La saga Delon se poursuit, mais prend un tour inédit : après les querelles autour de la succession d’Alain Delon, un nouveau chapitre commercial et symbolique s’ouvre. Anouchka Delon a annoncé le lancement d’une marque de prêt‑à‑porter baptisée Be DELON, une décision qui ravive les tensions familiales sur l’usage du nom, le droit à l’image et le droit moral de l’acteur disparu.
Le lancement de Be DELON dévoilé sur Instagram
Le lundi 13 octobre 2025, Anouchka Delon a publié sur Instagram un teaser énigmatique. Elle y indique « deux ans de travail » et présente Be DELON comme une ligne de vêtements développée avec Alain Delon International Distribution (ADID).
La marque est décrite comme ayant un ADN français et proposant des « lignes sportives » et des vêtements « de performance », « conçus pour bouger avec vous ». Ce positionnement, axé sur le mouvement et la fonctionnalité, vise clairement un segment au‑dessus du simple label de mode éphémère.
La forme même de l’annonce alimente l’attention médiatique. Utiliser le nom DELON en tant que signature commerciale et l’associer à la société qui gère les droits commerciaux et l’image d’Alain Delon rend la démarche visible et potentiellement sensible.
Réactions familiales et enjeux symboliques
Dans le même temps, Alain‑Fabien Delon, le plus jeune fils d’Alain Delon, a choisi de simplifier son prénom composé et de se faire appeler Alain Delon Jr. Ce choix a été interprété par plusieurs observateurs comme un acte symbolique fort : il rapproche son identité publique de celle de son père et revendique le patrimoine nominal.
Pour certains, ces décisions familiales s’inscrivent dans une stratégie médiatique visant à capitaliser sur la valeur du nom Delon dans l’espace public. Pour d’autres, il s’agit d’un règlement de patrimoine identitaire : qui détient le droit d’utiliser ce nom, et sous quelles conditions ?
Un nom de marque au cœur des tensions juridiques
Be DELON n’est pas seulement une nouvelle collection ; c’est l’instauration du nom « DELON » comme élément central d’une identité commerciale. Or, cette transformation peut se heurter à des questions juridiques déjà présentes dans les dossiers en cours : qui peut utiliser « Delon », dans quelle mesure, avec quel contrôle et quelle rémunération ?
Ces interrogations rejoignent des problématiques de droit à l’image et de droit moral. Le recours au nom d’un artiste, et son exploitation commerciale, soulèvent toujours des questions complexes, notamment lorsque plusieurs ayants droit ou héritiers s’estiment concernés.
Le fait que la marque soit développée en lien apparent avec ADID renforce la dimension institutionnelle et commerciale du projet. Pour certains membres de la famille et observateurs du dossier, cela pourrait modifier l’équilibre des rapports entre héritiers et gestionnaires des droits.
Ce que cela signifie pour l’héritage Delon
Le lancement de Be DELON pourrait fonctionner comme catalyseur d’un conflit latent. D’une part, il affirme la capacité d’une héritière à transformer un patronyme familial en marque commerciale. D’autre part, il interroge la manière dont ce patronyme sera contrôlé, protégé et valorisé à l’avenir.
Plusieurs points restent à clarifier publiquement : la nature exacte des accords entre Anouchka Delon et Alain Delon International Distribution, les limites contractuelles de l’usage du nom, et l’impact éventuel sur les litiges déjà ouverts autour de la succession. Ces éléments, apportés ou confirmés par les parties prenantes, seront déterminants pour la suite.
Dans l’espace médiatique, le nom Delon conserve une force symbolique considérable. Son utilisation à des fins commerciales transforme cette force en capital économique visible et discutable. La marque Be DELON illustre ainsi la porosité entre patrimoine familial, image publique et marché.
Autour de cette nouvelle étape, la famille Delon semble se repositionner publiquement. Entre revendications identitaires et stratégies de marque, les prochaines semaines devraient préciser si le choix d’Anouchka Delon cristallise un désaccord déjà latent ou déclenche de nouveaux contentieux.
La question centrale demeure : un nom illustre peut‑il devenir une marque sans raviver des conflits d’héritage et de droits ? Pour l’heure, la décision d’Anouchka Delon réactive le débat et pose des questions juridiques et familiales qui dépassent la simple annonce d’une collection.
