Émile Louis, le boucher de l’Yonne abandonné et père d’une grande famille : ses enlèvements, viols et meurtres de jeunes femmes handicapées et les procès de 2004

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Le « boucher de l’Yonne », Émile Louis, est décédé en prison le 20 octobre 2013. Condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour de multiples assassinats et viols commis à la fin des années 1970 et dans les années 1980, il avait été libéré dans les années 1990 avant d’être de nouveau jugé et condamné dans les années 2000. Il avait reconnu l’enlèvement et le meurtre de sept jeunes femmes handicapées mentales, hébergées dans des institutions de l’Yonne, mais des enquêteurs avaient toujours estimé qu’il pourrait y en avoir davantage.

Origines et jeunesse

Né à Auxerre et abandonné par sa mère aux premiers jours de sa vie, Émile Louis a grandi comme enfant de l’assistance publique puis a été placé en famille d’accueil. Ses biographes décrivent un foyer composé d’un père maçon et fossoyeur et d’une mère qualifiée d’autoritaire et froide.

La seconde guerre mondiale marque la famille : ses deux sœurs sont tondues après l’occupation, un épisode qui, selon les récits biographiques, le marque profondément. Turbulent pendant l’adolescence, il est ensuite placé dans un centre de délinquance en Saône-et-Loire, où il affirme avoir été violé.

Vie familiale et premières violences

À 20 ans, il épouse Simone Delagneau. Le couple aura quatre enfants : Maryline, Manoëlle, Fabrice et Fabien. Dans le procès de 2004, Maryline, alors âgée de 48 ans, accuse son père de l’avoir violée à deux reprises lorsqu’elle avait cinq ans et le décrit comme un « prédateur ».

Au même procès, elle relate une scène particulièrement troublante : elle affirme avoir vu son père « danser dans un bois autour d’une jeune fille ligotée à un arbre avant de l’éventrer ». Ces témoignages, portés devant la cour d’assises d’Auxerre, ont pesé dans la reconstitution des actes reprochés à Émile Louis.

Le journal intime de Simone, décédée avant le procès, contient une phrase forte : « Mes enfants, croyez-moi, je regrette de vous avoir conçus avec un tel homme. Je sais que moralement votre vie est un enfer. Si Dieu existe, il n’est pas juste. Ce démon vit tranquillement pendant que vous souffrez. Il n’en a rien à faire. Ce démon ricanera toujours. »

Ces accusations n’ont pas été unanimement partagées au sein de la fratrie. Trois de ses enfants ont contesté la version de Maryline et de leur mère : Fabien a parlé d’une famille « tout à fait normale » et a évoqué l’idée d’un « complot » et « des gens puissants derrière » les accusations.

Nouvelle vie, nouvelles victimes

Après vingt-quatre ans de mariage, Émile Louis et Simone se séparent en 1978. Il devient ensuite l’amant de Gilberte Binoche Leménorel, nourrice agréée qui accueillait des enfants placés par la DDASS en plus de ses propres cinq enfants. Installé chez elle, il y commet des agressions sexuelles sur trois fillettes dont elle avait la charge. Ces faits entraînent une première condamnation et un séjour en prison.

Lors du procès de 2004, plusieurs des enfants de Gilberte ont témoigné contre lui. Les aînés — Béatrice, Marie-Christine et Yvan — ont assuré : « Nous, on n’a rien demandé et rien compris. C’était le choix de maman, on n’avait rien à dire. » Béatrice a raconté une vie « cauchemardesque » pour ses frères et sœurs et déploré que leur mère « ait préféré le croire et le protéger lui, plutôt que ses enfants ». « Avec lui, on a connu l’enfer », ont-ils résumé.

Remariage, nouvelles plaintes et aveux

Libéré et remarié, Émile Louis épouse en secondes noces Chantal Paradis, à Draguignan, après sa sortie de prison en avril 1992. En janvier 2001, Chantal porte plainte à Draguignan pour viols et tortures commis entre 1992 et 1995, à la suite de faits qu’elle attribue à son époux et qui auraient été facilités par l’administration de médicaments destinés à l’endormir. Sa fille Karine, issue d’un précédent mariage et alors âgée de 14 ans, dépose également plainte en janvier 2000 pour agressions sexuelles.

Au procès, il a été rapporté que l’accusé donnait à boire chaque soir à sa femme une préparation médicamenteuse pour lui faire perdre conscience, puis l’attachait et lui entaillait le sein gauche pour en recueillir le sang — pratiques qu’il a qualifiées lui-même de « jeu érotique ».

Au total, Émile Louis a reconnu l’enlèvement et le meurtre de sept disparues de l’Yonne, toutes jeunes femmes handicapées mentales placées dans des institutions. Malgré ces aveux, des zones d’ombre subsistent sur l’ampleur exacte de ses crimes, ce qui a alimenté les polémiques judiciaires et médiatiques autour de l’affaire pendant plusieurs années.

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