Le couperet est tombé mercredi 16 octobre 2025 : le rappeur Booba a été placé en garde à vue à Paris, a indiqué une source proche du dossier à l’AFP. Cette mesure, qui peut durer jusqu’à 48 heures, vise à l’auditionner dans l’affaire qui l’oppose au chanteur Gims et à son épouse, connue sous le nom de scène Demdem.
Les faits incriminés et le cadre de l’enquête
Selon les éléments rapportés, Gims et Demdem avaient déposé plainte au cours de l’été 2024 pour « harcèlement moral » et « cyberharcèlement ». Par la suite, une enquête avait été ouverte en septembre. L’artiste de 48 ans est entendu dans les locaux de la Brigade de répression de la délinquance aux personnes (BRDP), précise la source.
TF1 rapporte en outre que Booba avait été convoqué à plusieurs reprises par les enquêteurs et n’avait jamais répondu présent. L’issue de ces convocations manquées pourrait être prise en compte par les magistrats, même si la garde à vue elle-même vise d’abord à recueillir des explications et à vérifier les éléments déjà recueillis par les services d’enquête.
Les accusations formulées par Gims et Demdem
Dans le dépôt de plainte rendu public par l’Agence France-Presse, Gims et Demdem accusent le rappeur de « s’attaquer » à eux « depuis six ans », et d’avoir « encouragé par un nombre absolument impressionnant de ses admirateurs » une « situation effroyable de cyberharcèlement ». Ces formulations constituent le cœur des griefs qui motivent l’enquête en cours.
Les termes cités dans la plainte mettent en avant un comportement récurrent et une instrumentalisation des réseaux sociaux, selon les plaignants. Les enquêteurs devront désormais déterminer la réalité des faits allégués, leur éventuelle qualification pénale et l’implication précise du mis en cause.
Que peut-il se passer après la garde à vue ?
Deux scénarios principaux se dessinent à l’issue de la garde à vue : soit Booba est remis en liberté sans suites, soit il est présenté à un magistrat en vue d’éventuelles poursuites. La garde à vue permet aux enquêteurs de confronter les éléments et, le cas échéant, de solliciter des mesures supplémentaires, comme une mise en examen ou un contrôle judiciaire.
La situation marque un contraste avec la vie professionnelle récente de l’artiste : la semaine précédant sa garde à vue, il a rempli trois soirs de suite la Paris La Défense Arena, du 10 au 12 octobre, la plus grande salle d’Europe. Très présent sur les réseaux sociaux, Booba a publié une story le 16 octobre à 8 heures, reprenant les paroles de la chanson Nwar Mentality de Roni0block : « Boom boom boom boom boom d’abord, et on discute après ». Certains y verront un message public, d’autres un simple partage musical.
Un passé judiciaire déjà entamé
Le dossier judiciaire du rappeur n’est pas vierge. Il avait été mis en examen en 2023 pour « harcèlement moral aggravé » dans une affaire distincte visant Magali Berdah. Par ailleurs, « le 15 mai dernier », le tribunal correctionnel de Paris l’a condamné à verser 10 000 euros à la personnalité des réseaux sociaux pour « procédure abusive », après le désistement tardif d’une plainte en diffamation qu’il avait engagée contre elle.
Ces épisodes antérieurs constituent un contexte judiciaire qui pourrait être pris en compte par les autorités dans l’analyse du comportement et de la répétition d’éventuels faits similaires. Ils montrent aussi la porosité entre vies publique et juridique pour des personnalités très exposées sur Internet.
À ce stade, la garde à vue vise essentiellement à faire la lumière sur les accusations portées par Gims et Demdem. Les suites dépendront des éléments matériels et des auditions qui seront menées durant les prochaines 48 heures.


