Philippe Mexès a relancé la controverse sur les méthodes de Raymond Domenech lors d’une interview récente accordée à Smaïl Bouabdellah dans l’émission Kampo. L’ancien défenseur international y a fait une révélation surprenante : selon lui, l’ancien sélectionneur des Bleus aurait déterminé certaines compositions d’équipe en fonction des signes astrologiques de ses joueurs.
Accusation d’astrologie au sein des Bleus
Lors de cet entretien, Mexès n’a pas ménagé son ancien coach. « Je ne pouvais pas me voir le sélectionneur, même en Espoirs », a-t-il déclaré, avant d’ajouter une critique directe sur les pratiques supposées de Domenech : « Le bélier ne joue pas avec le scorpion, le scorpion ne joue pas avec le taureau… Pour moi, ce n’est pas du football, on n’est pas au théâtre. Je pense qu’il y croit, c’est bizarre… »
Ces propos jettent une lumière étonnante sur la manière dont, d’après le joueur, se seraient opérées certaines décisions sportives. Philippe Mexès exprime clairement une incompréhension et une frustration : pour lui, la sélection d’un onze de départ doit reposer sur des critères sportifs, pas sur des affinités astrologiques. Il évoque aussi un malaise personnel, indiquant qu’il n’a « jamais aimé » Domenech.
La réponse de Domenech : démenti et nuance
Raymond Domenech a rapidement réagi aux accusations. Interrogé par la Gazzetta dello Sport, l’ancien sélectionneur a formellement démenti avoir agi ainsi en équipe nationale : « Je n’ai jamais rien fait de tel en équipe nationale (…). »
Il a toutefois glissé une nuance en évoquant une pratique différente, et circonstanciée, lorsqu’il entraînait l’Olympique Lyonnais : « Quand j’entraînais Lyon, en revanche, je réunissais les scorpions lors des matchs d’entraînement pour éviter les problèmes. » Cette précision laisse entendre qu’il adaptait parfois la gestion de groupe dans un cadre club, pour des raisons de dynamique interne, sans pour autant confirmer une croyance systématique à l’astrologie pour construire ses équipes au niveau international.
Face à ces deux versions, le lecteur se retrouve avec un contraste net : d’un côté, l’accusation d’un joueur qui a gardé une rancune personnelle; de l’autre, le démenti nuancé d’un technicien rappelant des méthodes de gestion de groupe. Aucun élément public et indépendant ne permet, à ce stade, de trancher définitivement sur l’existence d’un usage formel de l’astrologie dans les choix de sélection de l’équipe de France sous Domenech.
Un souvenir personnel : Zidane et la générosité
Au-delà de l’échange sur Domenech, Philippe Mexès a aussi livré une anecdote touchante qui situe pourtant l’épisode dans le cadre plus large de sa carrière. Il rappelle que c’est grâce à Domenech qu’il a intégré l’équipe de France Espoirs en 2001, une étape déterminante qui l’a conduit par la suite en équipe A.
Il revient ensuite sur une rencontre marquante avec Zinédine Zidane, qui illustre l’humanité du champion au-delà de sa stature sportive : « Une personne arrivait à Clairefontaine avec les nouveaux téléphones, le nouveau Motorola, le nouveau Nokia, le DVD portable avec la batterie de 3 heures. Il posait tout et les joueurs se servaient… Moi je ne pouvais pas acheter ça. Avec un nouveau contrat, tu gardes ton argent », se souvient Mexès.
Il poursuit : « Le soir, je suis dans ma chambre, je n’osais pas rester avec les autres, jouer au ping-pong. J’entends toquer. Zinédine entre. Il avait un DVD portable avec la batterie de 3 heures à côté. Et il me dit : ‘Tiens cadeau.’ J’étais ému, choqué. Là j’ai vu la personne que c’était, au-delà du joueur. » Cette séquence, racontée par Mexès, souligne la différence entre mémoire personnelle et interprétation des pratiques professionnelles.
La polémique relancée par Mexès intervient dans un contexte où Raymond Domenech reste une figure controversée du football français, rappelée parfois pour ses méthodes et ses prises de position. Les accusations portées ici reposent principalement sur le témoignage d’un ancien joueur et sur la réponse publique de l’intéressé. Sans éléments supplémentaires vérifiables, elles alimentent le débat sur la manière dont les décisions sportives sont prises et sur la séparation entre gestion humaine et choix tactiques dans le monde du football.
