Diffusé initialement sur France 4, puis programmé sur France 2 ce mercredi 15 octobre en deuxième partie de soirée, Lio est un documentaire de 55 minutes qui revient sur la trajectoire de la chanteuse, icône des années 1980 et aujourd’hui âgée de 63 ans. Sobrement intitulé Lio, le film propose un portrait mêlant ses plus grands succès et des confidences personnelles qui lèvent le voile sur des drames longtemps tus.
Une vie publique marquée par le succès et des drames privés
Reconnaissable pour son statut de sex-symbol dans les années 80 et pour des titres comme Banana Split, Lio apparaît dans le documentaire sous un jour à la fois familier et vulnérable. Le réalisateur Tristan Le Guillou n’élude pas les épisodes douloureux de son histoire personnelle. Cette année 2025 a été particulièrement lourde : la chanteuse a perdu son fils cadet Diego, âgé de 21 ans, retrouvé mort immolé à proximité de l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle. « Il est toujours là », confie-t-elle avec émotion.
Maman de six enfants issus de quatre pères différents, Lio évoque aussi sa fratrie et ses enfants par leur prénom. Outre Diego, le documentaire rappelle les prénoms de Nubia, Igor, Esmeralda et des jumelles Garance et Léa. Ces évocations mêlent souvenirs familiaux et douleur, et donnent au film un ton intime.
Le reportage aborde également des violences conjugales et sexuelles subies par la chanteuse. Lio raconte une scène brutale impliquant le musicien Alexis Zad, père des jumelles : « Un jour, je dormais [avec mes enfants] et il est venu me violer… J’étais enceinte de sept mois. Esmeralda s’est réveillée », rapporte-t-elle face caméra. Elle ajoute qu’il a failli « fracasser [une de mes filles] pendant que l’allaitais » et que cet épisode a été « un déclic » qui l’a poussée à porter plainte. Toujours dans le témoignage, elle décrit le début de la relation comme « une gifle qu’il a beaucoup regrettée » puis « la suite a été un enfer […] Les hommes m’ont pris tout mon temps pendant trop de temps ».
Ces confidences s’inscrivent aussi dans un contexte de relations personnelles marquées par des drames. Le documentaire rappelle la proximité passée de Lio avec l’actrice Marie Trintignant, victime en 2003 d’un homicide par Bertrand Cantat, mention qui souligne l’environnement parfois tragique et violent autour de certaines figures du milieu artistique.
Le parti pris du réalisateur et la place de Lio dans le film
Interrogé par nos confrères de Toute la Télé, Tristan Le Guillou détaille la méthode du tournage, qu’il présente comme étalé sur « une dizaine de mois, à différents moments ». Le choix formel est clair : raconter « la vie de Lio avec ses mots, sans voix off ». Le réalisateur indique s’être appuyé sur le nouvel album de la chanteuse, qualifié d’« très engagé et exclusivement féminin », comme fil conducteur pour aborder son histoire et les drames qui l’ont marquée.
Pour constituer le matériau du film, Lio a fourni des archives personnelles : « Elle nous a ouvert les portes de son intimité à travers ses albums familiaux », rapporte Tristan Le Guillou. Le réalisateur, qui précise ne pas être « de sa génération », dit avoir été poussé par certaines prises de parole de la chanteuse à approfondir son portrait. Depuis le tournage, les deux sont restés en contact et « échange[nt] régulièrement », ajoute-t-il.
Sur la question du contrôle artistique ou d’un droit de regard, le réalisateur est catégorique : « Pour ce documentaire, Lio n’a rien imposé ni contrôlé. » Cette précision vise à assurer que le film a été conçu selon la vision de l’équipe de production, tout en s’appuyant sur la parole et les archives de la chanteuse.
Parallèlement à la diffusion du documentaire, la carrière musicale de Lio se poursuit : son nouvel album, intitulé Geoid Party In The Sky, est annoncé en précommande et doit paraître le 21 novembre prochain.
Le documentaire Lio promet ainsi un portrait à la fois célébratif et révélateur, offrant au public une plongée dans l’intimité d’une artiste dont la carrière pop cohabite avec des blessures profondes, exposées sans fard à l’écran.
