France 4 diffuse le 15 octobre 2025 le documentaire « Sylvie Vartan : Je tire ma révérence », qui revient sur les derniers concerts et la longue carrière de la chanteuse. Annoncé en janvier 2024 comme ses derniers spectacles, ce tour de chant a débuté au Dôme de Paris, où elle s’est produite les 8, 9 et 10 novembre 2024. Ses trois ultimes représentations ont eu lieu les 24, 25 et 26 janvier 2025 au Palais des Congrès de Paris, marquant la fin d’un parcours de plus de soixante ans sur scène pour une artiste âgée de 80 ans. Au programme : tubes yéyé, reprises et séquences intimistes qui ont rappelé son histoire et celle du public.
Des derniers concerts chargés d’émotion
Pendant ces dernières soirées, Sylvie Vartan a repris les titres qui ont jalonné sa carrière. Les fans ont retrouvé ses grands succès et des moments plus nostalgiques, dans des concerts conçus comme un adieu. Ces représentations ont été présentées comme la conclusion d’un destin artistique hors norme.
À 80 ans, elle a parcouru un répertoire mêlant énergie et souvenir. Les émissions et le documentaire diffusé par France 4 offrent un regard sur une trajectoire qui a parfois frôlé le drame, tant sur le plan personnel que physique.
Deux accidents qui ont marqué sa vie
Sylvie Vartan a frôlé la mort à deux reprises. Le premier accident date du 11 avril 1968. Alors qu’elle se rendait vers Paris avec son amie Mercedes Calmel Mendès, marraine de son fils David, leur coupé OSI (Ford) a été percuté sur une route départementale des Yvelines, à la hauteur de Bois-d’Arcy. Une fourgonnette les a heurtées et Sylvie Vartan a quitté la route. Elle a été blessée au menton, au cou et s’est fracturé le bras. Sa meilleure amie est décédée sur le coup. Sylvie Vartan a été transportée en urgence à l’hôpital de Versailles.
Le second accident, survenu le 20 février 1970, a été encore plus grave. Elle se trouvait dans une Citroën DS 21 Pallas conduite par Johnny Hallyday sur la RN 83, à l’entrée du village de Roppe. La route verglacée a provoqué une sortie de route ; le véhicule a plongé dans un fossé. Johnny a souffert d’un nez cassé, l’un des passagers d’une jambe fracturée. Pour Sylvie Vartan, le bilan a été lourd : elle a été grièvement blessée et a percuté le pare-brise.
Des opérations réparatrices aux États-Unis
Pour retrouver son visage, elle s’est rendue aux États-Unis. Pendant six mois, Sylvie Vartan a été opérée par plusieurs chirurgiens esthétiques américains. Elle a raconté ces épisodes dans une longue interview à Paris Match publiée le 1er février 2024. Elle y déclarait : « J’avais déjà eu un premier accident en 1968, dans lequel j’avais perdu ma meilleure amie. C’était un traumatisme terrible même si je n’en ai aucun souvenir précis. Lors de ce deuxième accident, en 1970, je suis passée à travers le pare-brise, et j’ai pensé que j’étais défigurée. »
Elle ajoutait ensuite : « Finalement, j’ai été très bien opérée. J’étais heureuse d’avoir la vie sauve et que David n’ait pas été dans la voiture. Dans ces moments graves, c’est pour lui que je me suis battue, pas pour ma carrière. » Ces paroles soulignent l’ampleur du traumatisme et l’importance de son fils dans sa volonté de se reconstruire.
Un lien ancien et durable avec les États-Unis
La période américaine n’a pas seulement servi à soigner les blessures. Sylvie Vartan connaissait déjà bien les États-Unis, où elle venait régulièrement dès 1963 pour travailler. Elle a enregistré à Nashville avec des musiciens comme Jerry Kennedy et Chet Atkins, ainsi qu’avec les Jordanaires, choristes d’Elvis Presley. En 1965, elle a enregistré un album en anglais à New York et participé à des émissions cultes telles que Hullabaloo, Shindig ou The Ed Sullivan Show.
Pendant sa convalescence, elle a aussi profité de l’anonymat relatif pour suivre des cours. À New York, elle a pris des leçons intensives de danse avec Jojo Smith, professeur de Barbra Streisand, qu’elle a ensuite intégrées à ses shows « à l’américaine ». Son retour à l’Olympia témoignera de cette influence chorégraphique.
Elle s’installera d’ailleurs durablement aux États-Unis. Avant même sa séparation d’avec Johnny Hallyday, Sylvie Vartan a quitté la France avec son fils David pour Los Angeles en 1975. Son fils a fait sa scolarité au Lycée français. Dans sa vie personnelle, elle a épousé en 1984 son producteur Tony Scotti ; le couple a adopté une petite fille, Darina, en 1997.
Côté scène, elle a continué à se produire aux États-Unis : Las Vegas en 1982, soutenue par Gene Kelly, puis des concerts à Los Angeles en 1983 et à Atlantic City en 1984. Elle a également publié deux albums pour le marché américain, I Don’t Want the Night to End (1979) et Made in USA (1985).
Ces pans de vie, mêlant succès et épreuves, composent le portrait d’une artiste qui a traversé les décennies et les drames pour continuer à chanter. Le documentaire diffusé le 15 octobre 2025 rend compte de cette carrière longue et mouvementée, où l’art et la résilience se répondent.


