Thierry Ardisson est décédé le 14 juillet 2025 des suites d’un cancer. Figure marquante du paysage audiovisuel, l’homme en noir a marqué plusieurs décennies de télévision avec des émissions devenues cultes. Parmi ses rendez-vous les plus mémorables figurent Bains de minuit, Lunettes noires pour nuits blanches, 93, faubourg Saint-Honoré, ainsi que Rive droite / Rive gauche. De nombreux extraits de ces moments se retrouvent aujourd’hui sur la chaîne YouTube INA Arditube, qui archive une partie de son œuvre télévisuelle.
Une parenthèse télévisée rappelée par l’INA
Ardisson a également animé Tout le monde en parle, programme qui a connu plusieurs configurations. L’animateur principal avait d’abord pris les commandes seul, avant d’évoluer vers des formules de coanimation. La saison 1999 est notamment marquée par la présence de Laurent Ruquier, puis, entre 1999 et 2000, par la participation de Linda Hardy. À partir de 2006, Thierry Ardisson s’en remettra surtout à l’humoriste Laurent Baffie pour l’accompagner à l’antenne.
Linda Hardy : une expérience brève et décisive
Linda Hardy, élue Miss France en 1992, n’a pas conservé longtemps une place visible au sein de l’émission. Dans un portrait paru en 2019 dans Paris Match, elle confiait ne pas avoir apprécié « jouer la potiche aux côtés de Thierry Ardisson » et expliquait en conséquence avoir « claqué très vite la porte ». Le magazine notait aussi qu’elle avait, par ce choix, ouvert la voie à des Miss des générations suivantes qui utilisent leur règne pour lancer une carrière.
Avant d’embrasser pleinement une carrière d’actrice, Linda Hardy avait un temps envisagé des études de pédiatrie, puis exercé comme mannequin. Elle se tourne finalement vers le cinéma et la télévision : on la voit notamment dans le film Recto-verso de Jean-Marc Longval, puis dans la série H, qui l’aide à asseoir sa visibilité d’actrice.
Rencontre avec Jamel Debbouze et rôle dans H
Sa première apparition dans Tout le monde en parle a aussi marqué une rencontre importante : celle avec Jamel Debbouze. Ce soir-là, Linda Hardy remplaçait Laurent Ruquier, et Thierry Ardisson n’avait pas manqué d’évoquer, sur le ton de l’ironie, sa « chirurgie esthétique très réussie ». Jamel, venu défendre son spectacle Jamel en scène à La Cigale, aurait d’abord été complimenté par Linda, qui lui dit qu’il était « plus beau en vrai qu’à la télévision ». Selon le récit de l’époque, Jamel ne resta pas insensible et lui fit des yeux doux.
Dans ce passage télévisé, Ardisson a également proposé des dossiers vidéo retraçant le parcours de Jamel Debbouze. Parmi les archives diffusées figuraient une apparition de 1996 dans Paris dernière, ainsi qu’une séquence du Journal de la nuit en 1999, où l’on voit Jamel déclarer à Laurent Gerra qu’il est « l’homme le plus drôle de France ». Ces éléments d’archives contribuaient à donner du relief aux échanges en plateau.
C’est sans doute après ces premières tribunes télévisées que Linda Hardy trouve un terrain d’expression plus adapté à ses aspirations d’actrice. Elle intègre la troisième saison de H sur Canal + dès le deuxième épisode, dans le rôle de Charlotte Strauss. Le Parisien expliquait que ce personnage remplaçait Catherine Benguigui, qui avait refusé de rester si la production lui proposait un jeu par intermittence et en alternance.
Charlotte Strauss est présentée comme la fille du professeur Strauss (interprété par Jean‑Luc Bideau). Âgée de 25 ans et de retour de New York, elle est traitée comme une enfant par son père et se retrouve nommée surveillante en chef. Le poste alimente une rivalité avec Clara (Sophie Mounicot) et déclenche des dynamiques amoureuses à l’écran : le personnage plaît notamment à Jamel et à Aymé (Éric Judor). C’est avec Jamel que Charlotte vivra une histoire d’amour, introduite lors de l’épisode « Une histoire de ski », tourné pendant un week‑end à Méribel.
Une carrière télévisuelle construite après Tout le monde en parle
Après son passage dans H, Linda Hardy poursuit une carrière régulière à la télévision. Elle est apparue dans des séries comme Section de recherches, Mafiosa, Joséphine, ange gardien, et surtout dans Demain nous appartient, où elle tenait le rôle de Clémentine Doucet, professeur d’E.P.S. À l’époque de son engagement dans ce feuilleton, près de 4 millions de téléspectateurs suivaient chaque soir les intrigues autour de son personnage.
Sur le plan médiatique, Linda Hardy reste active : le 19 octobre 2025, elle figure parmi les trois invités de Frédéric Lopez dans Un dimanche à la campagne, selon le compte rendu de cet événement télévisuel.
En somme, la courte année de Linda Hardy aux côtés de Thierry Ardisson aura contribué à orienter une trajectoire professionnelle résolument tournée vers la comédie et la fiction télévisée. Son refus de se cantonner à un rôle d’icône statutaire l’a poussée vers des personnages plus consistants, qui ont façonné sa carrière d’actrice.
