Héritage de Georges Brassens : litige autour de 404 lots annulés à Drouot, séquestre et expertise pour trancher entre Serge Cazzani et Françoise Onténiente

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Ce 22 octobre, la mémoire de Georges Brassens est célébrée à l’occasion de son anniversaire de naissance : né à Sète en 1921, le poète-chanteur reste une figure incontournable de la chanson française. Auteur d’environ 200 chansons originales et des mises en musique de grands poètes comme Louis Aragon et Paul Verlaine, Brassens a laissé un répertoire populaire et souvent irrévérencieux, avec des titres emblématiques tels que « Les Copains d’abord », « La mauvaise réputation » ou « Chanson pour l’Auvergnat ».

Un héritage sans descendance directe

La vie privée de Brassens a nourri sa légende : anti-conformiste et opposé au mariage, il n’a jamais eu d’enfant ni d’épouse au moment de sa mort en 1981. Sa relation avec Joha Heiman, alors qu’il était encore lié à Jeanne Planche, a donné naissance à la célèbre « La non-demande en mariage ». Mais à son décès, l’absence d’héritiers directs a créé un vide familial qui alimente encore aujourd’hui des tensions autour de son patrimoine.

Dans son testament daté du 21 janvier 1981, Georges Brassens avait légué ses droits d’auteur, son droit moral et ses biens immobiliers à sa sœur Simone. À son tour, à la suite du décès de Simone en 1994, son fils Serge Cazzani est devenu l’héritier direct. Serge Cazzani, aujourd’hui présenté comme l’unique héritier, réclame la restitution complète de certains objets personnels afin qu’ils intègrent une institution publique.

La vente annulée des 404 lots et l’affaire Drouot

Le litige s’est cristallisé autour de 404 lots d’objets — costumes de scène, pipes, lettres manuscrites, partitions, ébauches de chansons — qui figuraient dans le catalogue d’une vente programmée à l’Hôtel Drouot à Paris le 22 octobre 2022. La maison de ventes estimait la mise à prix globale à 600 000 €.

Deux jours avant la vente, l’enchère a été annulée par décision de justice. L’affaire oppose désormais deux camps : d’un côté, Serge Cazzani qui soutient que ces objets relèvent du patrimoine de Brassens et doivent être préservés au bénéfice du public ; de l’autre, Françoise Onténiente, fille de Pierre Onténiente — ami proche et secrétaire particulier de Brassens, surnommé Gibraltar — et qui affirme que certains objets étaient en possession de son père depuis les années 1960.

La controverse est compliquée par l’absence d’un inventaire au moment de la mort de Brassens en 1981. Sans liste formelle, il reste difficile de déterminer la date d’acquisition ou l’origine exacte de chaque objet. Les Onténiente soutiennent que des pièces auraient été prêtées ou exposées chez Pierre Avant 1981 ; chez les Cazzani, on estime au contraire qu’elles font partie du patrimoine de Georges Brassens après son décès.

Une procédure judiciaire longue et un intérêt public

La mairie de Sète a manifesté son souhait d’acquérir la collection pour l’exposer à l’Espace Georges-Brassens, ouvert en 1991, souhait motivé par l’importance du chanteur pour la ville. Chaque année, entre 50 000 et 80 000 personnes visitent encore la tombe de Brassens au cimetière Le Py, à deux pas de la plage de la Corniche — lieu évoqué dans sa « Supplique pour être enterré à la plage de Sète ».

Le 17 janvier 2024, le tribunal judiciaire de Paris a ordonné le séquestre des 404 lots et fixé un calendrier d’expertise et d’instruction approfondie. Les magistrats ont ainsi reconnu le différend sans trancher définitivement la propriété des objets. Selon des propos rapportés par Purepeople, un proche de la famille Cazzani a résumé la situation en déclarant : « ça peut durer des années ». Les échéances procédurales évoquées vont jusqu’à la fin 2025 et le début 2026, ce qui laisse présager une procédure longue et complexe.

À ce stade, ni Serge Cazzani ni Françoise Onténiente n’ont obtenu gain de cause. Le séquestre maintenu empêche toute dispersion des lots et impose une expertise destinée à établir la date d’acquisition et la chaîne de propriété. Tant que l’enquête et les expertises ne seront pas achevées, l’avenir de ces souvenirs du chanteur restera suspendu au verdict de la justice.

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