Jacques Brel, premier François Pignon de L’Emmerdeur (1973) : commémoration 9 octobre 2025 et l’héritage durable du duo Brel–Veber

Table of Content

« Il est mignon monsieur Pignon, il est méchant monsieur Brochant ! » Ces répliques restent associées au succès public du Dîner de cons, énorme carton au box-office en 1998. Adapté d’une pièce de théâtre, le film a raflé trois César : meilleur acteur pour Jacques Villeret, meilleur acteur dans un second rôle pour Daniel Prévost et meilleur scénario original ou adaptation pour Francis Veber. Mais avant la geste de Villeret, le premier à porter à l’écran le nom de François Pignon fut Jacques Brel, l’illustre chanteur et comédien belge. Ce 9 octobre 2025 marque le 47e anniversaire de sa disparition, un rappel de la double carrière d’un artiste devenu l’un des visages de la chanson française et du cinéma.

Jacques Brel, premier François Pignon

Jacques Brel, surtout connu pour des standards comme « Quand on a que l’amour », « La quête », « Amsterdam » ou encore « Ne me quitte pas », a aussi mené une carrière cinématographique notable. Il incarne François Pignon dans L’Emmerdeur d’Édouard Molinaro, un rôle qui restera son dernier au cinéma. Dans cette comédie tirée de la pièce Le contrat, Brel donne vie à un homme candide, presque naïf, qui partage l’affiche avec un Lino Ventura plongé dans sa mission de tueur à gage.

Le film, sorti en 1973, a rencontré un large public : 3 354 756 entrées en France, selon les chiffres de l’époque. Initialement, le rôle de François Pignon devait être confié à Bourvil, décédé en septembre 1970, ce qui explique le choix ultérieur d’autres interprètes. Dans L’Emmerdeur, la fragilité et la maladresse du personnage donnent lieu à des scènes de comique d’observation, où la bonté et la vulnérabilité se mêlent au burlesque.

La longévité d’un personnage récurrent

Le nom de François Pignon est devenu une sorte de signature chez Francis Veber : il réapparaît sous diverses formes, porté par des acteurs différents et s’inscrivant dans des tonalités variées. Après l’apparition chez Brel, le personnage revient au cinéma dans Les Compères (1983) et Les Fugitifs (1986), interprété par Pierre Richard, puis dans Le Dîner de cons (1998) avec Jacques Villeret, Le Placard (2001) avec Daniel Auteuil et La Doublure (2006) avec Gad Elmaleh.

Sur les planches, le petit homme de Veber a également connu de belles incarnations : Gérard Jugnot l’interprète dans Cher trésor (2012), Élie Semoun dans l’adaptation du Placard (2013). D’autres comédiens, comme Dany Boon (2007) et Régis Laspalès (2009), ont repris le rôle dans Le Dîner de Cons. La variété des interprètes témoigne de la plasticité du personnage, capable de s’adapter à des univers différents tout en conservant un noyau commun : un homme ordinaire dépassé par les événements.

Dans son livre Que ça reste entre nous (2010), Francis Veber revenait sur l’origine du nom : « Pourquoi ai-je choisi de l’appeler François Pignon ? Je l’ignore », écrivait-il. Il ajoutait, à propos de l’attachement au personnage : « Et pourquoi me suis-je attaché à ce nom au point de le faire porter par sept comédiens différents ? Je n’ai pas d’explication non plus. Toujours est-il que Pignon, personnage imaginaire et composite, a tenu plus de place dans ma vie que la plupart des gens « réels » que j’ai pu rencontrer ».

Veber rend hommage à son héros : « Qu’il fût suicidaire dans L’Emmerdeur, malchanceux dans La Chèvre ou con dans Le Dîner, c’était toujours le même petit homme dans la foule, plongé dans une situation qui le dépassait et dont il parvenait à se sortir en toute inconscience ». Et de conclure, avec une pointe d’ironie, que le nom lui servait presque de porte-bonheur.

Derniers rôles et disparition de Jacques Brel

Pour Jacques Brel, L’Emmerdeur restera le dernier rôle de sa carrière cinématographique. Après avoir donné son dernier grand récital à Roubaix en 1967, il se consacre davantage au cinéma, mais sa santé décline : grand fumeur, il souffre d’un cancer des poumons. Souhaitant se retirer, il part vivre aux Îles Marquises. En 1977, il revient à Paris pour enregistrer son dernier album, Les Marquises, où figurent notamment les titres « Orly » et « Les Remparts de Varsovie ».

Jacques Brel meurt en 1978 à Bobigny, où il était soigné pour son cancer. Il est inhumé au cimetière d’Atuona à Hiva Oa, dans l’archipel des Îles Marquises, aux côtés de Paul Gauguin. Son héritage artistique, à la fois musical et cinématographique, continue d’influencer et d’émouvoir, et le personnage de François Pignon, décliné par plusieurs générations d’acteurs, reste l’une des traces les plus durables de l’imaginaire de Francis Veber.

Society News

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Featured Posts

Featured Posts

Chaque jour l’actualité des célébrités, les buzz du moment et les tendances qui font parler. Mode, vie privée, événements et révélations : retrouvez en un clic l’essentiel du monde people et lifestyle.

Featured Posts