles et Touche pas à mon poste. Le cadre de ces entretiens reflète à la fois l’expression d’une expérience personnelle et une prise de position publique sur des sujets de société.
Ce regard d’un artiste populaire, qui a traversé plusieurs décennies de carrière, offre un témoignage sur la manière dont certains Français réagissent à leurs perceptions de l’ordre public et de la justice.


