Christophe — l’auteur des tubes « Les mots bleus », « Aline » et « Les paradis perdus » — aurait eu 80 ans le 13 octobre 2025. Cinq ans après sa disparition, le souvenir de sa fin de vie, marquée par l’inquiétude et les zones d’ombre médiatiques, reste présent dans la mémoire collective.

Un mois de grande inquiétude

Au printemps 2020, alors que la pandémie de Covid-19 s’installait en France, l’état de santé du chanteur Daniel Bevilacqua, connu sous le nom de scène Christophe, s’est dégradé rapidement. Selon Le Parisien, il avait eu de la toux et de la fièvre en mars 2020 et a été transporté en urgence à l’hôpital Cochin à Paris le 26 mars 2020, en détresse respiratoire aiguë. Après un scanner, il avait également été testé positif au Covid-19, d’après le même quotidien.

À l’époque, son épouse Véronique avait expliqué au journal qu’elle ne pouvait « pas confirmer qu’il est atteint du coronavirus parce que l’hôpital refuse de me donner des informations à la suite de trop nombreux appels de la presse ». Elle ajoutait toutefois : « Son état n’est pas rassurant, mais il est stable. Nous, sa famille, espérons que les poumons vont tenir et se remettre. »

Christophe, qui avait dû annuler des dates de concert au début de la pandémie, notamment deux représentations prévues au Grand Rex à Paris les 29 et 30 avril 2020 — reportées au 28 et 29 septembre — n’a jamais pu les honorer. Placé en réanimation, il a été transféré par TGV médicalisé à Brest le 1er avril 2020. Véronique avait alors indiqué à l’AFP : « Il est toujours intubé sous sédation profonde. Je demande à la presse de ne pas déranger les équipes soignantes et de le respecter lui et sa famille, à savoir sa fille unique et moi-même. »

Le 16 avril 2020, à 20 h 36, Christophe est décédé en Bretagne. Dans un communiqué relayé par l’AFP, sa veuve a déclaré : « Christophe est parti. Malgré le dévouement sans faille des équipes soignantes, ses forces l’ont abandonné. » La dépêche mentionnait aussi un emphysème, sans faire explicitement référence au Covid-19.

Obsèques intimes et tensions familiales

Les obsèques se sont tenues au cimetière du Montparnasse le 7 mai 2020 dans la plus stricte intimité, comme ce fut le cas pour de nombreuses familles pendant la pandémie. Seul le cercle proche était présent : sa femme Véronique et leur fille Lucie. Romain Vidal, 52 ans, le fils que Christophe avait eu avec la chanteuse Michèle Torr, n’y a pas assisté. Né le 17 juin 1967, il n’avait jamais été reconnu officiellement par Christophe.

Michèle Torr a évoqué une relation « secrète » entre son fils et Christophe. Romain Vidal, atteint de sclérose en plaques, a expliqué qu’il n’avait pas pu faire le déplacement en raison de la crise sanitaire. Sur les réseaux sociaux, il a exprimé son ressentiment. Le 7 mai 2020, sur sa page Facebook, il a posté : « On me prend pour un con concernant l’enterrement de mon père biologique. Affaire à suivre. Maintenant, je ne dis plus rien. » Deux jours après les funérailles, il ajoutait : « Tout est presque vrai, car j’avais une adresse pour envoyer des fleurs. »

Un mois avant la mort du chanteur, Romain avait tenté d’entrer en contact avec sa demi-sœur Lucie pour obtenir des nouvelles : « N’ayant pas de nouvelles d’elle, je lui ai envoyé un SMS le même jour lui demandant de me tenir au courant de l’état santé de notre père biologique. À ce jour je n’ai rien. Je trouve ça… Ça me fait très mal. » Il a finalement obtenu une réponse, mais les tensions familiales se sont poursuivies publiquement.

La question du Covid-19 et le démenti de la veuve

La cause exacte de la mort de Christophe a suscité des interrogations dès les premiers jours. Initialement, les communiqués évoquaient un emphysème pulmonaire de longue date. Deux mois après le décès, sa veuve a pris la parole pour clarifier la situation et démentir des rumeurs : « Je n’ai jamais voulu cacher le Covid, c’est juste que je ne le savais pas », a-t-elle déclaré à nos confrères de RTL.

Elle a expliqué que Christophe était arrivé à l’hôpital pour une crise d’emphysème « assez importante » et que ses poumons étaient « très attaqués ». Ces éléments peuvent expliquer la focalisation initiale sur l’emphysème, même si d’autres sources médicales et la presse avaient évoqué la présence du virus dans son diagnostic.

Le cas de Christophe s’inscrit dans une série de pertes artistiques liées à la pandémie et à ses conséquences sur des personnalités de la scène internationale, comme le saxophoniste Manu Dibango, décédé le 24 mars 2020, et le créateur de mode Alber Elbaz, mort le 24 avril 2021, également emportés par le Covid-19 selon les communiqués publics.

À cinq ans de distance, le souvenir de Christophe reste celui d’un artiste discret mais influent, dont la disparition a été marquée par l’émotion, les contraintes sanitaires et des questions familiales qui ont alimenté la chronique people pendant plusieurs mois.