Voilà plus de vingt ans qu’Antoine de Maximy arpente le monde sous le regard des caméras. Son émission J’irai dormir chez vous, lancée en juillet 2005, a traversé plusieurs chapitres médiatiques : une première saison sur Canal+, puis un transfert vers France 5 où le magazine a vécu 14 ans avant d’être stoppé par le service public en 2019. Soutenu ensuite par le groupe RMC, le programme a été relancé en 2021 et apparaît désormais, tous les trimestres, sur RMC Découvertes. Le 73e numéro a été diffusé il y a quelques semaines en prime depuis le Salvador. Si les audiences actuelles sont qualifiées de confidentielles, l’émission reste une marque familière du paysage audiovisuel français, notamment grâce à l’approche spontanée et au style unique de son auteur-présentateur.
Un tacle en direct sur Coloscopie
Invité de Coloscopie, le rendez-vous animé par Laurent Baffie sur ses réseaux sociaux, Antoine de Maximy est revenu sur la longévité de son programme et sur ses pérégrinations. Il a rappelé y avoir visité 73 pays et côtoyé 73 familles locales chez lesquelles il s’est fait inviter à dormir. Mais la séquence a pris un tour plus vif quand Laurent Baffie a reproché à l’aventurier d’être « un peu pince » et « radin » avec ceux qui l’accueillent.
Fin gourmet de vacheries verbales, Baffie a jugé que, face caméra, Antoine n’était pas suffisamment généreux avec les personnes qui lui offrent le gîte et le couvert. La pique la plus tranchante a même été lancée en direct : « Je trouve que, humainement, t’es une merde », a-t-il lancé, dans le registre caustique qui le caractérise.
Les réponses d’Antoine de Maximy
Antoine de Maximy a reconnu ne pas montrer systématiquement les cadeaux qu’il offre lors de ses rencontres. « Je ne montre pas les cadeaux que je fais à chaque fois. J’en ai montré plus dernièrement, parce qu’il y avait un peu des gens qui disaient ça », a-t-il expliqué. Il a admis ne pas offrir un présent à chaque visite : « Il faut que ça se goupille bien. Parfois, t’avais rien à donner. »
L’animateur a également souligné une autre réalité souvent silencieuse : certaines familles refusent les cadeaux par fierté. « Parfois, des gens ne veulent pas de cadeaux. Ils ne veulent pas, car ils sont fiers de t’avoir invité. Et c’est souvent les plus pauvres », a-t-il précisé. Cette nuance vise à expliquer pourquoi l’échange matériel n’apparaît pas toujours à l’écran, même si la caméra reste en permanence avec lui pendant ses périples.
Ces justifications n’ont pas entièrement convaincu Laurent Baffie, qui a suggéré que de petits gestes — un Polaroïd, par exemple — auraient pu suffire à contenter les hôtes et à être montrés en plateau. La remarque a déclenché un mélange de gêne et d’humour : Antoine a finalement concédé, en souriant, et a fait une promesse à l’animateur. « Tu sais quoi Laurent ? Dorénavant, je vais faire attention à ça », a-t-il lancé.
Entre exigence éditoriale et sens du geste
La discussion met en lumière un dilemme fréquent pour les journalistes et réalisateurs de terrain : comment rendre compte d’une rencontre tout en respectant l’intimité et la dignité des personnes filmées ? Antoine de Maximy opte pour une ligne éditoriale axée sur l’authenticité des rapports humains et sur la spontanéité des échanges, quitte à omettre certains gestes de réciprocité qui, selon lui, doivent rester privés ou ne pas altérer la dynamique naturelle d’une rencontre.
De son côté, la critique de Baffie rappelle une attente du public : voir, dans le magazine, la reconnaissance exprimée envers ceux qui ouvrent leur porte. Le débat est moins anecdotique qu’il n’en a l’air : il interroge la représentation du voyage et des rapports Nord-Sud, l’éthique du tournage et le rôle du montage dans la construction d’une image.
La séquence complète est disponible dans l’épisode de Coloscopie diffusé sur les réseaux de Laurent Baffie, le podcast étant accessible sur YouTube (lien en bio), où l’échange entre les deux hommes peut être consulté dans son intégralité.
