Dans un communiqué adressé aux médias britanniques et relayé notamment par la BBC, le prince Andrew a annoncé renoncer à l’exercice de ses fonctions royales et à plusieurs de ses titres et distinctions. Fils cadet de la reine Elizabeth II, il avait déjà réduit sa présence publique il y a cinq ans. Cette fois, il affirme vouloir aller plus loin et se retirer définitivement des responsabilités officielles liées à la Couronne.
Un retrait officiel du rôle royal
« Après discussion avec le roi et ma famille immédiate et élargie, nous avons conclu que les accusations continues à mon encontre détournent l’attention du travail de Sa Majesté et de la famille royale », déclare le prince Andrew dans le communiqué. Il ajoute vouloir placer « les intérêts de sa famille et de son pays en premier, comme (il l’a) toujours fait ».
Bien que le prince conserve le titre de « prince » en tant que fils d’Elizabeth II, il précise qu’il ne l’utilisera pas dans le cadre de fonctions publiques. Il renonce également au titre de duc d’York ainsi qu’aux titres subsidiaires, dont ceux de comte d’Inverness et de baron de Killyleagh, selon le texte rendu public.
Le communiqué indique en outre qu’Andrew abandonne certains honneurs royaux. Il renonce notamment à son rang au sein de l’Ordre de la Jarretière et à la distinction de l’Ordre royal de Victoria. Ces décisions marquent un détachement formel vis-à-vis d’attributions et de représentations officielles liées à la monarchie.
Conséquences pour sa famille et statuts de ses filles
Le retrait du prince Andrew ne semble pas affecter les statuts de ses filles. Les princesses Beatrice et Eugenie d’York conservent leurs titres et leurs engagements publics, précise le communiqué. Leur place au sein de la famille royale demeure distincte de la situation personnelle et judiciaire de leur père.
Ce choix de dissocier les carrières publiques des princesses de la disgrâce parentale vise à préserver la continuité des engagements royaux et à limiter l’impact médiatique sur leurs activités officielles.
Affaires sexuelles et accord financier
Au cœur de la chute d’image du prince figurent ses liens avec le financier américain Jeffrey Epstein. Andrew a été accusé par une Américaine d’avoir eu des relations sexuelles forcées en 2001, alors que l’accusatrice était mineure. Le prince a toujours nié des rapports forcés, mais un protocole financier avait été conclu pour éviter un procès.
La femme qui avait porté ces accusations s’est suicidée en avril de l’année dernière, à l’âge de 41 ans. Cet élément tragique a ravivé l’attention médiatique et judiciaire autour du dossier, amplifiant la pression sur le prince et sur la monarchie.
Accusations diplomatiques et liens avec la Chine
Plus récemment, une affaire de nature diplomatique a encore creusé l’écart entre Andrew et les institutions britanniques. Il est désormais accusé d’avoir entretenu pendant plusieurs années des relations étroites avec un homme d’affaires chinois. Selon des informations rendues publiques, ce dernier aurait demandé au prince d’agir à son profit, y compris en menant des actions potentiellement liées à de l’espionnage.
Ces révélations soulèvent des suspicions d’engagements secrets en faveur du Parti communiste chinois. Le prince n’a pas commenté directement ces accusations. Dans son communiqué, il a choisi la voie du retrait formel de ses fonctions publiques plutôt que d’apporter des précisions sur ces allégations.
Les deux volets — judiciaire et diplomatique — ont contribué à l’usure de la position d’Andrew au sein de la famille royale. Son retrait marque un point d’arrêt symbolique pour un membre très exposé de la fratrie Windsor.
Sans porter de jugement, ce retrait officialisé a été négocié « après discussion avec le roi et ma famille ». Il représente pour la Couronne une tentative de couper court aux controverses et de recentrer l’attention sur les activités officielles du souverain et de la famille royale.


