L’appel d’un seul condamné relance une affaire médiatique
Le dossier des viols de Mazan, jugé en décembre 2024 devant la cour criminelle du Vaucluse, continue de rebondir. Sur les 51 hommes condamnés en première instance pour avoir participé aux agressions subies par Gisèle Pélicot, un seul a décidé de faire appel : Husamettin Dogan.
Agé de 44 ans et présenté comme un ancien ouvrier du bâtiment, Husamettin Dogan avait été condamné en première instance à neuf ans de réclusion criminelle. Le 6 octobre dernier, il a été appelé à comparaître devant la cour du palais de justice de Nîmes (Gard) pour examiner son recours.
Par la voix de son avocat, Jean-Marc Darrigade, il « maintient n’avoir jamais eu l’intention de violer qui que ce soit ». Cette position, répétée en salle d’audience, est particulièrement douloureuse pour la plaignante, qui s’était déjà trouvée au centre d’un procès très médiatisé et d’une affaire devenue emblématique du combat contre les violences sexuelles.
Des réquisitions alourdies au terme de quatre jours d’audience
Après quatre jours d’audiences à Nîmes, le parquet a requis une peine alourdie à 12 ans à l’encontre de Dogan. Il convient de souligner que, selon les informations disponibles, il s’agit d’une demande du ministère public et non d’une condamnation définitive prononcée en appel.
La femme de 70 ans, qui a assisté aux débats accompagnée de son fils Florian, a suivi ces journées avec une attention et une émotion évidentes. Quelques phrases prononcées par Gisèle Pélicot lors de l’audience ont profondément marqué la salle et été rapportées par plusieurs sources présentes.
Rappel des faits : un calvaire sur près de dix ans
Les faits jugés en 2024 concernent une longue série d’agressions commises pendant près de dix ans. Selon les éléments retenus par la justice, le mari de la victime, Dominique Pelicot, a été reconnu coupable d’avoir drogué son épouse à son insu puis de l’avoir livrée à des dizaines d’hommes recrutés via Internet.
Condamné à 20 ans de réclusion criminelle en première instance, Dominique Pelicot n’a pas contesté cette décision, selon le dossier. Les viols et agressions subis par la plaignante auraient été commis sans l’usage de préservatifs. En 2020, peu après l’arrestation de son mari, la victime a appris qu’elle avait contracté quatre infections sexuellement transmissibles.
Ces éléments médicaux ont été rappelés au cours des audiences, certains experts ayant évoqué que certaines infections sexuellement transmissibles peuvent, scientifiquement, favoriser le développement de lésions cervicales. C’est dans ce contexte que la plaignante a fait part aux juges de son état de santé actuel.
La santé de la victime au centre des préoccupations
Face au tribunal, la retraitée a déclaré : « Je dois subir une biopsie du col de l’utérus. On pense que ce sont des cellules cancéreuses. » Ces mots, prononcés en audience, ont rappelé les conséquences sanitaires et psychologiques de l’enchaînement des agressions.
La victime et sa famille mettent en relation ces problèmes de santé et les violences physiques répétées subies pendant des années. Les avocats et les experts consultés au cours des débats ont évoqué la multiplicité des séquelles, qu’elles soient psychiques ou corporelles, et la longue route vers la reconstruction.
Dans cette affaire, les contours juridiques et médicaux restent scrutés à chaque étape : la procédure d’appel engagée par un des prévenus, les réquisitions du ministère public et les expertises médicales attendues. Pour le moment, la requête du parquet en appel visant à porter la peine de Dogan à 12 ans marque une nouvelle étape dans un dossier qui a déjà profondément marqué l’opinion publique.
Les faits et déclarations rapportés sont ceux instruits et présentés devant les juridictions citées. Les suites de la procédure en appel détermineront si la peine requise sera confirmée, alourdie ou réduite par la cour compétente.
