Ce dimanche 12 octobre, le musée du Président Jacques Chirac, à Sarran (Corrèze), a été la scène d’un braquage spectaculaire qui a profondément bouleversé le personnel et les habitants de la région.
Une intrusion violente à l’ouverture
Aux alentours de 10 heures, quelques minutes après l’ouverture des portes, plusieurs individus masqués ont pénétré dans l’enceinte du musée, selon les premières informations relayées par Le Parisien.
Témoins et salariés décrivent une scène tendue : certains des assaillants étaient porteurs d’armes lourdes et l’un d’eux — d’après ces mêmes sources — était armé d’un fusil à pompe. Ils ont intimé les agents d’accueil de rester à leur place et exigé argent et objets de valeur.
Dans la panique, l’équipe de gestion du musée a cédé la caisse. Des montres et des bijoux appartenant à des membres du personnel ont été subtilisés, indiquent les premiers éléments de l’enquête. Pour l’heure, le cœur des collections — notamment les cadeaux diplomatiques offerts à Jacques Chirac durant ses mandats — ne semble pas avoir été touché : aucun objet patrimonial majeur n’a été signalé comme manquant.
Une fuite et un véhicule incendié
Après quelques minutes d’intervention, les malfaiteurs ont pris la fuite. Quelques kilomètres plus loin, les enquêteurs ont retrouvé le véhicule utilisé par les braqueurs, entièrement calciné. Le feu semble avoir été allumé intentionnellement, rendant la recherche d’indices plus complexe.
Sur place, la gendarmerie a été rapidement dépêchée et la Section de recherches est désormais en charge de l’enquête. Les magistrats et techniciens cherchent à exploiter les caméras de surveillance, relever d’éventuelles empreintes et recueillir les témoignages des employés et des visiteurs présents ce matin-là.
Le département de la Corrèze, propriétaire du musée, a confirmé qu’il déposerait plainte « sans tarder », a-t-on appris des responsables locaux.
Un musée déjà ciblé par un vol majeur en 2011
L’attaque de ce dimanche ravive des souvenirs anciens : le musée n’en est pas à sa première confrontation avec des vols ciblés. En 2011, un cambriolage avait déjà défrayé la chronique lorsque, dans la nuit, un faucon en or serti de diamants — cadeau offert à Jacques Chirac lors de sa présidence — avait été dérobé, rappelle le média Charente Libre.
Ce faucon, orné de nombreuses pierres précieuses, restait l’un des objets les plus emblématiques et controversés de la collection. La mémoire de ce précédent souligne la sensibilité particulière du site, à la fois lieu de mémoire présidentielle et espace d’exposition ouvert au public.
Un impact local et des questions pratiques
Au-delà du vol matériel, cet événement pose des questions sur la sécurité des sites patrimoniaux en zone rurale et l’organisation des musées face à des agressions de ce type. Le musée de Sarran est pour beaucoup un lieu de recueillement et d’histoire ; sa réputation de calme et de respect a été ébranlée par cette intrusion.
Les employés, choqués mais indemnes selon les premières informations, ont été pris en charge. Les investigations en cours devront désormais établir l’identité des agresseurs, leurs complicités éventuelles et la chronologie précise des faits.
Pour l’instant, les autorités gardent le silence sur d’éventuelles arrestations. Les forces de l’ordre continuent de prospecter la zone et d’exploiter les éléments matériels disponibles afin de reconstituer le déroulé exact du braquage.
Ce nouvel épisode s’ajoute à la longue liste des vols visant des institutions culturelles et patrimoniales, et rappelle la vulnérabilité de certains lieux face à des opérations coordonnées et violentes.


