Frédéric Chau, connu pour son passage au Jamel Comedy Club et pour avoir été l’un des protégés de Jamel Debbouze, expose publiquement le combat qui rythme aujourd’hui sa vie personnelle : la difficulté d’obtenir une place égale auprès de ses enfants depuis son divorce. Devenu père en 2017 puis à nouveau en août 2019, l’acteur et humoriste affirme ne pas pouvoir voir ses deux enfants autant qu’il le souhaiterait, non pas à cause d’un agenda professionnel chargé, mais en raison d’une décision judiciaire qui a confié la garde à leur mère.
Un sentiment d’injustice face au système judiciaire
Interrogé dans le podcast de Maryam Gadery, Frédéric Chau a pointé du doigt ce qu’il qualifie de biais au sein de la justice française. « À partir du moment où t’es un homme dans la conscience des juges, en fait, c’est : ‘Non, il n’est pas fait pour être papa, quoi’. Tu vois ? Donc cette garde va automatiquement chez la maman. Et je trouve ça terrible, en fait », a-t-il déclaré, exprimant un fort sentiment d’injustice.
Le comédien affirme avoir « encore perdu un procès, il y a deux semaines de ça ». Il regrette que la décision ne prenne pas suffisamment en compte l’intérêt des enfants, et se défend d’agir par désir de conflit : « Je ne souhaite pas que la situation change pour créer des soucis à qui que ce soit. » Son souhait, explique-t-il, est simple : obtenir « l’équité d’être autant avec le père que la mère ».
Trois procédures, trois refus : le message publié sur Instagram
Sur Instagram, Frédéric Chau a relayé ses doléances en des termes plus directs. En légende d’une publication, il a écrit : « 3 PROCÉDURES … 3 REFUS !!! Pas parce que je suis un mauvais père. Mais parce qu’encore aujourd’hui, la justice pense, au travers de biais, qu’un père est peut-être moins compétent, moins investi, moins attentif ou simplement que les enfants ont d’abord besoin de leur mère. »
Il y déplore que « des milliers d’hommes vivent la même injustice : vouloir simplement élever leurs enfants à égalité, sans que leur genre soit un handicap devant la justice ». L’artiste reconnaît que des « croyances ancestrales » pèsent encore sur la perception du rôle paternel et admet que l’image associée à sa profession « n’a peut‑être rien arrangé ».
Dans ce message, il rappelle un chiffre souvent cité dans les débats sur la résidence alternée : selon lui, « en France, seuls 12 % des pères obtiennent une résidence alternée quand il y a désaccord parental sur la question ». Frédéric Chau précise que son affaire n’est pas isolée et plaide pour une évolution des pratiques et des mentalités afin que « la justice reconnaisse l’importance de chacun ».
Une carrière mise entre parenthèses pour ses enfants
Pour renforcer son argumentaire, l’humoriste assure avoir réorganisé sa vie professionnelle autour de ses enfants. « Depuis la naissance de mes enfants j’ai choisi de mettre ma carrière entre parenthèses pour eux », explique‑t‑il dans sa prise de parole. Il souligne avoir accepté des projets seulement s’ils lui laissaient « la possibilité d’avoir le temps nécessaire pour être auprès de mes enfants, pour aller les chercher à l’école, être simplement à leur côté dans le quotidien ». L’enjeu, selon lui, est autant affectif que pédagogique : être présent « pour les moments tendres, ludiques mais aussi structurants et éducatifs ».
Cette mise en avant de l’investissement paternel s’inscrit dans un débat public plus large, conjuguant égalité parentale et réformes judiciaires. Frédéric Chau évoque d’ailleurs une initiative législative : « la proposition de loi n° 819, déposée le 21 janvier 2025 », qui viserait à permettre « à chaque enfant de maintenir des liens équilibrés avec ses deux parents, même en cas de désaccord ». Il présente cette proposition comme un élément susceptible d’améliorer la situation pour d’autres parents dans la même configuration.
Qu’il s’agisse de ses déclarations dans le podcast ou de ses publications sur les réseaux sociaux, Frédéric Chau met en lumière la tension entre image publique et réalité privée. Son témoignage alimente un débat qui dépasse son cas personnel et interroge la manière dont les institutions arbitrent aujourd’hui les questions de garde et d’égalité parentale.


