Révélé au grand public en mai 2016 après sa victoire lors de la cinquième saison de The Voice sur TF1, Slimane semblait amorcer une trajectoire ascendante durable. En 2024, il portait les couleurs de la France à l’Eurovision à Malmö (Suède) avec la chanson « Mon amour » et avait terminé quatrième du concours, avec 445 points. Le lendemain, il annonçait une première tournée internationale.
Accusations et condamnation
La série d’événements a basculé quelques mois plus tard, au cœur du Cupidon tour, lorsque le chanteur a été visé par plusieurs plaintes. Une première plainte pour harcèlement sexuel a été déposée fin octobre 2024 ; elle portait sur des faits présumés survenus le 17 décembre 2023 à Saint-Étienne et impliquait un technicien de la tournée.
Le 18 novembre 2024, une seconde plainte a été déposée par un autre technicien, cette fois pour agression sexuelle et tentative d’agression sexuelle. Ces deux affaires ont fait la une des médias pendant plusieurs mois.
Le 16 septembre 2025, le tribunal judiciaire de Saint-Étienne a rendu une décision dans l’une de ces affaires : Slimane a été condamné à 10 000 euros d’amende, dont 3 000 euros avec sursis, pour harcèlement sur un technicien lors d’un concert fin 2023, selon l’annonce du parquet. La seconde plainte a, quant à elle, été classée sans suite par le tribunal.
Le tribunal a retenu que le chanteur avait envoyé une « multitude de messages et de vidéos à caractère sexuel, voire pornographiques » par téléphone, pendant « deux heures et demie ». Cette formulation figure dans les éléments de la procédure communiqués à l’époque.
Un artiste déjà sous le feu des débats
Ce n’est pas la première fois que Slimane se retrouve au centre d’une polémique publique. En juillet 2023, il avait pris position sur l’affaire Nahel, l’adolescent de 17 ans tué lors d’un contrôle routier, en réagissant à une cagnotte lancée par Jean Messiha pour le policier mis en cause.
Le 2 juillet 2023, sur Instagram, Slimane avait dénoncé ce qu’il appelait une « cagnotte de la honte » et expliqué sa position en des termes forts : « Être horrifié par les images du meurtre de Nahel ce n’est pas être contre la police, c’est être horrifié par le symbole d’une république qui tue nos frères, nos enfants, c’est avoir un cœur qui bat, c’est profondément vouloir la justice… »
Il avait poursuivi : « Être horrifié par cette cagnotte qui a été faite pour un présumé assassin ce n’est pas être contre un système mais c’est lire entre les lignes. C’est comprendre avec effroi que la haine et le racisme ne se cachent plus depuis bien longtemps et même face à la pire cruauté qui est celle d’enlever la vie… » Avant de conclure en appelant au dépassement des prismes individuels : « Ne m’écrivez pas pour me dire qui a raison et qui a tort. Le problème de cette société, c’est que chacun ne voit qu’avec son propre prisme et qu’il a toujours et de tout temps été beaucoup plus facile de régner après avoir divisé ».
Le dossier Nahel : déroulé et calendrier judiciaire
La cagnotte évoquée a été close après avoir réuni plus de 1,6 million d’euros. La famille de Nahel avait déposé une plainte pour escroquerie en bande organisée, dénonçant des « manœuvres frauduleuses » et des « mensonges » visant à tromper les donateurs. Selon les informations publiées, la justice n’a finalement relevé aucune irrégularité dans la gestion de la cagnotte, et, d’après Le Monde, le policier a bien reçu l’argent collecté.
Sur le volet pénal, le policier mis en cause a été renvoyé devant la cour d’assises pour meurtre, décision prise après une enquête visant à déterminer si le tir constituait un usage licite de l’arme. L’ordonnance de mise en accusation consultée par l’Agence France-Presse (AFP) note notamment : « Rien ne démontre que (le policier) Florian M. était autorisé dans la circonstance à faire usage de son arme, en méconnaissance des principes de proportionnalité et d’absolue nécessité ».
Les éléments publics autour du calendrier judiciaire font apparaître des mentions de renvoi devant les assises en juin 2025 et des indications selon lesquelles le procès pourrait se tenir en 2026. Ces dates figurent dans différents comptes rendus de presse et décisions d’instruction consultées lors du suivi médiatique de l’affaire.
Dans ce contexte sensible, la trajectoire artistique et la vie publique de Slimane ont été marquées par des faits judiciaires et des prises de position médiatiques qui continuent d’alimenter les débats. Les décisions de justice et la chronologie des événements figurent dans les communiqués officiels et les comptes rendus de presse qui ont suivi chaque étape du dossier.


