Steven Gunnell, ancien membre du boys band Alliage, a pris un virage professionnel marqué : après plus de vingt ans et une carrière musicale partagée avec Roman Lata Ares, Brian Torres et Quentin Elias, il se consacre désormais au cinéma. Il promeut actuellement son long-métrage Sacré Cœur, qui rencontre un écho notable malgré l’existence d’un boycott grandissant et l’annulation d’une projection à Marseille.
Une projection annulée pour motif de laïcité
Le 22 octobre 2025, la Maison des cinématographies de la Méditerranée, à Marseille, a annoncé l’annulation d’une séance consacrée à Sacré Cœur. La structure a invoqué une « atteinte au principe de laïcité » pour justifier sa décision, selon les informations communiquées.
Cette annulation intervient alors que le film était engagé dans une phase de promotion. Le contexte indique que la décision a suscité frustration et colère parmi des spectateurs qui s’étaient déplacés pour la séance.
Steven et Sabrina Gunnell réagissent en plateau
Le lendemain, jeudi 23 octobre, Steven Gunnell et sa compagne Sabrina sont intervenus sur le plateau de l’émission Tout beau tout neuf pour revenir sur l’événement et sur la manière dont il a été vécu par le public.
Sabrina Gunnell a décrit la scène du point de vue des spectateurs : « Les gens en fait se sont retrouvés à la rue, c’est-à-dire qu’ils arrivaient pour leur séance qu’ils avaient payée sur internet, certainement pour la plupart, et ils se sont retrouvés en arrivant sur le carreau en disant : ‘Désolé, la séance n’aura pas lieu.’ Donc les gens sont restés furieux, tristes. »
Steven Gunnell a exprimé de son côté son incompréhension face à la polémique autour des thématiques religieuses du film : « Je peux comprendre qu’il y en a qui grincent des dents dès qu’on évoque Jésus ou l’Église ou la foi chrétienne ou quoi que ce soit. Pardon de le dire en tout amour et en toute simplicité et en toute amitié, il y a encore des Chrétiens en France. Il va falloir faire avec les mecs ! »
Ces interviews montrent que les auteurs et promoteurs du film entendent défendre la liberté de projection et la place de la représentation religieuse au cinéma, tout en dénonçant le préjudice subi par des spectateurs privés de leur séance.
Polémique sur les plateaux et réactions publiques
La polémique a rapidement débordé sur d’autres plateaux. Interrogés dans le cadre d’émissions animées par Cyril Hanouna, les chroniqueurs ont débattu des motifs de l’annulation et du rôle de la laïcité dans l’espace public. Parmi eux, Matthieu Delormeau s’est vivement emporté en direct, affirmant : « La France, depuis 2000 ans, est chrétienne et plus exactement catholique. Il y a 38 millions de chrétiens, il y a 29 % de catholiques en France. »
Delormeau a ensuite précisé qu’il n’avait « aucun problème avec les religions », mais a demandé que la laïcité « soit appliquée de la même manière pour tout le monde ». Il a aussi tenu des propos sur la visibilité de signes religieux à Marseille, déclarant : « J’aimerais savoir pourquoi quand je vais à Marseille – et j’y suis allé il n’y a pas longtemps – sur la plage, toutes les femmes sont voilées ? Je l’ai vérifié, j’ai pris des photos. »
Ces assertions ont suscité indignation et réactions critiques, certains dénonçant des généralisations et un raccourci entre la pratique religieuse et la question de la laïcité.
Par ailleurs, une prise de parole relayée dans les débats résume le sentiment de plusieurs voix critiques : « Mais c’est grave de vouloir décider à la place des gens comme ça laissez les gens faire ce qu’ils veulent. Surtout que la laïcité c’est pas personne ne montre sa religion c’est le fait d’être libre d’exprimer sa religion. » Cette phrase, qui reflète une partie du débat public, illustre la diversité des interprétations du principe républicain.
La polémique autour de Sacré Cœur met en lumière des tensions contemporaines entre liberté d’expression artistique, représentation religieuse et application du principe de laïcité. Le film continue sa promotion malgré les obstacles, tandis que la discussion publique autour de ses thèmes se poursuit sur les plateaux et dans les médias.
