Depuis plusieurs mois, Hervé Renard ne passe plus inaperçu. Au-delà de ses résultats sur le banc de l’équipe d’Arabie Saoudite, le sélectionneur français alimente les débats par ses déclarations sans détour. Dans un entretien accordé à L’Équipe publié ce mercredi, le technicien de 57 ans décrit sans ambiguïté ce qu’il vit au quotidien dans le Royaume et explique pourquoi son départ de France n’a pas été uniquement motivé par des raisons professionnelles.
Une quête de sécurité et de sérénité
Hervé Renard affirme trouver en Arabie Saoudite une qualité de vie qu’il juge précieuse. « On a la chance de vivre ici dans un pays sans aucune insécurité, ce qui n’a pas de prix », déclare-t-il dans l’entretien. Il insiste : « L’insécurité, c’est le pire des maux en France aujourd’hui. On la ressent, elle est palpable. Ici, je me sens libre. Mais ma position est particulière, évidemment… »
Ces propos traduisent un sentiment personnel fort, fondé sur la comparaison entre deux environnements de vie. Pour Renard, l’insécurité en France n’est pas une abstraction : elle se manifeste dans les quartiers, dans les transports et dans l’ambiance générale, et elle affecte le moral et le quotidien.
Un regard sur l’évolution du Royaume
Le sélectionneur revient aussi sur son arrivée en Arabie Saoudite, en 2019, et sur les changements observés depuis. Il rappelle qu’à cette époque, les droits et libertés restaient circonscrits pour une large part de la population : les femmes ne pouvaient pas conduire ou voyager seules sans autorisation, et le rôle de la police religieuse pesait sur les comportements sociaux.
Depuis l’accession de Mohammed ben Salmane à des fonctions clés, Renard note des réformes et des ouvertures visibles. Il évoque la fin de certaines obligations, des libertés élargies et une modernisation palpable du pays. Tout en reconnaissant ces avancées, il ne prétend pas ignorer les critiques : violations des droits humains, détentions arbitraires ou libertés d’expression limitées sont mentionnées comme autant de reproches portés au régime.
Sa position reste nuancée : il admet l’existence de critiques sur la scène internationale, mais estime que des progrès concrets et rapides se sont produits dans le quotidien de la société saoudienne. Cette observation explique en partie son sentiment de bien-être et son choix de vie.
Entre professionnalisme et décisions personnelles
Pour Hervé Renard, le choix de s’installer en Arabie Saoudite relève à la fois d’une opportunité professionnelle et d’un besoin personnel de sécurité et de sérénité. Le discours du sélectionneur met en lumière la manière dont les conditions de vie peuvent peser dans la balance lorsque des entraîneurs internationaux prennent des décisions de carrière.
Il précise toutefois que sa situation n’est pas représentative de celle de tous les résidents du pays. L’adverbe « évidemment » dans sa déclaration — « Mais ma position est particulière, évidemment… » — rappelle qu’il parle depuis une position de responsabilité et d’exposition médiatique, qui peut offrir des conditions différentes de celles d’un citoyen ordinaire.
Par ailleurs, l’article publié dans L’Équipe mercredi a été accompagné, selon la mise en page, d’une « publication partagée via Instagram ». Le contenu exact de cette publication n’est pas détaillé dans l’entretien cité, mais la référence indique que Renard partage des éléments de sa vie sur les réseaux sociaux, ce qui alimente l’intérêt médiatique autour de sa personne.
En somme, Hervé Renard livre un témoignage questionnant le rapport entre sécurité, liberté et qualité de vie. Il oppose son ressenti en France à celui qu’il éprouve aujourd’hui en Arabie Saoudite, tout en reconnaissant les débats et critiques qui entourent le régime saoudien. Son discours, direct et sans fard, alimente un débat plus large sur les motifs qui poussent des personnalités françaises à s’expatrier.


